BONUS : Nouvel an

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*Deux ans plus tôt*

31/12/2534, Hermione :

Les lustres de cristal qui étaient suspendus au plafond, culminant à cinq mètres au dessus du sol, laissaient émaner un douce lumière irisée en ce nouvel an. Assis sur une méridienne de velours sombre, les riches femmes discutaient et rigolaient à s'en arracher le gosier, buvant délicatement leurs cocktails préparés avec soin par un barman de haut rang. Une olive transpercée à coeur par un pic en bois et fondue dans un liquide transparent, trônait dans un verre triangulaire à haut pied, auquel les têtes blondes et brunes ne pouvaient s'empêcher de tremper leurs lèvres rosées. D'une hypocrisie débordante, chacune se racontait les secrets les plus enivrants de la haute société en essayant de toujours renchérir sur la précédente, appuyant sur le fait que son anecdote était bien meilleure.

Je remis en place le haut de ma courte robe de velours et Clayton glissa son brassins le mien, semblant bien moins à l'aise que moi dans ce genre de soirée. Le troisième nouvel an depuis son retour de la Zone. Les fêtes de fins d'années avaient un goût particulier aux étages supérieurs et étaient attendues de toutes et tous, c'était la soirée qui couronnait un an de succès, de gloire et de honte.

— Mione ? demanda Clay-chou de sa voix mielleuse.
— Oui, mon chou ?
— Il reste combien de temps avant de pouvoir rentrer ? Je déteste ce genre de soirée !
— D'ici quatre heures, on peut finir de notre côté.

Je comprenais l'absence de motivation de mon petit cœur. La haute société dont nous faisions partie était si hypocrite qu'il était difficile de s'y faire une place sans être nés dans la bonne famille. Heureusement, nous étions les plus riches dans nos domaines, ce qui nous permettait de ne pas avoir à se soucier de notre avenir. Au moins, nous étions bien meilleurs et bien supérieurs aux pauvres qui occupaient les bas fonds de cet Abris New-Yorkais.

Ici, tout était fait pour être extrapolé. La décoration, les émotions, même ce qui touchait à la nourriture était mis en avant pour montrer ce qui nous caractérisait : l'argent, l'or, les paillettes et la vie de célébrité. Nous étions ce que tout le monde voulait être, sans vraiment penser aux conséquences qui allaient avec. Nous étions connus certes mais nous étions tout le temps sous les caméras, affichant un souris, très souvent faux, qui faisait rêver les peuples du bas fond. Jamais, nous ne montrions la colère, la tristesse, sauf quand cela était expressément demandé, ou encore le ras-le-bol général d'une génération sous le commandement du patriarcat.

Clay avait revêtu un élégant trois pièces satiné, à la couleur émeraude sombre. Il était tout ce qu'il y avait de plus parfait en ce monde. Ses mèches blondes étaient légèrement relevées et quelques-unes tentaient même de s'échapper, lui donnant un petit air réveil du matin, qui lui allait à croquer. Ses yeux d'un vert sapin profond, bien qu'éclatant, observaient les moindres recoins de la pièce et se déposaient sur chaque silhouette présente. Comme tous les riches de la haute classe supérieure, il avait du apprendre les noms et les visages de chaque personne présente en ces lieux. Une centaine de noms parfois aussi imprononçables que surprenants peuplait la salle.

Nos deux bouches s'étirèrent en un large sourire lorsque nous fûmes accueillis par la troisième roue du carrosse.

— Quincy, articulai-je aussi faussement que je pouvais, ma chère.

Mon Clay manqua de s'étouffer avec la gorgée d'alcool qu'il venait délicatement d'avaler. Il savait très bien que je ne portais pas Quincy dans mon cœur. Elle était tout ce que je détestais. Elle respirait l'opportunisme, l'hypocrisie et la mauvaise foi.

— Tu m'avais manquée. Combien de temps que nous ne nous sommes pas vues ? Deux jours ? Deux semaines ?
— Deux mois... osa-t-elle répondre.
— Le temps passe vite quand tu n'es pas là, c'est impressionnant !

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