Partie 23 ♥️

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-Narrateur : Moi-

J'avais fini mon service, et comme d'habitude je sortit fumer une cigarette.
Je retrouvai Louna et deux autres filles avec qui j'avais déjà parler, Maria et Hadia.

Les paroles d'Anais bourdonnaient en moi, je devais en avoir le cœur net :

Moi: Dîtes moi les filles, je peux vous poser une question?

« Bien sûr » répondirent-elles avec un sourire de sympathie.

Moi: Si vous me trouvez trop indiscrète vous n'êtes pas obligées d'y répondre. Je voulais savoir comment chacune de vous a fait pour se retrouver à travailler ici. Je suppose qu'aucune ne la fait pas choix...

Louna pris la parole :

Louna: Non effectivement. Il n'y a aucune fille qui vient ici et demande du travail juste parce que ça l'intéresse. On y est toute contrainte. Et je suppose que toi aussi tu l'était d'une certaine façon...

Moi: Mon cas est compliqué...

Elle reprit :

Louna: Et bien moi c'est assez simple. Mes parents sont morts tous les deux quand j'avais 14 ans. J'ai du aller de foyer en foyer. Dans cette atmosphère d'instabilité, il t'es impossible de réussir à l'école. L'année dernière j'ai eu 18 ans. Ils m'ont jeté du foyer du jour au lendemain sous prétexte que j'étais majeure et que je devais me démerder. Quand t'as aucun diplôme, aucune famille et aucun ami pour t'aider, tu accepte les propositions qui viennent... C'était ça ou faire la pute dans le bois d'à coté. J'ai vite fait mon choix.

Maria parla à son tour :

Maria: Moi j'étais issu d'une famille mexicaine très pauvre. Quand j'étais petite , j'ai arrêté l'école à 12 ans parce que mes parents ne pouvaient plus payer et avaient besoin que je travaille. Ils avaient tellement besoin d'argent qu'ils m'ont vendus à un proxénète. J'ai croisé Monsieur Barbier à 17 ans, il m'a proposé d'organiser mon voyage en France si en échange j'acceptais de travailler ici. J'ai tout de suite accepter en espérant que quand j'aurais plus d'argent je pourrais faire un autre métier. Mais sans diplôme comme dit Louna, on a aucune chance. Mais crois moi si je pouvais faire autre chose, je le ferais.

Elle parlait avec un léger accent qui s'accordait très bien avec son apparence latino. Elle était vraiment très jolie, et je me dit qu'en d'autres circonstances elle aurait pu faire du mannequinat. Je méditais sur ces paroles quand Hadia me raconta à son tour son histoire :

Hadia: Moi aussi mes parents étaient très pauvres. Mais j'avais une grand-tante qui elle était très riche. Alors, ma tante demanda à ma mère de lui donner un de ses enfants pour l'aider dans les taches ménagère, et en échange elle lui donnerait de l'argent tout les mois. Etant l'a seule fille, je partit avec cette tante pour faire la bonne et mes parents percevaient leur argent comme convenu. C'est une pratique qui se fait souvent au Maroc malheureusement. Au début c'était convenable. Je repassais, je faisais la vaisselle et parfois je cuisinais. Mais petit à petit mes conditions de travail devinrent invivable, elle me frappait, m'insultait, je dormais dans une cave humide et je n'avais le droit qu'à 5 ou 6 heures de sommeil. Un jour son mari est rentré complètement soûl et il m'a violé. C'était trop. Alors je m'enfuis. J'eus la chance de ne pas être rattrapée. Et à 15 ans je me suis retrouvée en France, sans un sous.

J'étais complètement secouée par ce que j'entendais. Anais avait raison. Je n'était en fait qu'une petite adolescente capricieuse en crise. Je ne connaissais pas l'horreur et la vrai injustice de la vie. Une larme coula sur ma joue, j'avais fichu ma vie en l'air pour une amourette ridicule. Je prit conscience de toutes les limites j'avais dépassé. Louna me regarda et me dit :

Louna: Et toi ?

Moi: Je... Je préfère pas en parler. En toute franchise mon histoire n'est pas comme la votre.

Elle me prit dans ses bras.

Louna: Tu sais, aucune histoire est meilleure ou pire que celle des autres. On a tous nos problèmes. Mais si tu vois en toi qu'il y a une chance, même si elle est infime, que tu t'en sorte sans passer par te déshabiller alors il faut que tu la suive cette chance. Moi je suis sûre que tu n'as rien à faire là.

Je parti, toute chamboulée. Je me dirigeais vers le parking que je devais traverser pour rejoindre l'arrêt de bus. C'était décidé, cette nuit je rentrais chez moi. Mais mes plans furent chamboulés. Des que je sortis du club, un homme m'aborda et me dit :

« Salut chéri, on va pas passer par quatre chemins. Ma voiture est là, monte dedans que je t'emmène pour qu'on se paye du bon temps. »

Et si nous prenions le risque de nous aimer? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant