𝐑𝐈𝐒𝐄 𝐀𝐍𝐃 𝐅𝐀𝐋𝐋.

chapitre 29 ◌ rise...

Le camp Revelio n'avait certainement jamais connu une telle animation.

Dans les rues, les stands marchands s'étalaient à perte de vue et les Eldiens captifs sortaient leurs porte-monnaie à la hâte pour avoir la chance de goûter tout ce qu'ils n'avaient pas l'occasion de manger au quotidien. Les enfants couraient et les parents souriaient, les clowns et les jongleurs faisaient rire, c'était une vue plutôt réconfortante pour quiconque ne savait pas comment la journée se terminerait.

Ce n'était malheureusement pas le cas d'Ophelia.

Vêtue de son uniforme complet comme demandé par ses supérieurs Mahr, la jeune femme suivit ses camarades toute la journée sans pour autant parvenir à profiter des sucreries et des parts de pizza qu'on lui offrait. Pieck et Porco semblaient être de très bonne humeur, eux. Presque autant que Gabi, Falco, Udo et Sophia qui ne tardèrent pas à s'attirer des maux de ventre à force de goûter à tout sans se laisser le temps de digérer avant de se ruer vers le stand suivant. Reiner veilla à payer pour tout le monde, trouvant son seul réconfort dans les éclats de rire de sa cousine et ses amis.

La journée touchait presque à sa fin lorsque Porco se trouva témoin d'une scène plus qu'étrange.

— Est-ce que tu viens de sourire à un officier Mahr ? fit-il après avoir avalé un énième morceau de pizza. T'es sûre que ça va ?

— Oh, c'était pas n'importe lequel, rétorqua Ophelia avec satisfaction. C'était l'officier Diaz. On aura bientôt des trucs à se dire, tous les deux, donc il fallait bien que je me montre sympathique.

Il fit le choix judicieux de ne pas chercher à comprendre ce qu'elle voulait dire. Le moment était trop jovial pour qu'il s'embête à déchiffrer ses mots et tenter de prédire ses agissements. De toute manière, Ophelia s'éloigna avant qu'il n'ait le temps de la questionner, le regard déjà rivé au blond qui venait de les dépasser.

— Eh, Jaeger ! Pardon, je veux dire, capitaine Sieg Jaeger, ironisa-t-elle lorsqu'il se tourna vers elle d'un air sceptique.

Le grand sourire qu'elle lui adressa suffit à lui indiquer ce qu'elle voulait. Sieg enfouit alors une main dans sa poche pour en sortir un paquet de cigarettes tout en soupirant.

— Fais un peu attention à ton attitude, Hawk, la réprimanda-t-il tandis qu'elle allumait celle qu'il venait de lui donner. Tu n'as pas envie de t'attirer des ennuis aujourd'hui, si ?

Elle haussa les épaules après avoir inspiré une première fois et prit son temps pour recracher la fumée.

— On sait jamais ce qui peut arriver, pas vrai ? Enfin, merci, capitaine. On se revoit à la cérémonie !

Sa cigarette coincée entre les lèvres, la jeune femme se dirigea enfin vers la personne qu'elle avait espéré croiser toute la journée. Iris se trouvait assise sur les marches d'une maison aléatoire, un sandwich à la main, seule. Elle ne parut pas plus surprise que cela d'apercevoir Ophelia, mais ne fit rien pour lui faire comprendre qu'elle était la bienvenue.

— Qu'est-ce qui domine entre ta colère envers moi et ton envie qu'Aida soit vengée ? questionna l'espionne sans préambule.

Surprise, Iris s'arrêta dans son mouvement pour porter son sandwich à sa bouche et fronça les sourcils. Ophelia ne la regardait pas. Installée à côté d'elle sur les marches, elle ne faisait que fumer tranquillement comme si elle ne venait pas de mentionner le meurtre de sa petite sœur.

— T'as des noms ?

— Un seul, mais c'est suffisant.

— Qu'est-ce que tu vas faire ? questionna-t-elle précipitamment.