La révélation

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Je m'échappa du palais. J'avais de la neige jusqu'aux genoux. Je portais des petites ballerines légèrement pointues. Sans manteau, en pleine montagne, en hiver, je donnais pas chère de ma peau. Mes chances de survie, en dehors, étaient de 20 minutes. La température extérieure frôlait les - 25 degrés.
J'avançais difficilement.

J'étais tombée à deux reprises, mouillant mes vêtements. Avec ce vent glacial, ma robe avait gelé.
Je tomba une troisième fois et me foula la cheville gauche.
Face à moi, se trouvait un kiosque avec un banc. Je me traînais avec beaucoup de mal jusqu'à cet abri. Je m'y assis et pleura encore et encore. J'ai cru que jamais elles n'allaient se tarir.
Je m'étais suffisamment éloignée pour trouver un peu de répit à mon tourment. Je m'étais allongée sur le banc assommée par la fatigue. Mes larmes se cristallisèrent sur mes joues. J'étais transie de froid. Je m'y habitua, un peu trop rapidement. Puis arriva le moment où je ne ressentais absolument plus le froid. Mes bras et mes jambes étaient tout engourdis. J'avais sommeil. Une petite voix dans ma tête me demanda de rester éveillée mais je ne pus lui obéir. Mes cheveux se balançaient bon gré, mal gré au rythme du vent.
Je me laissais envahir par cette torpeur, prête à être emportée quand le sort l'aura décidé. Le silense me réconfortait. A bien y penser, j'avais pour seul ami le sifflement du vent à travers la neige, les arbres et les montagnes. Il me tenait compagnie. Il était franc, à la fois doux et colérique. Il ne savait mentir. Il savait être froid, inaccessible, intouchable et à la fois si proche. Je voulais tant qu'il me prenne dans ses bras, qu'il m'emporte loin d'ici. Tout ce que j'ai pu trouver, c'était...des bras forts et musclés.

Quand j'eus quitté la salle de réception, Legolas me pris en chasse mais pas assez vite. Il crut que je m'étais retournée dans ma chambre. Il fut confronté à une chambre tristement vide.
Thranduil, quant à lui, commençait à ressentir le chagrin d'Adénaïs mais il ne pouvait le partager en public. Puis il sentit son cœur faire un bond puis ralentir dangereusement.
Il se leva en toute hâte et quitta le palais.
Legolas sauta plusieurs marches à la fois afin de descendre plus rapidement les escaliers. Une fois arrivé au salon, il vit le siège de son père vide.

Les sens hors du commun de l'elfe sindar, lui permirent de partir sur les traces de la jeune humaine.
La neige commençait à recouvrir ses traces mais il n'eut pas de peine à retrouver la demoiselle.

Il me vit, là, allongée en chien de fusil.
Il s'approcha de moi, sans faire de bruits. Il posa sa main sur mon épaule et ne vit aucune réaction. Alors il la déposa sur ma joue. Ma peau était glacée et ma respiration se faisait de plus en plus imperceptible. Il posa sa longue veste sur mon corps.
Dans un état proche du coma, je pouvais sentir sa main chaude caresser ma joue. J'entendis une douce voix me réprimander.

_ "Vous êtes inconsciente des multiples dangers qui vous entourent. Vous avez un don certain pour mettre votre vie en péril. Je ne saurais tolérer que vous mettiez un terme à vos jours de la sorte."

J'étais blottie contre lui. Je me sentais transportée ou plutôt bercée par le mouvement de balancier induit par la marche. Cette tendre chaleur qui m'étreignait, et réchauffait tout mon corps telle une petite étincelle grandissante se transformant en un brasier.
J'ouvris les yeux et vis cette longue chevelure danser. Ce parfum qui me rappelait cet elfe...

Nous arrivions à l'entrée du palais. Nous étions attendus.

_ "Comment va-t-elle?" S'inquiéta Elrond.

- "Il faut la réchauffer au plus vite. Son coeur bat faiblement." Répondit Thranduil.

- "Raccompagnez-la dans sa chambre." Proposa le seigneur noldo.

_ "Ainsi elle trouvera encore le moyen de vous filer entre les doigts." Argua l'elfe sindar.

Comprenant où voulait en venir le seigneur Thranduil, Gandalf lui demanda:

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant