— Greydale, Treegof, vous restez.
Je m'attendais à ce que Fallsbeck nous annonce une telle chose. Après tout, nous l'avions bien mérité avec Clayton.
— Tant que votre technique ne sera pas parfaite, ou à minima égale à celle d'ordinaire, vous serez contraints à vous combattre. Je suis prêt à vous surveiller aussi longtemps qu'il le faudra.
La ligne d'agents se déforma pour rejoindre les vestiaires tandis qu'avec Treegof, nous restions raide comme des piquets, le regard fixé à hauteur d'oeil. Lorsque tout le monde sortit en dehors de Fallsbeck, nous rejoignîmes la zone de combat une. Notre référent tira une chaise pour l'installer à nos côtés.
La présence de Fallsbeck à nos côtés me poussa à débuter un semblant de combat. Je lançai une première offensive tentant tant bien que mal d'être convaincante. Mon hésitation prit le dessus et Clayton arrêta mon geste en un mouvement.
— On recommence. Je veux de la concentration et de l'action.
La voix sèche de Fallsbeck me remit les pieds sur terre mais pas suffisamment. J'allais pour me dégager de l'emprise de Treegof lorsqu'il susurra dans mon oreille
— Bats-toi, l'orpheline !
Mon sang ne fit qu'un tour.
— T'as intérêt à suivre, Lexie.
Clayton se crispa à l'entende de son surnom. Le véritable combat allait enfin pouvoir commencer. Aux opposés de la zone, il ne nous fallut pas trois pas pour être de nouveau proches. D'un geste vif, je balançai mon bras gauche que Treegof évita de justesse. Je fis de même avec le côté droit. Il l'esquiva une nouvelle fois et se retrouva derrière moi. Il protégea sa tête des ses mains et fit voler à hauteur de hanche sa jambe droite.
Je me baissai et échappai avec précision un coup qui m'aurait bien handicapée. Je me relevai en vitesse et amorçai un mouvement pour le faire s'éloigner. La paume de ma main claqua alors son ventre musclé à souhait.
Je lui fis signe de revenir. Je n'en avais pas fini. Il n'avait pas à m'appeler de la sorte, même s'il s'agissait de me faire réagir. Il se précipita vers moi et lança sèchement son bras. Je me laissai tomber et prenant appui sur le sol glacé, j'écartai mes jambes après les avoir passées dans les siennes.
Il se retrouva rapidement à terre, dos à moi. J'avais enfin l'avantage ! J'encerclai son cou. Il essaya de desserrer l'emprise que j'avais sur lui. Mais ce fut peine perdue. Sa respiration, déjà difficile se saccada davantage. Un pressentiment apparut dans mon esprit. Soit il était en difficulté, soit il cherchai un moyen de se défaire de moi. Il profitait de cet instant de calme, où je pensai avoir le dessus pour réfléchir. Certes la position n'était pas agréable mais il avait le moyen en moins de cinq seconde de se poser. Alors que je comptais dans ma tête, il roula sur le côté et m'entraina avec lui.
Il se positionna par dessus moi. Me plaquant au sol, il étira mon bras vers l'arrière, me bloquant au passage. Sa main placée sur ma nuque m'empêchait de faire un quelconque mouvement. Je n'avais pas longtemps pour réfléchir. Mon cerveau en fusion tenta alors une approche bien différente que d'habitude.
— Ce n'était pas de ta faute, chuchotai-je dans une infime discrétion.
Je sentis la pression qu'il exerçait se relâcher. D'un mouvement gracile et fluide, je me dégageai et en un saut, je me remis sur mes pieds. J'eus un regain de conscience qui me fit reculer de quelques pas, pour souffler un peu. Treegof fit de même.
— Ce n'était pas suffisant. Recommencez !
Fallsbeck guidait cet entrainement d'une main de fer. Je replaçai une mèche de cheveux derrière mon oreille et me mis en garde pour la cinquantième fois depuis le début du cours. J'étais épuisé. Mes muscles me meurtrissaient plus qu'ils ne me servaient et plus les minutes s'écoulaient, plus ils semblaient se transformer en pierre.
