chapitre 32

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pdv Sohan

Quand je reviens de l'épicerie, je suis soulagé de voir que Syllana n'a pas bougé, et n'a rien tenté. Je n'ai pas envi de l'admettre, mais ça me ferait chier de devoir lui faire à nouveau du mal. Je pose le sac sur le comptoir et sors un pain au chocolat ( nda : si vous dites chocolatine je vous étouffe ) puis lui tends. Elle le prend et croque dedans sans rien dire.

- C'était une sacré nuit, je remarque.

Elle se contente d'hocher la tête.

- Est-ce que t'as peur de moi ? Je veux dire, au point de penser que je pourrais te faire ce genre de truc ?

Elle hausse les épaules et croque une autre bouchée.

- Je ne sais pas trop quoi penser. Tu m'as déjà fait énormément de mal, physiquement parlant, alors je pense que oui, tu pourrais le faire, mais pas de ton plein gré. Plus... quand t'es bourré ou énervé contre moi.

Je hoche la tête. Elle a vraiment une image de moi pitoyable. En même temps, elle n'a pas tout à fait tord, je dois l'admettre.

- Prépare à bouffer, j'ai la flemme, j'annonce.

- Ah oui donc pour toi c'est les femmes à la cuisine pendant que le mec bosse ?

- Alors laisse-moi te rappeler un truc sale feignasse, je fais en m'approchant d'elle, c'est moi qui fais la bouffe depuis qu'on est ici alors tes petites remarques tu te les gardes pour toi.

Elle croise les bras sur sa poitrine.

- Sinon quoi ?

J'hausse un sourcil. Elle est joueuse dis-donc. Je m'approche d'elle lentement et quand je ne suis plus qu'à quelques centimètres, j'enfonce un de mes doigts dans la chair de son ventre, ce qui la fait sursauter puis reculer.

- Non non, je suis trop chatouilleuse tu... merde.

Réalisant qu'elle m'a dit un de ses points faibles, je souris et l'attrape par les hanches pour la rapprocher de moi et venir lui chuchoter à l'oreille.

- Alors comme ça t'es sensible aux chatouilles ?

- Il se pourrait bien que... oh mince !

- Quoi ?

- J'ai oublié de...

Elle ne finit pas sa phrase et profite que je sois décontenancé pour me mettre un coup de coude dans les côtes, ce qui me fait la lâcher. Elle s'éloigne le plus possible de moi mais je la rattrape vite et dans mon élan je chute et nous fais tomber sur le matelas, non gonflable cette fois-ci. Je suis au dessus d'elle et je la regarde, elle aussi me regarde. Je me lève brusquement et secoue la tête.

- Va préparez à bouffer, je lance simplement en réaffichant mon air froid habituel.

Elle se lève du lit, énervé et je crois halluciner quand je la vois aller en direction de la sortie.

- Qu'est-ce que tu fous là ??

Elle ne me répond pas et une fois à la porte, elle l'ouvre et sort en trombe. Je fonce derrière elle a grandes enjambées. Nous sommes maintenant tous les deux dehors.

- Putain mais qu'est-ce que tu fous bordel ?!? je lance en mettant une main sur mon flingue.

Elle s'arrête subitement et se tourne vers moi, énervée avant de dire :

- Je prends l'air, j'ai bien le droit non ?? J'en peux plus de tes sautes d'humeur ! Un coup t'es gentil avec moi, un autre tu me traites comme une merde ! Ça fait chier putain !

C'est la première fois que je la vois aussi grossière et bordel, des mots si moches ne vont pas dans une bouche si belle.

- Et qu'est-ce que tu veux que je te réponde ?? On est pas dans un putain de film où je vais développer le syndrome de Lima et toi de Stockholm ! Grandis un peu !

J'essaye de me calmer en inspirant un grand coup, avant de reprendre la parole.

- Je te laisse cinq minutes, pas une de plus pour souffler dehors seule. Si au bout de cinq minutes tu n'es pas rentrée je donne l'ordre à mes gars de tuer tes parents. Compris ?

Elle me fusille du regard avant de se tourner et de s'enfoncer un peu plus dans la forêt. Putain mais pourquoi ça avance de moins en moins bien entre elle et moi ? C'est mon otage, rien de plus !

otageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant