chapitre XVIII

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Depuis quelques mois je me souviens de certaines choses de mon passé mais je préfère les garder pour moi. Il ne m’a pas menti, chaque nuit je rêvais de fait passé , Bak au lycée était comme il m’avait décrit, imbu de sa personne, le roi du lycée un  peu bagarreur, mais il était surtout énervant avec moi. Selon mes ressentis de l’époque je le voyais comme un loup prêt à me massacrer alors que maintenant, dans les yeux d’une femme amnésique je le vois autrement. Un jeune homme maladroit qui essaie pas de la bonne manière d’attirer le regard d’une fille. Depuis, ma relation avec mon protecteur a encore évolué, à présent on s’adonne à des baisers langoureux, des câlins remplis de douceurs mais aussi de promesses non révélées. Il n’y a pas besoin de mots, entre nous on se comprend juste dans le regard.Je ne me plains plus de ma situation car j’ai fini par accepter , le fait de m’être endormi pendant un long moment et d’avoir repris ma vie adulte. Je profite de l’instant présent , dans les bras de Bak et pense même à mon avenir à ses côtés. Parfois j’imagine nos enfants courir partout dans la grande résidence que possède Bak , devenir par la loi son épouse puis comme un retour de flamme mes idées deviennent sombres, je repense à mes parents qui n’ont pas pu vivre, ça me fait mal car je n’ai toujours pas de souvenir d’eux. J’ai demandé à Bak de me donner un album photo pour pouvoir mettre des visages sur ces deux ombres qui sont dans mes songes. Normalement un père accompagne sa fille jusqu’à l’autel , parfois une mère s' en charge ou parfois un frère , un oncle, un grand-père.Ma famille à présent ne se composait que de Bak , Maria et Juanita. 
Parfois je me sens vide mais au moment où j'ai envie de pleurer il y a toujours cette peau qui pique qui vient à la rencontre de ma peau douce. Bak a la dons de ressentir mon mal être , à chaque fois que je me sens au plus bas , il arrive comme par magie dans mon champ de vision puis vient  frotter ses joue contre les miennes. Le voilà justement qui arrive , il sort de la douche, serviette sur les hanches, et se met dans notre lit pour pouvoir me caresser les joues avec les siennes. Je me mis à retrousser mon nez, signe que ma peau fragile est attaquée puis le repousse gentiment avant de prendre la parole.

-Tu vas quand au barbier?  finis je par dire

-pourquoi tu n’aimes pas ? me lance Bak d’un air entendu

-Ta barbe me pique et va dans tous les sens! rétorquais je 

-Je vais l’appeler pour qu’il vienne à la maison ! tu veux que je te commande une séance de massage ? ou qu’une coiffeuse vienne pour prendre soin de tes cheveux? 

-Non merci j’ai pas envie de dépenser mon salaire !

-Mon coeur si c’est moi qui propose ça veut dire que je t’offre!

Comment ne pas craquer pour cet homme, je mis mes bras autour de son cou puis posa mes lèvres sur les siennes avant de me décoller de lui.

-Je ne veux pas que tu dépenses ton argent pour ça ! il faut qu’on fasse des économies, on ne sait jamais ! 

-Cet argent je l’ai gagné pour te mettre à l'abri du besoin! tu travailles car tu as envie d’avoir tes propres sous et être indépendante , je le conçois mais moi j’ai travaillé d'arrache pied pour toi car tu es ma priorité . 

Mon cœur fond encore plus lorsque j’entends Bak me dire ce genre de phrase , et hop un autre bisou. Il commence à me caresser le ventre et me murmure à l’oreille qu’il m’aime de toute son âme.
Je me décolle de lui pour reprendre mon souffle, il n’y a pas de parole, tous deux on reste dans notre bulle remplis d’amour et d’affection, puis je porte mes yeux à sa bouche, il mord ses lèvres , son regard ne laisse aucun doute à ses pensées , ni même ses envies, tout est transparent, Bak se retient d’aller plus loin car il sait que je ne suis pas prête. 
Mes sentiments pour lui sont clairs, je ne peux vivre sans lui, je ne le regarde pas comme au début , un peu intimidée , impressionnée et en même temps attirée par son physique. A force de le côtoyer je ne vois que cet homme qui a su qu’il a été une ordure à une époque, cet homme qui ne cesse de me faire rire , qui m’impressionne à chaque fois que nous discutons  , il a toujours quelque chose à raconter, il a une connaissance très dense sur divers sujet.Parfois j’ai l’impression de ne pas le mériter puis ,  ma bulle le concernant s’éclate lorsque je sens cette odeur d’oeuf pourris. Il est humain comme moi même , mais là , même si j’ai l’habitude je crois que je ne m'y ferais jamais.

-Pourquoi tu es aussi silencieuse ? me lance Bak

-je réfléchis un peu sur notre relation

J’ai à peine fini ma phrase que Bak me colle et me caresse le visage, je lis dans ses yeux de la peur, sans doute une crainte que je le quitte parce que selon lui je mérite mieux que lui. Lorsque je suis dans ses bras , je me sens bien puis je comprends , il faut que j’aille parler de lui à mes parents et mon amie. Même si je n’arrive pas à les voir dans mes rêves malgré le fait que j’ai vu un album d’eux mon cœur me crie de me recueillir auprès d’eux.

-Bak, j’aimerai me recueillir sur la tombe de mes parents et aussi celle de Savannah! je me sens prête à affronter cette étape!

Il me lance un regard que je n’arrive pas à saisir,c’est la première fois que je ne déchiffre pas son expression.

-Concernant ta meilleure amie, il faudra prendre l'avion car ses parents l’ont enterré dans un cimetière familial. Concernant tes parents, j’ai acheté un caveau familial dans le cimetière de Manhattan ,mais j’ai hésité, du coup au final avec l’aide de ma grand-mère et le soutien de ma mère on a fini par les incinérer et ils sont dans une pièce cachée de la maison!

Je suis stupéfaite , je ne sais pas quoi lui dire , il s'était occupé des factures de mes soins lors de mon hospitalisation mais aussi des funérailles de mes parents , je ne m’étais jamais vraiment penchée sur cette question mais à ce moment je me dis que mes parents n’avaient personne.

-Mes parents n'avaient personne pour s’en occuper ? des amis ? des parents? des frères ? cousins?..

Il me jauge comme s' il n’est pas certain de me dire toute la vérité puis lorsqu’il perçoit mon impatience il finit par me dévoiler cette vérité.

-ça a été un choc pour les “amis de tes parents” et apparemment ils ne s’étaient pas souscrits à une assurance vie . Du coup malgré leur chagrin ils ont préférés les lâchés , puis tu n’a pas eu de grand-parents , ils sont morts quand tu étais jeune pour ceux du côté paternel puis de maladie pour ceux du côté maternel.Les cousins de tes parents ont plus été intéressés par l’héritage mais lorsqu’ils ont compris que tu étais toujours en vie et qu’il fallait payer pour tes soins et toute la paperasse ils sont repartis aussi vite qu’ils sont arrivés.

-Merci pour toute ta bienveillance!

Les larmes aux yeux je me mis à serrer mon Bak de toutes mes forces puis il me caresse le  dos .Lorsque je finis par sécher mes larmes, mon Bak m’emmène dans cette pièce bien gardée dans laquelle les urnes de mon père et ma mère reposent.

Who AM I ?( Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant