Une notification nous interrompit au beau milieu de notre jeu de séduction et de désir. Nous aurions voulu l'ignorer, continuer notre activité, mais il était rare de recevoir au même moment, à la même seconde un message identique.
« Entrainement nocturne, éliminatoire. Minuit, salle 4-F-1. »
Le discours concis et directif, fit redescendre toute l'envie qui nous caractérisait à la seconde dernière, la peur de ce test prenant davantage le pas sur nos autres émotions. Le tendre regard de Jace m'observa, augmentant doucement la chaleur de nos deux corps, agrandissant mon sourire déjà large. Il m'embrassa chastement avant de se dégager de mon bassin, un vide se créant dans la fraicheur de son départ.
— On a une demie-heure devant nous, je prends une douche. Seul, et froide, sinon on ne va pas s'en sortir.
Les minutes semblaient durer des heures alors que Jace prenait son temps dans la salle de bain. je ne tenais déjà pas en place avant qu'il parte mais maintenant, j'y parvenais encore moins. Les questions affluant autant dans ma tête que mes rêves et mes émotions. Tout se mélangeait et créait un vacarme sans nom qui me donnait une migraine folle. Je me demandais encore ce qui était prévu, comment j'allais parvenir à réussir ce test surprise en plein milieu de la nuit, ce qui arriverait par la suite et surtout si tout ce que je vivais n'était pas un rêve qui allait tourner au cauchemar.
Une silhouette vint se placer devant moi et me surprit à m'embrasser le haut du front.
— Tu te poses trop de questions. Tu vas y arriver, on croit tous en toi !
Le doute. Ce fichu doute qui s'infiltrait dans chacun des pores de ma peau, coulait dans mes veines. Ce fichu doute qui allait sûrement faire pencher la balance.
— Va te laver, me calma tendrement Jace, ou te refroidir. Ça fait le plus grand bien, tu verras.
Une fois dans la salle de bain, je me débarrassais de mes vêtements, prenant seulement un jogging et un tee-shirt pour passer la nuit.
Notre salle de bain s'alluma d'une douce teinte émeraude et d'un claquement des mains, l'eau coula du haut du pommeau de la douche. Je glissai un premier orteil sur les planches de bois qui ornait le sol. Dès le premier contact, je regrettais immédiatement ma décision. Le froid... comment dire... c'était froid. Peut-être un peu trop... mais ça eut l'avantage de faire redescendre immédiatement mes émotions.
Mes mains se positionnèrent de part et d'autre de l'écran de contrôle de la douche. Courbant le haut de mon dos, je laissais ma tête pendre dans le vide pour relâcher la tension. Les larmes affluèrent alors dans le creux de mes yeux avant de se mêler à l'eau cristalline qui coulait à flot. Je pleurais de bonheur, peinant à réaliser que je venais de l'embrasser. Mes doigts se portèrent instinctivement à mes lèvres, les effleurant en repensant à ce moment de douce intensité.
Une serviette autour de la taille, j'ouvris la porte et fus accueilli par un grand silence absolu, ne laissant entendre que le faible son de transfert des données des machines de la pièces. Éclairée d'un bleu pâle, cette dernière semblait s'être figée dans le temps, un simple bip léger et régulier rythmant l'air.
Mon cœur se pinça.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas était seul dans une pièce. Du genre, vraiment seul. Juste ma personne dans un vaste espace, à la fois angoissant et oppressant.
— Jace ? tentai-je du bout des lèvres.
Rien ne répondit, seulement l'inlassable bruit de centre de commande la pièce qui vrombissait à mesure que les données affluaient vers lui. Un son, proche de celui d'une cloche brisa la tranquillité pesante de la pièce.
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Human
Science FictionDu haut de ses dix-neuf ans, Raven Greydale a toujours grandi dans L'Abri, nom du bunker des anciens habitants de New-York. Cette société a dû s'enfouir dans le sol de la Terre pour survivre face à des Alfaeliens, des extraterrestres venus d'une con...