En arrivant au bureau le lundi matin, j'ai fondu sur Alex pour l'attraper par le col et le pousser contre le mur. J'avais ruminé ma haine tout le week-end et ce matin, elle atteignait son paroxysme.
- Toi... Tu l'as laissé s'approcher. As-tu seulement écouté la dernière fois quand je t'ai raconté mon passé ? Pourquoi t'as laissé un alpha m'approcher et approcher Maud?! Comment t'as pu me faire ça ? Dire que je te faisais confiance ! Plus les années passent, plus je suis stupide. Mais c'est terminé, je ne me laisserai plus avoir par les autres.
Je l'ai lâché et suis parti m'asseoir à mon bureau pour travailler, sans un regard de plus. Il ne m'a rien dit et j'ai fait de même. En milieu de matinée, le boss est passé. Il m'a déposé un dossier sur le coin du bureau et a passé un bon quart d'heure à discuter avec Alex en me tournant le dos. Au moins un point positif à cette journée.
Quelques jours ont passé. Et à part Agathe qui tentait de faire bonne figure, la tension se sentait dans toute l'équipe. De mon côté, j'étais de plus en plus en colère. Je n'arrivais pas à me calmer. Je savais que tout était de ma faute. Et le fait que Maud me demande chaque jour quand elle reverrait « Sherkan » allait bientôt me faire exploser.
À la pause café de dix heures trente, je suis allé me rafraîchir aux toilettes. J'ai passé un peu d'eau sur mon visage et j'ai soufflé longuement. J'avais mal partout tant j'étais tendu. J'entendis une cabine s'ouvrir et le boss en sorti. J'ai détourné le regard en sifflant entre mes dents. Je ne pouvais donc pas être tranquille une seconde ?
- Tout va bien ? Me demanda-t-il.
Mes mains agrippées aux rebords du lavabo se crispaient tellement que leurs jointures devenaient blanches. J'ai difficilement retenu un soupir d'exaspération et je me suis contenté d'aller me sécher le visage avec des serviettes. En relevant la tête, je le vis bien plus proche de moi que je le pensais. Je sursautais et reculais en le foudroyant du regard. Il a durci le sien.
- Ça suffit Lael. Nous ne sommes plus des enfants. Ton attitude a des répercutions sur l'ensemble de l'équipe et en tant que superviseur, je ne peux pas laisser passer ça. Alors tu vas m'arranger ça et rapidement. Je ne suis pas un homme très patient.
Il m'a contourné et est sorti. À l'instant où j'ai entendu la porte se refermer, mon sang n'a fait qu'un tour avant que je n'envoie mon poing dans le premier miroir dans lequel je me suis croisé. Le bruit du verre brisé à raisonné autour de moi et tandis que je reculais en tenant mon poignet, la porte s'est ouverte à la volée. Erkan est entré. Il a vu les bouts de miroir au sol, il a ensuite regardé ma main avant de venir vers moi.
- Espèce d'imbécile !
Il a attrapé mon poignet et m'a mis la main au dessus du lavabo. De l'autre main, il a saisi son portable et a composé un numéro.
- Oui, c'est Erkan. Tu peux venir au cinquième s'il te plaît ? J'en ai un qui s'est battu contre un miroir... Ah ben, un partout, si tu veux mon avis. Ok, on t'attend.
Il a raccroché et s'est tourné vers moi.
- Dans mon bureau. Immédiatement. Et mets ça sous ta main. M'a-t-il dit en me tendant des serviettes.
Je suis sorti des toilettes avant de me diriger vers son bureau, alors qu'il était sur mes talons. Il m'a devancé et est entré en premier dans la pièce, refermant la porte derrière moi.
- Assis, m'a-t-il ordonné.
J'ai haussé un sourcil.
- Pardon ? Mais pour qui vous vous prenez exactement ?
Il a pincé l'arrête de son nez en soupirant.
- Lael, tu t'assoies. Sinon, je peux te jurer que je trouverai un moyen légal de te virer.
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Le miel et les épices [MxM - α/Ω] [terminé]
RomanceLael est un jeune oméga de vingt-et-un ans. Il est aussi le père de Maud, six ans. Il tente désespérément de vivre une vie normale avec son enfant, après avoir fuit la maison familiale alors qu'il était enceint. Mais l'arrivée du nouveau superviseur...