IX. Les yeux dans les yeux. (V)

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Rien. Il n'y avait rien. Je n'en pouvais plus de lire et relire les mêmes sujets. C'était intéressant mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'on perdait du temps a tout éplucher.

— Je reviens, annonçai-je à mon équipe sans laisser de discussion possible.

J'ouvris la porte du sas et alla toquer à celle de Hermione. J'avais envie qu'elle m'apporte des nouvelles bien plus réjouissantes.

— Du nouveau, miss Monde ?

Elle leva les yeux au ciel puis fit glisser dans un geste tendre et souple son doigt de l'écran de sa tablette à mon bracelet. Une série de photos se déploya devant moi à mesure que je les balançai sur la paroi de verre de ma salle. Les premiers écrits sur les Alfaeliens.

Des pages complètes, remplies de symboles divers et variés, flottaient devant mes yeux. Je parvins à déchiffrer dans les grandes lignes ce qui était inscrit. Je pris un stylo et commença à traduire les mots les plus importants.

— Tu lis l'alfa ? questionna un roux dont les yeux naviguaient entre mon visage et le mur.

— Non, je regarde un film, ça ne se voit pas ?

Question stupide, réponse stupide. Il pencha sa tête sur le côté et fronça les sourcils.

— C'était une blague, Ylan.

Inspire, expire Raven... Tout va bien se passer... me répétai-je à moi-même.

— Oui. Je lis l'alfa. Pour faire simple, ils ont leur alphabet et comme nous ils assemblent leurs lettres pour former des mots.

Je pointai du bout de mon doigt le cercle, puis remontai les trois lignes noires qui s'échappait aux tiers et traçait le triangle qui les coupait à la moitié.

— Argent.

— Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

Comment ce gars avait-il pu rester aussi longtemps dans cette formation ? Je me le demandai bien... Il n'avait pas le profil type. Hermione agissait, Clayton était fort et sensé, Jace était de nature calme et réfléchissait beaucoup à la situation. Nous avions chacun nos points forts pour rester ici mais lui ? Je ne comprenais pas... un coup de chance sûrement.

— Ça veut dire, Sherlock, qu'il s'agit soit de leur point fort, soit de leur point faible. Dans la pile de livre, là-bas, il y a sûrement la réponse. Ouvre et lis.

La fille brune qui accompagnait mon groupe releva la tête, le suivit du regard, émis un rire léger et se replongea dans sa lecture. Quant à moi, je me remis en quête de traduction.

Les minutes passaient et je perdais patience. Nous allions trop lentement. Nous ne ciblions pas assez nos recherches. C'était indéniable, nous perdions du temps. Mes yeux s'accrochèrent au mur de verre. Quelque chose ici contenait la réponse. J'en étais persuadée. Il fallait lire entre les lignes, décoder.

— Il faut maintenant choisir qui ira combattre. Seulement deux d'entre-nous peuvent entrer.

Hermione prenait son rôle de leader à cœur. Elle savait que sa place n'était pour le moment pas dans l'action mais dans la direction. Les actes ne devaient pas venir d'elle. Seules ses réflexions étaient utiles. J'allais avancer d'un pas pour me proposer. Après tout, je n'étais pas mauvaise en combat. Je rivalisai avec Treegof. J'avais de très bons réflexes. Je n'irais pas à dire que j'étais un atout mais ma prise de pouvoir se justifiait.

— On y va, déclarèrent Ylan et un châtain de l'équipe de Hermione. Ce n'est pas contre vous les filles mais on a plus de force.

Je me mis à bouillir dangereusement de l'intérieur. Ce type de réflexion, à ce moment de la formation, me dépassait. Mon bras voulut partir en direction du roux pour le calmer sur ses pensées machistes. Je n'avais qu'une idée en tête : le mettre à terre et lui faire comprendre par A plus B que la force n'avait rien à voir avec notre sexe, que si je le voulais, je lui faisais renoncer à tout avenir. Une main s'accrocha autour de ma peau.

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