V. Premiers pas. (III)

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Samedi 26 Août, 11h36 :

Je retrouvai Ayden, un sourire aux lèvres alors que j'arborai le même sentiment d'injustice que d'habitude. J'étais si impatiente de le retrouver et de pouvoir lui dire que sa compagnie me manquait terriblement. Je préférai tellement son caractère jovial -mais pénible sur les bords- que celui de ma très chère camarade Hermione.

— Alors, me précipitai-je à dire pour ne pas qu'Ayden monopolise la parole, cette installation ?

Il me regarda, ses yeux pétillants de malice.

— Une pépite, il faudra que tu viennes voir.

— Sérieux, dis-en plus ! Tu n'as jamais été aussi radin en mot !

— En trois mots : per-fec-tion !

— C'est pas trois mots.

Je croisai mes bras sur ma poitrine et commença à bouder. Il jouait enfin au jeu des trois mots, mais ce n'était pas le bon moment. J'avais besoin d'en savoir plus, même s'il n'y avait rien à ajouter. Il était le roi pour raconter durant des heures des choses futiles. Il ouvrit la bouche prêt à dire quelque chose pour une fois d'intéressant lorsque notre chef de formation fit son entrée dans la pièce.

Il n'avait donc pas fini de me suivre. Fallsbeck était maintenant celui à qui nous devions nous référer. Ses yeux se stoppèrent sur moi. Je maintins tant bien que mal la position à laquelle je faisais face mais la lueur dans ses yeux me fis prendre conscience de la gravité de la situation. Pour l'instant, nombreux étaient ceux qui ne m'avait pas remarqué. Ma place n'avait pas encore été contestée mais je savais que d'ici quelques heures, les questionnements monteraient crescendo. Les familles riches dont l'enfant n'avait pas été accepté viendraient réclamer leur présence à cette formation ou mon retour dans la zone 16.

— Silence.

Le brouhaha diminua instantanément. Un silence à faire peur envahissait désormais le complexe où nous nous trouvions.

— Bienvenue en ces lieux. Au cours de cette formation, vous n'allez pas seulement apprendre à devenir agents externes. A travers cette formation, vous allez également devenir de meilleures personnes. Vous n'avez pas été uniquement choisi pour vos qualités physiques. Votre manière de pensée a été analysée, ainsi que votre manière d'agir. Nous n'avons pris que les meilleurs d'entre vous.

Il posa son regard une fois de plus dans ma direction. Mais cette fois-ci, je ne pus m'empêcher de baisser les yeux. Reprenant son discours, il insista sur la sélection de chacun d'entre nous. Mais je compris parfaitement le sens de ses paroles, les sous-entendus qu'il laissait traîner et que seul lui et moi pouvions comprendre.

— Vous serez régulièrement soumis à des tests, des exercices et des simulations. Chacun de vos mouvements pourront vous renvoyer à la case départ de votre vie. Chaque seconde que vous passez ici est une seconde de moins que vous avez pour rester maître de vous-même. Si vous ne voulez pas devenir des marionnettes du gouvernement, partez, nous ne vous retiendront pas.

L'assemblée retint son souffle. Le premier qui faisait un pas de travers dans cette salle finirait sa vie en ayant perdu la mémoire sur ce qu'on faisait ici. Seul les meilleurs pouvaient espérer devenir agents spéciaux et au mieux agents externes. Le graal de L'Abris.

— Aussi, pour vous laisser souffler une dernière fois avant la grande aventure à laquelle vous allez participer, nous vous laissons cette après-midi de libre. Mais lorsque vous reviendrez, vous ne quitterez plus jamais ces murs.

Il laissa une pause pour que nous digérions ce nombre d'information assez conséquent. La vie allait surtout changer pour les Riches. Ils n'auraient plus la possibilité de sortir faire la fête ou bien de faire du shopping tous les deux jours. Cette pensée me fit sourire. Ironiquement, je me demandai comment ferait ma camarade de chambre et ses ongles parfaits.

