chapitre 5 ◌ heazul

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La construction du port était enfin achevée, les quais étaient prêts à recevoir les navires des nations qui accepteraient de s'amarrer à Paradis.

Pour l'instant, l'île n'avait qu'un pays allié, qui avait accepté d'envoyer des représentants grâce à Sieg. Ainsi, ce jour-là, les soldats et les mercenaires anti-Mahr se réunirent au port pour les accueillir.

Après une brève intervention de Jelena qui semblait s'émerveiller chaque fois qu'elle apercevait Eren et qui, cette fois-ci, fut seulement retenue par Levi lorsqu'elle tenta de lui serrer la main, un bateau approcha l'un des quais. Discrète, Ophelia se faufila entre quelques soldats pour s'approcher, bien qu'elle demeure loin de la première ligne, là où se tenait la reine, encadrée d'Hanji, Levi, Eren et Mikasa.

Cette dernière se figea lorsqu'elle vit Kiyomi Azumabito descendre du véhicule marin accompagnée de ses gardes du corps. C'était une femme à l'allure élégante malgré son âge mûr, aux traits asiatiques et aux cheveux noirs rassemblés en un éternel gracieux chignon. Sceptique quant au comportement de Jelena, Ophelia la garda à l'œil alors qu'elle parlait à l'oreille de la jeune Ackerman. La grande blonde lui racontait que la représentante d'Heazul et cheffe des Azumabito était sa lointaine parente du côté de sa mère, d'où leur ressemblance, puisque Mikasa était la dernière asiatique de Paradis.

On escorta la femme jusqu'à la grande salle de réunion et, une fois à l'intérieur, Kiyomi indiqua à l'un de ses gardes d'ouvrir la malle qu'il transportait. Les yeux écarquillés, Mikasa désigna du bout du doigt l'objet qu'elle lui montra sans parvenir à prononcer un mot.

— Ce blason, te rappelle-t-il quelque chose ? questionna la Azumabito.

Curieuse, Ophelia s'approcha pour mieux voir le motif. Il s'agissait de trois épées croisées en triangle, rappelant ainsi la lettre A. Visiblement en plein doute, Mikasa leva sa main gauche pour l'enrouler autour de son poignet droit.

— Je...

— Vas-y, Mikasa, montre-lui, intervint Eren.

— Mais... Maman m'a toujours recommandé de ne jamais dévoiler cette marque !

— Tu me l'as bien montrée, à moi, rétorqua-t-il. À mon avis, le moment est venu. Allez !

Sensible à son insistance, sa sœur adoptive céda et releva sa manche sans faire attention aux regards braqués sur elle. Elle déroula soigneusement le bandage enroulé autour de son poignet jusqu'à dévoiler le même blason, tatoué à l'encre noire sur sa peau pâle.

— Ma mère m'a dit que cette marque était le symbole de notre clan, et qu'à mon tour, je devrais le transmettre à mes enfants.

Émue, Kiyomi s'avança pour poser ses deux mains sur les épaules de Mikasa, la tête baissée. Ophelia l'écouta avec attention, debout tandis que les deux asiatiques, la reine et les commandants des trois régiments de l'armée se regroupaient autour de la table, avec chacun une tasse de thé. Kiyomi expliqua comment l'un des général influent d'Heazul, ami du roi Fritz lui-même, avait été convié à séjourner sur l'île et n'en était plus jamais reparti. C'était ainsi que s'était retrouvée abandonnée sa descendance.

Ces révélations amenèrent les personnes les plus importantes de Paradis à se regrouper dans la salle d'à côté pour discuter du rôle que Mikasa pouvait jouer auprès de la nation d'Heazul. Toujours dans un coin de la salle, les mains dans le dos, Ophelia se retint de lever les yeux au ciel lorsque Jelena se dirigea vers elle et se plaça à ses côtés. À la place, la jeune femme afficha un sourire poli afin de faire bonne figure en public. La grande blonde le lui rendit, tout aussi douée qu'elle pour ce qui était du mensonge, elle n'en doutait pas.

𝐑𝐈𝐒𝐄 𝐀𝐍𝐃 𝐅𝐀𝐋𝐋.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant