Chapitre 46

7.9K 648 124
                                    

Nous sommes immédiatement montés dans la chambre et alors que je me laissais tomber sur le lit, un grand sourire sur le visage, Erkan me héla.

- Je ne t'ai pas encore montré mon endroit préféré de la maison. Viens.

Je me suis redressé avant de le voir se diriger vers le balcon.

- Ton endroit préféré c'est le balcon ? Dans ce cas, désolé de te décevoir, mais je le connais déjà.

Erkan se tourna vers moi et me fit un sourire en coin terriblement sexy.

- Non, rit-il. Ce n'est pas le balcon, mais on y accède à partir du balcon.

Quoi ? Qu'est-ce qu'il me chante encore ? Plissant les yeux pour lui signifier mon scepticisme, je le suivais néanmoins à l'extérieur. Il me fit signe d'avancer jusqu'au bout et me sourit.

- Oui ? Tu veux me montrer les plantes grimpantes ?, demandais-je, ne sachant pas trop quoi dire. C'est joli, hein, mais à ce compte-là, je préfère le patio.

Il rit une nouvelle fois.

- Non, je veux plutôt te montrer l'échelle derrière les plantes grimpantes, dit-il en poussant les branches fines.

Effectivement, je remarquais une échelle en bois aux barreaux larges, plaquée au mur. Levant la tête, je découvrais alors un trou dans le plafond.

- On monte sur le toit ?, tentais-je de deviner.

- Exactement. Allez passe devant. Je veux pouvoir te rattraper si tu tombes, me dit-il en souriant.

- Tu veux pouvoir mater tranquillement plutôt !, plaisantais-je.

- Aussi ! Mais pas que !, se défendit-il.

Je riais en secouant la tête, avant de grimper. Quand ma tête a enfin dépassé le trou dans le plafond, je découvrais un grand toit terrasse dont le centre entourait le patio. Je sentis Erkan me pousser les fesses pour que je finisse de monter, ce que je fis en quatrième vitesse.

Les bords du patio et les extrémités de la maison étaient pourvus de demis-murs de moins d'un mètre de haut décorés par fenestrons en forme de losange et dont les contours étaient en mosaïque. Le sol du toit-terrasse était fait en graviers gris où se disséminaient des dalles menant à plusieurs petits salons d'extérieurs.

Debout sur le toit, j'observais les alentours. Au loin, je remarquais les lumières du Caire, plus près, les étendues de sables qui nous séparaient de la ville. En contre bas, j'observais les petites maisons du village que nous surplombions. Dans la fraîcheur agréable du début de la nuit, j'entendais des animaux inconnus et sentais des parfums dont les fragrances m'enivraient.

- C'est beau, hein ?, me demanda Soudain Erkan qui était resté quelques pas en arrière.

- C'est magnifique, vraiment. Tu as emmené combien de tes conquêtes ici ?, dis-je en me retournant vers lui brusquement, les sourcils levés.

Je vis alors son visage afficher de la surprise puis de la gêne, ce qui me fit rire. En vivant avec lui, j'avais, petit à petit, appris comment il fonctionnait, et maintenant, je savais pertinemment comment faire ce que je voulais de lui. J'ai réprimé un petit sourire de victoire pour prendre un air détaché.

- T'inquiètes pas, je le prends pas mal. On aurait tous fait la même chose avec un spot pareil à disposition.

Il a fait la moue avant de se reprendre. Il a pris ma main pour me mener à un salon installé sur le toit. Composé en grande partie de gros poufs et de coussins colorés, le tout était entouré d'éclairages qui agrémentaient l'endroit d'une lumière douce et tamisée. Avec ses tentures colorées, ce petit coin de paradis nous offrait pourtant l'intimité dont j'avais besoin pour mettre mon plan à exécution. J'ai souri imperceptiblement en lâchant sa main, cherchant les bons mots pour attirer son attention.

Le miel et les épices [MxM - α/Ω] [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant