VI. Entrevue (VII)

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Mardi 29 Août, 3h54 :

Je courrai pour échapper à quelque chose ou à quelqu'un. Je ne savais pas quoi ni qui mais j'avais la ferme conviction que je devais m'échapper. Mon coeur tapait dans ma poitrine à un point inimaginable. C'était insoutenable ! Le noir envahissait mon espace. Les ténèbres m'engloutissaient à petit feu alors que je les combattais le plus possible. Je n'avais pas le temps de regarder le paysage. J'avais peur de cette chose.

Les larmes me montèrent aux yeux. Je ne savais pas où j'étais, ni pourquoi j'étais là. Je n'avais plus de contrôle sur quoique ce soit. Je paniquai. Mon souffle se fit irrégulier. Mon coeur tambourinait sans que je ne puisse rien faire. Jusqu'à la chute.

Un gouffre sans fond dans lequel je tombai sans jamais y voir la fin. Je voulais mourir. Aujourd'hui. Dans les secondes qui suivaient. Je devais m'échapper. Je devais en sortir et pour ça je ne voyais qu'une solution : la mort.

Je laissai mon corps chavirer. Je voulais en finir. Dans le vide, je devais trouver un moyen de mourir. Mais rien n'était à ma disposition. Rien ne me laissait faire. Je chutai simplement, sans ressentir un seul souffle d'air. Je chutai.

J'ouvris les yeux, relevant mon haut du corps, haletante. La sueur de mon débattement emplit mon T-shirt. Les marques foncées et humides en étaient la preuve physique mais mon état psychologique empirait de minutes en minutes. Je tâtai mon lit, peinant à me souvenir où je me trouvais. J'avais envie de pleurer. Je ne me souvenais de rien mis à part de ces images qui défilaient sans arrêt devant mes yeux, jouant avec mon esprit. Je devais me calmer mais c'était impossible. Je ne savais pas où je me trouvais.

Réfléchis Rav'... Je peinai à retrouver une respiration plus ou moins correcte. J'inspirai par le nez en me touchant les tempes, pour tenter de me calmer. En parallèle, je comptais le nombre de battements de mon coeur. Savoir qu'il battait encore me rassura quelque peut. Je n'étais pas morte mais bien en vie.

Une autre respiration dans la pièce me remit les idées en place. Je n'étais pas seule. Je n'étais pas non plus dans la zone 16. J'étais Rowena Isabella Greydale, agent externe en formation. J'étais dans la zone 4-B de L'Abris.

Mes draps étaient trempés, tout comme moi. Je pris un pull bleu nuit et le short qui trainaient sur le bord de mon matelas et les enfilai après avoir jeté ce qui me servait de pyjama. A l'inverse, en sortant de mon lit, je laissai ce dernier grand ouvert, le temps qu'il sèche. Il en aurait pour une petite heure, juste assez pour explorer les lieux et tenter de retrouver le sommeil.

Même si le sommeil d'Hermione semblait profond, je déposai discrètement mes orteils sur le sol encore froid du métal inutilisé. Je me glissai ensuite avec douceur et délicatesse hors de ma chambre. Tel un Ninja des temps modernes, j'arpentai les couloirs, me laissant couler avec grâce le long des murs. Je ne voulais déranger personne et malheureusement, je ne connaissais pas encore la capacité phonique des cloisons de métal. Si c'était comme dans la zone des orphelins, chacun entendrait ma marche nocturne, me haïssant au plus haut point d'avoir perturbé sa nuit.

La zone 4-B était plutôt rectiligne dans le sens où chaque pièce avait sa place, rien ne dépassait et tout était droit. Elle s'étalait sur trois étages pour toute la partie dortoir, hygiène, et entrainements d'appoint ; puis dans un autre bloc, non loin de nos couchettes, cinq niveaux se superposaient. Je savais à peu près quoi y trouver mais c'était nos campements que je ne connaissais pas, ou peu.

Je me mis alors en route. Direction les salles d'entraînement car pour les dortoirs, il n'y avait rien à dire de plus. Les portes se succédait les unes aux autres, laissant seulement leur numéro changer au gré des pas. J'étais à la Z4-B-13 et mes pieds m'avaient menés jusqu'à la « 24 ». Ayden... Au moins lui était au pays des songes, il y était accepté. Je continuai ma route, en proie à découvrir ce qui arrivait après la dernière chambre.

