La Reine Pécheresse

Chapitre Trente-Huit : La Bêtise De Cambrai

De nouveau quelques minutes avant que les étages de l'hôpital ne s'agitent, le docteur B.M.T.L recevait une visite de l'inquisiteur au manteau blanc.

Il n'était pas seul, il était accompagné de celles aux collants résilles. D'ailleurs, elle ne semblait pas si concernée par la discussion entre les deux.

Billy lui ordonna.

« - Saxo, lumière.

- Tu pourrais demander avec politesse au moins, monsieur le gamin de quatorze ans.

- C'est pas le moment de faire une scène Saxo. On a pas beaucoup de temps à perdre alors je vais faire court. »

Billy colla son nez sur la joue de Saxo, son front collé.

Son visage était vraiment proche, l'inquisitrice pouvait voir ses veines se contracter. Il posa violemment son doigt sur sa clavicule.

« - Sous mes ordres. Tu es sous mes ordres. Ton comportement d'ado j'en ai plus qu'assez. Alors soit tu obéis. Soit je te retire ton grade ! Alors maintenant tu ferme ta gueule et tu nous fait plus de lumière. »

Il l'avait frappé. Son coup de rage avait été si fort qu'elle en était tombé du plan de travail.

C'était la première fois qu'il osa poser la main sur elle.

« - Allez.. Je t'ai pas frappé si fort.. Ça va ? »

Vexée elle se releva et lui dit d'une rage égale à la sienne, bien que plus calme dans le ton.

« - Tu es répugnant. Tes mots sont les mêmes qu'un mari qui frappe sa femme. De la haine, puis de la douceur. Ainsi tu espère me garder à tes côtés en espérant que je me dise qu'au final, tu es gentil. Tu utilises la même technique auprès de Georges et Madame Youth. Sauf que je suis la seule qui te critique, alors tu ne l'acceptes pas. Tu veux des soldats de plombs à tes côtés, qui ne posent pas de question. Tu les lustres de temps en temps pour qu'ils te voient comme un protecteur.

Mais non, t'es qu'un minable avec trop de pouvoir. Voilà, j'espère avoir éclairé tes lanternes comme tu l'attendais de moi. »

Billy soupira, voyant Saxo partir. Le docteur s'avança vers lui, voulant s'assurer que tout était en ordre. Baissant les yeux il soupira à nouveau.

« - Sa meilleure amie est morte il y a trois semaines, elle est un peu tendu.

- Ah... C'est Queen c'est ça ? »

Le docteur aux allures de motard tira un casier, révélant le corps nu de la prasinoise. Il était pâle, sans vie, et pourtant intact. On aurait dit une Blanche Neige dans son cercueil de verre.

« - Mon stand ne peut pas ramener les morts à la vie. Regarde.. Queen n'a même pas une once de vie, son clone est amorphe, il ne répond à rien. Son cœur bat à peine et mes ordres ne font pas mouche. Ce qui motive les clones à bouger, c'est de consumer l'original. Cependant, quand l'original meurt.. Il n'est plus réceptif, même déboussolé. Nos corps finissent rarement en bon état, c'est pourquoi chaque membre me donne ses mèches de cheveux pour qu'on puisse les enterrer en entier.

- Mais si je te fourni une âme pour ce corps ; Billy caressa le menton du mortard ; marcherait-il ?

- C'est fort probable, mais où vas-tu en trouver ?

- Tu n'as qu'à amener Elisabeth autour proche des cadavres. Aussi.. J'aurai besoin que tu utilises ces deux mèches de cheveux. »

Il lui déposa deux boîtes dans les mains.

La première était rayée, d'un noir et d'un blanc.

Pour la seconde, un paon habillé d'une couronne et d'un manteau de fourrure.

« - Ces deux là sont très importants.

- Mais Billy, sans vouloir être vexant.. Ramener les morts à la vie n'est-il pas une... Mauvaise idée ?

- Je ne pourrais dire, je ne n'ai jamais réussi. ; Il rapprocha son visage du docteur, venant caresser son torse. Sa voix était suave, et si douce... ; Mais maintenant que nous avons les ingrédients à disposition, pourquoi ne pas faire une bêtise de Cambrée. Juste toi, et moi. »

Billy vint déposer un baiser sur la joue du stand avant de s'éloigner, souriant.

« - Ne me déçois pas. Je sais bien que je n'ai rien d'intéressant à t'offrir, mais si tu changes d'avis, je ne serai jamais loin. »

Il laissa son numéro de téléphone sur un plan de travail avant de se retirer.