Fallsbeck nous fit signe de la main de rompre le rang et de rejoindre la cantine située dans la zone supérieur. Les couloirs semblaient ne plus avoir de fin, chacun étant semblable à l'autre, autant d'un aspect matériel que visuel. Peu à peu, la lumière du hall central, reliant les zones trois et quatre, se manifesta devant nos yeux.

Silencieusement, nous entrâmes dans la salle. Des millions de paires d'yeux nous firent face. Des doigts pointèrent dans notre direction. Nous ressemblions à de véritables bêtes de foire. Pour autant, les remarques désobligeantes ne vinrent pas. C'était bien plus souvent des mots comme : "Regardez les nouvelles recrues !" ou encore "Ils ont l'air si petit et si naïf". Mais rien ne vint sur nos différences de sang ou sur notre vie d'origine.

Nous prîmes place sur de grandes et longues tables de métal brillant. Ayden vint se placer à ma gauche, tandis qu'en face de lui, Jace s'installa tranquillement, demandant à d'autres personnes de nous rejoindre. Progressivement, nous nous retrouvâmes à remplir la table et pour la première fois, je me sentais à ma place.

Le repas fut amené jusqu'à nous, seule et dernière fois que ça se passait d'ailleurs. Je comprenais alors les exclamations de chaque personne se trouvant en ces lieux. La première assiette arriva devant mes yeux. Je fus subjuguée. Toutes ces couleurs... La bouillie informe de la veille n'avait plus du tout la même texture, ni la même forme. C'était devenu une présentation culinaire digne des classes supérieures.

J'avais l'eau à la bouche. Une envie irrépressible de piquer dans le vif cette nourriture me parcourut l'esprit. En regardant les autres, je me rendis compte que personne ne touchait à son repas. Avec Ayden, nos yeux pétillaient. Nous étions presque entrain de baver devant tant de bonheur. Une fois tout le monde servit, Jace nous regarda tous les deux avant de nous sourire.

— C'est bon, vous pouvez manger ! Intervint Jace.

Je plantai ma fourchette dans la viande. C'était si tendre ! Je fondis sur moi-même lorsque je mis l'ensemble dans ma bouche. Le goût était inattendu. Léger et fort à la fois. Lorsque l'un ne prenait pas le dessus, l'autre s'imposait comme une évidence. Mais dès lors que nous nous en rendions compte, la saveur se modifiait pour ravir nos papilles.

Le plat fut avalé en deux temps trois mouvements, juste assez pour profiter du bonheur de cette nourriture aussi saine que merveilleusement bonne. Le dessert fit alors son apparition. Une farandole de minuscules gâteaux se côtoyaient dans le fond de l'assiette, et une coupe de liquide blanc-jaune trônait à leurs côtés. Je la pris en main et huma. Je n'avais jamais rien senti d'aussi bon de toute ma vie.

— Je crois que tu viens de succomber à la vanille, m'informa Jace.

Je le regardai les yeux grands ouverts.

— De la vanille ? Mais c'est un produit tellement rare... D'après ce que j'ai lu dans les livres numérisés, nous n'en recevons que rarement, puisque les gousses du vanillier ne sont récoltées qu'en extérieur.

— Goûte ! Tu verras, c'est encore meilleur que l'odeur.

— Qu'est-ce que c'est avec ?

— Une crème mais je ne veux pas t'en dire trop, découvre par toi-même !

Je ne le fis pas prier. La substance blanche qui virait au jaune se sépara en quelques gouttes, juste assez pour que je puisse approuver sa saveur.

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Hello hello ^^

Comment allez-vous ?

Je suis désolée de le poster si tard, je pensais l'avoir fait ce matin mais pas du tout 😅 Pardonnez mon erreur ! 

Avis sur le chapitre, juste ici ➡️

Dites moi ce que vous en pensez et n'oubliez pas que les petites étoiles valent tout l'or du monde dans l'esprit d'un auteur, quelque soit son genre.

Xoxo <3

Ptitgibilin ✧

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