J'évoluai dans un couloir lumineux, presque trop au vue de l'heure tardive qui s'affichait sur ma montre. Mais le sommeil n'avait pas voulu de moi, j'allais lui prouver que je n'avais pas non plus besoin de lui. Le couloir bifurqua et je découvris un tout autre monde. Les parois transparentes laissaient entrevoir des salles vides, à l'espace bien délimité. Avant de passer le pas de la porte, je cliquai sur le boitier pour déverrouiller la pièce. Le mot « simulation » apparut alors sur l'écran d'accueil. C'était la première fois que j'y avais accès ! En tant qu'orpheline, je n'avais jamais pu tester ce genre de mode de combat. Mes simulations se résumaient à avoir face à moi Ayden qui jouait le rôle du méchant ou inversement. C'était bien pauvre, car si moi je connaissais des positions de combat, de son côté, c'était plutôt limité.

J'hésitai alors à passer le pas de la porte. Je ne savais pas vraiment comment utiliser cette fonctionnalité. Je doutais de la difficulté que j'aurais à la mettre en marche, mais je ne voulais pas informer qui que ce soit de ma présence en ces lieux. Je revins sur mes pas, mémorisant tout de même la présence de cette salle.

Je continuai ma route, sous le frottement de mes pieds contre le métal glacé du couloir éblouissant. A chaque nouveau croisement, je m'émerveillai davantage que ce soit de le beauté de la salle ou de la hauteur des murs. Au détour d'une pièce où se tenait un mur d'escalade, j'entendis au loin, des bruits étouffés de coups que quelqu'un portait sur un sac de boxe. Je reconnaissais ce bruit à plusieurs mètres à la ronde. Ils étaient sourds, presque inaudibles, mais pourtant bien présents.

Je me rapprochai doucement, ne voulant pas déranger la régularité des attaques sur le pauvre sac qui n'avait rien demandé. Je me demandais qui dans la formation pouvait à une heure aussi avancée, se défouler comme tel. Certainement pas Hermione, qui dormait à poings fermés, la bave sortant presque de sa bouche. Ça ne pouvait pas non plus être Ayden qui, quitte à fixer le plafond, préférait rester dans son lit, au chaud, plutôt que de frapper le cuir. Il restait quarante-huit autres possibilités.

Arrivée au niveau de l'embrasure de la porte, je penchai légèrement la tête pour découvrir qui était l'individu dont la rage semblait se décupler de secondes en secondes. De dos, je détaillai son corps parfaitement musclé. Il était torse nu, la peau blanche comme de la porcelaine. La lumière du plafond mettait en avant chacun des bosses musculeuses qui avaient jailli de son dos à chaque coup porté.

Il ne suffit qu'il se tournât pour briser le mythe que je me faisais de cette personne. Le bel apollon était seulement Treegof. Sur le physique, il n'y avait rien à redire certes, mais son comportement m'exaspérait toujours autant. A peine m'eut il vu, qu'il s'empressa de grimacer et de grommeler. L'accueil était toujours son point fort.

— Ne te gène pas pour continuer, lançai-je tout haut tout fort. Je ne faisais que passer.

Je sortis de la salle, les yeux rivés vers le sol. Lexie... Il avait vraiment changé. Je m'attardai quelque minute devant la paroi vitrée. Il était reparti à battre le sac de ses coups violents. Comme moi, il extériorisait une rage qui le brûlait intérieurement. Celle de ses dix à quinze ans...


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Hello hello ^^

Comment allez-vous ?

Merci pour avoir voté pour le bonus de Noël qui devrait arriver vendredi. Il est tout frais, tout juste fini et croyez moi, vous allez passer du bon temps dessus. Comme il y avait une égalité entre Team R&A et Team C, j'ai du faire un choix qui n'était pas facile. Au début, je voulais mêler les deux points de vue, puis je me suis dit, mes lecteurs me soutiennent, je vais leur donner deux fois plus de bonus.

Alors le second bonus viendra pour le Nouvel An vous passerez la soirée en compagnie la Team qui n'aura pas eu de bonus pour Noël !

Dimanche vous découvrirez la fin de la première semaine de formation et elle envoie du lourd !

Avis sur le chapitre, juste ici ➡️

Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧

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