Chapitre II

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     ~Songes~

Je me voyais pas à proprement parlé,  mais pourtant j'avais conscience que j' étais présente dans cette classe, mais pas en moi, non je n’étais plus cette femme qui venait de se réveiller d’un long coma, j’étais cette fillette portant un uniforme trop grand pour elle, aux joues rosé, et au regard fuyant. 

Un brouhaha incessant ne faisait que faire sonner mes oreilles,
je voyais ces filles blondes, brunes, rousses, mes camarades de classes, me regarder avec leur yeux brillants  de malice, comme si ces vipères allaient préparer un mauvais coup.

Elles portaient toutes un uniforme écossais qui faisait ressortir cette perte d'identité comme si elles n’étaient plus qu’un troupeau de gamines se laissant guider par la plus forte d’entre elles.

Malheureusement le leader d’un groupe ne sont jamais les plus gentilles, les plus douce, au contraire, la plus méchante dont la langue est aussi tranchante qu’une lame d’épée, les propos aussi  virulent qu’un venin de cobra, chaque mot lancés n’étaient que des piques invisibles qui traversait mon corps du moins de celui de cette petite fille qui me représentait.

Je me réveillais encore en sueur, ce cauchemar récurrent me hante, je n’arrive pas à me défaire du regard de désespoir que portait cette enfant, celle que j'incarne durant mes songes.

Vais-je enfin trouver un jour une paix intérieur afin de ne plus pouvoir refaire ce rêve? De plus je suis également préoccupé par la réponse de Bakari. Il fallait que je sois plus maligne afin de ne pas épuiser mes crédits concernants mon passé, j’ai donc eu l’idée de me renseigner l'air de rien auprès de MaSan. 

Hier matin, après le départ de Bakari au bureau, j’ai commencé à regarder Madame Sanchez surnommée MaSan en me demandant comment j’allais aborder ce sujet sans qu’elle ne me dénonce à Bakari.

Elle balayait le salon, et moi je ne faisais que l’appeler Masan , cette bonne femme exaspérée par mon attitude augmentait la musique de son téléphone et vaquait à ses tâches ménagères. Puis, comme un éclair, une idée me vient, je savais juste que Bakari était jeune, sans doute avait il quelques années en plus que moi ou peut être pas. Je devais donc le savoir afin d’obtenir enfin une réponse à ma question.

-Ma, Ma,Ma

A force de crier ça, Masan fini par retirer sa musique puis porta le regard sur moi. 
Elle bouillonnait je le sentais mais elle n’osait pas me le dire franchement de crainte que je ne le répète à son patron.

-Mi fét chié!

Elle murmura cette phrase dans son espagnole , je n’entendais à peine le début de ces mots qu’ils moururent comme s'ils n’avaient jamais existés.


-Si señora ?

-Je suis désolée de t'importuner sachant que tu as beaucoup de choses à faires mais voilà, Masan j’aurais voulus connaitre un peu plus Bakari, tu sais c’est bientôt les fêtes de noël ! Je ne sais plus quel âge il a ? quels sont ses goûts et sa date d’anniversaire! ça paraît peut-être rien pour toi mais pour moi ça signifie beaucoup, je n’ose pas trop lui poser ce genre de question.

J’ai pensé qu’elle allait soupirer et me répondre froidement mais au contraire, elle parut contente que je me confie à elle et sa petite colère disparus comme si elle n’avait jamais existé.

-Señora je suis contente que vous me posiez ça. Monsieur Bakari est né le 24 mars 1989. Il ne m’a jamais parlé de ses parents ou autre et à vrai dire-

Masan s’approcha de moi comme si elle craignait que la maison soit mise sur écoute.

-J’ai trouvé sa date de naissance sur internet, monsieur WILLIAMS depuis que je travaille pour lui reste discret sur son passé. En revanche, une seule fois il m’a confié sa douleur, celle de voir celle qu’il aime plongé dans le coma, ce jour là il m’a appris que vous avez le même âge.

Sans le savoir, Masan m’avait dévoilé cette réponse que je recherchais si désespérément et que je craignais aussi.

Je laissais un sourire factice sur le visage et écoutait ce qu’elle avait appris à propos de Bakari concernant ses goût à force de le côtoyer. Le soir même je recommençais à faire ce cauchemar, dans lequel j'incarne une petite fille sans défense.
Je me redressais puis essayais de me calmer, je n’étais pas une petite fille mais une femme de trente ans, j’avais donc passé douze longue années dans ce fichu coma .
Bakari et moi  iront sur nos trente et un ans lorsque la nouvelle année sera fêté, j’avais pas hâte du tout.

Who AM I ?( Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant