Chapitre 42 [partie 2]

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J'ai tourné la tête vers mon avocat. Ce dernier m'a fait un léger sourire.

- Monsieur Burton, vous venez de dire à la cour que vous aviez dit « non ». Est-ce que Monsieur Van Oboken à lui aussi dit des choses ?

- Oui, répondis-je. Il m'a dit qu'à partir de ce moment, je « devenais vraiment son oméga », il m'a aussi demandé plusieurs fois de me taire et d'arrêter de pleurer. Il m'a carrément engueulé quand je lui ai dit que je ne voulais pas. Selon lui, j'aurais dû être « reconnaissant de l'honneur qu'il me faisait ». Il m'a dit que c'était de ma faute, que je n'avais qu'à sentir moins bon.

Mon ton s'était fait plus dur. Me souvenir de ses mots me rendait hargneux.

- Qu'avez-vous fait quand il est parti ?

J'ai de nouveau baissé les yeux.

- J'ai pleuré, longtemps. J'avais eu peur, mal, pourtant étant en chaleurs, j'ai mis plusieurs heures à comprendre ce qu'il s'était réellement passé. Je suis resté prostré dans mon lit jusqu'au petit matin.

- Comment se sont déroulés les jours suivants ?

- Ça a été difficile, avouai-je. J'avais des blessures, des douleurs musculaires et surtout, j'avais honte, je me sentais sale.

- Vous avez essayé d'en parler à vos parents ?

Un rire amer sorti de ma bouche.

- Non. Ils agissaient tous les deux comme s'il ne s'était rien passé et j'avais trop honte pour en parler.

- Quand avez-vous décidé de fuir ?

- Environ deux semaines après, j'ai commencé à avoir des nausées. Je me sentais fatigué. Après quelques jours, comme les nausées ne passaient pas, je me suis débrouillé pour sortir et aller acheter un test de grossesse. Quand j'ai vu qu'il était positif, j'ai eu peur. Peur qu'on m'oblige à me lier avec Nick à cause de la grossesse, car je savais que mon père ne me laisserait jamais avorter. Je ne voulais que cet enfant grandisse dans cette maison avec eux. Alors j'ai fui.

- Je vous remercie Monsieur Burton, dit mon avocat avant de retourner s'asseoir.

J'ai alors vu Madame Roy se lever et venir vers moi. Nous avons échangé un regard puis elle a prit la parole.

- Monsieur Burton, étiez-vous intéressé sexuellement par Monsieur Van Oboken ?

J'ai froncé les sourcils.

- Oui. Nous étions en couple, bien sûr que je le trouvais attirant.

- Aviez-vous déjà tenté auparavant d'avoir des relations sexuelles avec lui ?

- Je n'irais pas jusque-là. J'étais jeune et je ne connaissais pas grand-chose aux relations sexuelles. J'avais envie de le toucher et qu'il me touche. Mais il m'a toujours repoussé pour me « préserver », selon ses dires, répondis-je froidement, sachant pertinemment où elle voulait en venir.

- Dans ce cas, pourquoi parlez-vous de viol ?

J'ai bombé le torse. Monsieur Wontel m'avait préparé à ce genre de questions et je savais exactement quoi répondre.

- Je parle de viol, car ce soir-là, je ne voulais pas avoir de relation physique avec lui. Je parle de viol parce qu'il m'a forcé, il m'a immobilisé pour pouvoir me pénétrer violemment. Dois-je vous apprendre les textes de loi que vous êtes supposée connaître ? « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. » Il a été violent, il m'a contraint, il m'a surpris, je n'étais pas consentant et pourtant, il m'a pénétré quand même. Je pense donc être dans mon bon droit pour parler de viol !, dis-je d'une voix forte.

Le miel et les épices [MxM - α/Ω] [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant