Chapitre 41 [partie 2]

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- Continuons. Monsieur Van Oboken, parlez-nous du soir du viol présumé.

- J'étais venu prendre des nouvelles de Lael. Pendant ses chaleurs, nous avions convenu avec ses parents qu'il valait mieux que je ne le vois pas. Comme j'étais inexpérimenté, je ne contrôlais pas encore bien mon ressenti. Pour la sécurité de Lael, nous avons préféré m'éloigner de lui. Mais cela devenait de plus en plus difficile pour moi. Son absence m'était insupportable. Alors ce soir-là, j'ai demandé à ses parents, l'autorisation d'aller le voir. Quand je suis monté dans sa chambre, je l'ai trouvé grelottant de froid, alors j'ai voulu le réchauffer et il a commencé à m'exciter. Je ne lui en veux pas, ce doit être difficile pour un si jeune oméga de restreindre ses envies, d'ailleurs, j'en ai été tout aussi incapable.

La présidente le regardait droit dans les yeux, sans pour autant traduire la moindre émotion.

- Vous reconnaissez donc qu'il y a eu pénétration ?, demanda-t-elle.

- Je le reconnais, dit Nick. Mais je ne l'ai jamais forcé. C'est lui qui a insisté pour que nous ayons une relation sexuelle, il était consentant.

Mes poings se sont serrés sous la table. « Consentant ». À croire que mes hurlements, mes tentatives pour le repousser et mes « non » répétés ne représentaient qu'une invitation sensuelle à me faire engrosser. Une rage puissante monta en moi et explosa. Les larmes aux yeux, je me suis levé et j'ai dit :

- Il ment ! J'ai hurlé tellement fort que je ne voulais pas qu'il a fini par m'enfoncer la tête dans l'oreiller pour étouffer mes cris !, dis-je à la présidente avant de me tourner vers Nick. Comment tu peux oser affirmer que...

- Maître Wontel, veuillez calmer votre client, me coupa la présidente.

Mon cœur battait à cent à l'heure, des larmes de haine coulaient sur mes joues. Je me suis rassis alors que mon avocat me tendait un mouchoir.

- Ne craquez pas Lael, m'a-t-il dit en postant une main sur mon épaule. Nous n'avons pas encore abattu toutes nos cartes.

- J'appelle ensuite à la barre Monsieur Burton David, tonna bientôt la présidente.

Je vis mon père sortir de la chambre des témoins et venir s'installer à la barre. Mon alpha de père était tiré à quatre épingles. La tête droite et le torse bombé sur son costume flambant neuf, il semblait en pleine possession de ses moyens et cela me débectait.

- Monsieur Burton, veuillez décliner votre identité nom, prénoms, date et lieu de naissance, profession et résidence ? Veuillez ensuite nous dire quel lien vous avez avec l'accusé présumé et la victime présumée.

- Je m'appelle David Burton. Je suis né le trois février 1952 à Paris. Je travaille en tant que courtier en assurance et j'habite à Brétigny-sur-Orge. Je suis le père de Lael et le meilleur ami du père de Nick.

La présidente fixa mon père pendant quelques secondes avant de le questionner.

- Pouvez-vous nous parler de la relation qu'entretenait votre fils avec l'accusé présumé ?

- Ma femme et moi demeurons des amis proches des Van Oboken, j'ai été à l'école avec le père de Nick et nous habitons des maisons voisines. Par conséquent nos enfants ont sans cesse été amenés à se côtoyer. Ils se sont toujours bien entendus et Nick exerçait une bonne influence sur sur Lael. Quand ils étaient enfants, ils étaient complices et il était ardu de les séparer. En grandissant, ils sont tombés amoureux, dit mon père.

- Pensez-vous que Monsieur Van Oboken a déjà outrepassé ses droits avec votre fils ?

- Non, répliqua immédiatement mon père, semblant presque choqué par les propos de la présidente. Il l'a systématiquement soutenu et a fait son possible pour le rendre heureux.

Le miel et les épices [MxM - α/Ω] [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant