Samedi 26 Août, 20h08 :
Déjà vingt minutes qu'Hermione, ma formidable colocataire, prenait sa douche et au vue de la vapeur qui s'échappait fortement de la porte de verre opaque, la salle de bain devait être un véritable sauna. J'observai les minutes défiler à la vitesse d'un escargot tandis que j'attendais impatiemment de recevoir un message d'Ayden me stipulant, dans notre langage, que les dossiers étaient enfin déverrouillés.
Depuis mon retour dans la chambre, je n'avais pas quitté l'écran des yeux une seule seconde. Ce genre de connaissance était comme une drogue. Une fois qu'on avait commencé, on ne pouvait plus s'arrêter. J'étais avide de savoirs tels que celui-ci, guettant toujours le moment où je pourrais percer les secrets de chacun.
Assise en tailleur sur le dessus de mon lit, profitant de la couverture grise d'une douceur inimaginable, je positionnai ma tablette entre mes jambes. Elle émit alors un faible son me faisant comprendre que je pouvais enfin détruire mon parfait opposé. Clayton Treegof était aujourd'hui mais ne deviendrait jamais demain.
'Clayton, Alexander Treegof,
19/03/2516 (20 ans)'
J'ouvris rapidement les documents qui m'intéressaient le plus, car sans se mentir, ils étaient ceux qui regorgeaient d'informations précieuses, telles que les secrets, les passés douteux et mystérieuses histoires de famille qui donneraient des millions d'idées de meurtres.
L'historique de chaque habitant de L'Abris était enregistré à chaque seconde de sa vie. Pour le gouvernement et ceux qui y travaillaient, notre passé n'était plus du tout un secret, techniquement. Nous n'étions qu'une poignée à cacher à la société des morceaux de notre histoire pour tenter de vivre une vie normale et sans embûche.
Ainsi, je ne fus pas surprise de découvrir chaque moment de son enfance. Pour n'éveiller aucun soupçon envers ma camarade de chambre, je ne m'étais pas mise à regarder les vidéos, préférant jeter un coup d'oeil sur le texte associé qui, soit disant passant, me permettrait sûrement d'en savoir plus sur l'homme au coeur de toutes mes sombres pensées.
Jusqu'à ses huit ans, rien ne différait d'une famille de riche basique. Il vivait une jeunesse dorée, pleine d'amour et de cadeaux au prix incommensurable. Il était au centre des photos, tenu de part et d'autre par ses deux frères, devant une mère et un père comblé. Le cadre familiale idyllique et tellement utopique.
Il suffisait de se rapprocher de ses familles pour connaître l'envers du décor. L'amour n'était qu'un façade pour faire baver la classe supérieur. Pour eux, tout n'était qu'image, faux-semblant et sourire en surnombre. Devant les caméras, le positif ressortait mais une fois les portes fermées, la vérité était tout autre.
Les garçons de la famille était voués à maintenir l'ordre au sein de la société et à devenir agent interne, tant que la formation pour être agent restait close. De ce fait, les techniques de combat était très rapidement apprises aux plus jeunes pour faire de lui un meilleur soldat.
Là où mon regard se posa, je ne compris pas immédiatement ce qui se trouvait devant moi. Je crus d'abord à une erreur de la part d'Ayden lors du décodage des fichiers, mais l'arrêt net de chaque information à l'aube de ses dix ans me sembla suspect. Un espace de cinq ans séparait les deux paragraphes.
Que caches-tu, Treegof ? Que cherches-tu à enterrer ?
Je tapai frénétiquement sur l'écran de la tablette, voulant déverrouiller un quelconque document, mais rien ne se passait. Tout restait parfaitement à sa place, me faisant perdre le peu de patience que j'avais. Comme dit précédemment, la connaissance est comme une drogue et je venais d'en prendre un rail, j'avais désormais besoin de plus.
J'étais tellement plongée dans mes recherches, que je n'entendis pas la porte de la salle de bain s'ouvrir dans un glissement léger. La vapeur vint s'engouffrer dans la chambre avec cette fois-ci une vitesse folle. Hermione fit son apparition dans une serviette blanche enroulée autour de sa taille. Ses cheveux enroulés dans un chignon rapide au dessus de sa tête ne lui donnait qu'un air bien plus ridicule qu'auparavant. Son maquillage en moins, elle ne ressemblait plus à la même personne.
J'éteignis au si vite que possible ma tablette et la rangeais furtivement sous mon oreiller priant pour qu'elle n'ait rien vu. D'après son regard, plongé dans la lumière bleuté du bracelet d'information, j'en déduisis qu'elle n'avait même pas daigné m'observer pour me prévenir de sa sortie après une douche de quarante cinq minutes. Ce n'était pas dans la zone 16 qu'on pouvait profiter des longs jets d'eau. Notre temps était bien plus restreint que dans les espaces pauvres, sans compter de celui des riches qui était illimité.
J'entrai mon code sur le boitier numérique pour qu'il m'accorde le passage et verrouille derrière moi. L'avantage de passer après Hermion était que la pièce était déjà à la bonne température pour se déshabiller. Les inconvénients à l'inverse étaient nombreux. Mon nez ne savait plus où donner de la tête. Les effluves qui parvenaient jusqu'à moi étaient bien trop abondantes. Des odeurs de fleurs dans un premier temps tels que la camomille ou encore le jasmin, virent me chatouiller les narines. Ce n'était pas désagréable pour le moment mais l'arrivée par derrière d'odeur plus fortes me dérangèrent et firent monter en moi un sentiment de dégoût.
Note à moi-même dans le futur : ne jamais passer après Hermione dans la salle de bain.
Je retins ma respiration quelques instants, priant profondément pour que tout s'évapore dans l'air et rien n'apparaisse à nouveau au creux de mon nez. Mon espoir fut de trop courte durée et pour noyer son contraire, je plongeai sous l'eau.
Le jet tonique s'abattit contre ma peau et tambourina frénétiquement sans jamais s'arrêter. La chaleur s'empara alors de moi et me fit prendre un moment de plaisir. Il ne me semblait pas avoir vécu de si bonne douche. En zone 16, la température ne devait pas dépasser les trente-cinq degrés Celsius, alors qu'ici, le confort des riches primant sur n'importe qui, l'eau s'élevait deux degrés au dessus, ce qui n'était pas déplaisant pour autant.
En une dizaine de minute, j'avais fini de réaliser ma toilette et m'apprêter à retourner dans mon lit pour continuer ma tendre lecture du soir quand un objet attira mon regard. Il était petit, quasiment transparent et comportait cinq mots écrits à la nacre.
'A jamais dans mon coeur.
-H.E'
Ces inscriptions me firent sourire. Soit elle s'offrait des cadeaux à elle même, soit elle comptait l'offrir et ne trouvait jamais le moment de le faire. Quoiqu'il en soit, c'était un de ses secrets que je venais de percer, sans qu'elle ne le sache.
✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷ ✷
Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
Avant tout désolée du retard !! C'est en partie ma faute, et celle de la nouvelle série que j'ai commencée (merci brook_bar_bane pour la découverte) et que je suis entrain de dévorer.
Voici déjà la dernière partie de ce chapitre 5. Mercredi, la formation commence. Et elle ne sera pas de tout repos.
Avis sur le chapitre, juste ici ➡️
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
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Human
Ciencia FicciónDu haut de ses dix-neuf ans, Raven Greydale a toujours grandi dans L'Abri, nom du bunker des anciens habitants de New-York. Cette société a dû s'enfouir dans le sol de la Terre pour survivre face à des Alfaeliens, des extraterrestres venus d'une con...