La Reine Pécheresse

Chapitre Vingt-Sept : Orphée et Morphée, L'Histoire D'un Miraculé.

Marine sortit de la chambre d'hôtel, inquiète. Le soleil venait de se
coucher, et pas une nouvelle de la Reine.
Impossible de contacter Johnny B. à cause des restrictions entre les frontières.
Oui, certes Elisabeth était riche, mais on n'allait pas endetter l'Angleterre pour un simple appel.
Non.
On ne pouvait juste qu'attendre.
Attendre l'appel de l'un ou de l'autre.

Dans la chambre, Shaka se vernissait de vert dans la plus grande des insouciances. Après tout Elisabeth n'était qu'une inconnue.

« - Comment tu peux rester aussi calme ?; La questionna sa sœur, la voix tremblante.; On vit dans un taudis, regarde!;Dit-elle en tendant ses mains vers l'évidence.; Le papier peint poisseux, l'eau chaude qui va a moitié, et je parle même pas des cafards !

- Pense à prendre ta respiration.; Répondit Shaka avec insolence, sa boisson entre les mains. Le grésillement de la paille indiquait que le gobelet était vide.; J'ai hébergé chez Queen pendant quelques jours.; Reprit-elle.; Je peux te dire qu'entre les odeurs de jouvence de plaisir et les cafards, mon choix est vite fait. Essaie de voir le bon côté des choses.

- Elisabeth est introuvable ! Et toi tu me demandes de me calmer, non mais je rêve !; Dit-elle en prolongeant la dernière lettre.

- Tu leur a dit au fait à tes fameux amis ? Que t'étais une boule de nerf ?

-  Non je ne leur ai pas dit. Ça ne ferait que les stresser encore plus.; Marine balança ses bottes dans la pièce.; Surtout ce Johnny B.; Dit-elle en se détachant les cheveux, passant ses fins doigts à travers les mailles pour venir ensuite les secouer.; Le mec avec le costume mal taillé dont je t'ai parlé.

- Tu l'as dit en souriant. Tu serais pas un peu amoureuse de lui  d'abord ?; Se pencha-t-elle.

- Shaka, j'ai pas le temps pour tes conneries.; Son ton était terne, résumant mieux ses émotions que Super Freaks. »

Cet échange n'avait pas vraiment d'intérêt pour Shaka.
Elle qui avait été arrachée de ses terres pour vivre cette aventure non souhaitée, nulle, échappant au concept de l'intérêt humain.
Elle ne s'était jamais vraiment lié d'amitié avec la ligue des Dix.
Shaka subissait leur comportement, il n'avait jamais rien de très facile.
Chacun avec leurs tracas. Elle ne voulait appartenir à cette bande de mutilés.
Sa sœur était le seul visage qui en valait la peine depuis ces dernières années.
Et elle.
Oui elle, Marine.
Elle n'avait que le nom d'une reine dans la bouche !

« - Shaka, tu m'écoutes ? Hé Shaka, je parle dans le vide ?

- Tu m'as parlé ?; S'étonna-t-elle.

- Non, oublie.

- Bah. D'accord. Retourne à ton Elisabeth. Je pensais que tu faisais ça que pour moi après tout, mais tu as oublié tes motivations, apparemment.

- Ce sont des reproches ?; Croisa les bras, Marine.

- Ouais. On peut rien faire je te dis, détends toi un peu le boulard !

- D'accord Shaka. D'accord. Je vais aller faire des courses, tu veux quelque chose  ? »

La Bleue avait besoin d'un instant de vide pour décompresser, et ne pas éclater le crâne de sa sœur contre un mur. Les courses était une très bonne solution.
Shaka réfléchit.