Je plantai mes yeux dans ceux de Clayton. Son regard dur, d'un bleu profond se voilà d'une lueur argentée. Aucun de nous ne détourna l'attention qu'il portait à l'autre. J'entendis le froissement d'un bout de tissus s'élever dans l'air. Fallsbeck venait de se redresser sur sa chaise tandis que nous faisions monter la tension d'un cran. Nous nous regardions en chien de faïence, refusant de céder à l'autre l'avantage.
Chassant l'air entre nous, je lançai ce que j'espérais être l'une des dernières offensives. Je fonçai vers les bras encore contractés de Clayton, et au dernier moment, je me glissai dans l'espace encore libre de ses jambes. Il comprit immédiatement ce que j'étais en train de faire. Il se déplaça hors de ma portée et engendra un mouvement de défense. Le genou droit au sol, je déposai ma main opposée juste devant moi pour garder l'équilibre. Relevant ma tête, je fis voler ma queue de cheval à moitié défaite de l'autre côté de mon crâne. Ma vision bien dégagée, je me concentrai sur ma cible.
Il se rapprocha de mon corps avec vitesse et précision. Je me relevai d'un coup sec et lui attrapai l'épaule. En même temps, je balançai ma jambe droite de l'avant vers l'arrière et le contraignis à tomber à la renverser. Usant de sa force, et non sans surprise de sa part, il resta droit après avoir flanché le temps d'une milliseconde. Il me fit tourner pour plaquer mon dos contre son torse.
Il n'allait pas s'en tirer comme ça ! Malgré mes bras emprisonnés dans les siens, j'allai chercher sa nuque. Millimètre après millimètre, je parvins à toucher sa nuque. Pour me contrer, il s'occupa de me renverser grâce à sa force. Je répliquai en restant accrochée à son coeur. L'impulsion que je donnai au dernier moment, juste avant de toucher le sol me permis de prendre l'avantage.
Positionnée au dessus de lui, je repris ma respiration. Je plongeai dans son regard une dernière fois et compris que c'était également le cas de son côté. Il n'allait pas contre-attaquer une nouvelle fois. Une sourire s'attacha à mes lèvres.
— Deux à zéro, chuchotai-je.
Un applaudissement résonna dans la salle et s'éleva dans les air.
— Vous voyez quand vous le voulez. Fin de l'entrainement.
Je me dégageai de Clayton et roulai à côté de lui. La tension disparut immédiatement et la douleur réapparut. J'étais incapable de bouger à nouveau. J'avais mal. Partout. Chaque muscle, chaque centimètre carré de mon corps était meurtri par ce qu'il venait de se passer.
— Plus jamais, annonçai-je envers Treegof. Plus jamais on refait un entrainement de ce type.
— Ou alors...
— Hors de question ! Plus jamais je vis un moment comme ça.
— Si jamais tu n'arrives pas à dormir une nuit, tu sais quoi faire. Je dis ça, je dis rien.
Je tournai la tête vers lui. Il se redressa, non sans difficulté, et s'aida de ses mains pour se relever.
— Une aide serait trop demandée ? tentai-je dans l'espoir qu'il me tende sa main.
— Au bout de sa vie, Greydale ?
— Absolument pas.
Le mensonge n'était pas crédible mais je ne voulais pas paraître faible devant lui. Tout pouvait m'arriver, sauf ça.
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Hello hello ^^
Comment allez-vous ?
Une bonne scène de combat comme on les aime entre Raven et Clayton. #GirlPower avec la victoire de Raven. Il s'agit de la dernière semaine avec un chapitre, dès la semaine prochaine, on reprend le rythme de deux chapitres !
Ici pour les avis sur le chapitre et vos théories :
Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.
Xoxo <3
Ptitgibilin ✧
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Human
Science FictionDu haut de ses dix-neuf ans, Raven Greydale a toujours grandi dans L'Abri, nom du bunker des anciens habitants de New-York. Cette société a dû s'enfouir dans le sol de la Terre pour survivre face à des Alfaeliens, des extraterrestres venus d'une con...