La décision

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Cela ne faisait pas cinq minutes que j'avais quitté la pièce que le seigneur de Mirkwood voulut m'emboîter le pas. Il fut interpelé par Elrond.

_ "Ne vous cachez pas!"

Thranduil, surpris par les propos d'Elrond, s'arrêta.

Le seigneur d'Imladris continua son sermon.
_ "Je ne vous reconnais plus, mon ami, ou plutôt devrais-je dire: je vous ai retrouvé. Cela fait des siècles que je n'ai plus vu cette lueur dans vos yeux. Vous pouvez toujours essayer de la cacher mais vous ne trompez personne sous vos airs de grand roi. La venue de cette jeune humaine n'y est pas étranger."
Dit-il avec beaucoup de sérénité.
"Je suis heureux de vous voir enfin succomber. Cela me réchauffe le coeur. Cette jeune personne a su attirer votre attention. Gardez-la, précieusement, près de vous! J'ai peur de vous voir sombrer si elle est amenée, un jour, à vous laisser." Sa voix se fit plus grave à la fin de son monologue.

Thranduil regarda tour à tour Gandalf, le couple venant de Lorien et Elrond. Tous semblaient être en accord avec les propos du seigneur des lieux.
Elrond crut voir un léger sourire se dessiner sur les lèvres de son acolyte.

_ "Cela se voit-il tant que ça? En regardant fixement la porte sans tourner la tête vers son interlocuteur.

_ "Votre entourage le plus proche s'en est aperçu. Vous les pensiez si aveugles, si désintéressés de vous. Votre santé comme votre bonheur nous importe."

_ "J'ai toujours cru que seule la chair de ma chair..." Il hésita à terminer sa phrase.
"Cela n'a pas d'importance." Finit-il par dire.

Elrond, bienveillant, lui esquissa un sourit si doux, si affectueux et prononça ses quelques mots qui retentirent dans la tête du seigneur de Vert-Bois.
_ "Vous n'êtes plus seul seigneur Thranduil."

Thranduil les laissa seuls dans le but de rejoindre Adénaïs.
Il empreinta les escaliers et arriva devant ma porte gardée par ses soldats.
Il frappa à ma porte et attendit que je l'invite à entrer. L'invitation se faisant trop tardive, il franchit le seuil de la chambre.

_ "Vous ne répondez pas lorsque quelqu'un se présente devant votre porte!" Feignant de me réprimander.

_ "Depuis quand avez-vous besoin que l'on vous exhorte à entrer? N'est-ce pas dans vos habitudes de pénétrer sans invitation et de surcroît sans frapper." Dis-je sur un ton froid.

Mes dires eurent comme effet d'irriter sa majesté.

_ "Il est vrai que je rentre et sors comme bon me semble."

Il crut m'apprendre quelque chose que j'ignorais.
Je ne l'écoutais pas. Dans mon esprit, je tentais de mettre dans la balance bénéfices-risques les choix qui m'étaient proposés.
Il tenta une approche. Plus il se rapprochait et plus je m'éloignais. Je partis en exil sur la terrasse afin d'être le plus loin possible de lui, de son corps et de ses bras.
Je lui réitérais la question qui me brûlait les lèvres.
_ "N'ai-je aucune valeur à vos yeux? Êtes-vous si cupide que la seule chose qui vous intéresse est un collier, si précieux soit-il à vos yeux?"

Il ne put retenir sa colère. Il s'avança, m'attrapa par les épaules et m'obligea à lui faire face. C'est alors que je le défia du regard. Il fut déstabilisé. Il pensait voir un pauvre petit être se lamentant sur son sort, or il y trouva une personne déterminée, sûre d'elle et prête à en découdre.

_ "Ne prenez pas de risques inconsidérés!"

_ "N'est-ce pas vous qui avez dit que la seule chose qui vous importait était de savoir comment un tel bijou était arrivé en ma possession?" Lui rabattant, ainsi, son caquet.

Pris au dépourvu, il me répondit:
_ "Là n'est plus ma priorité!"

Plongée dans mes pensées, sa réponse ne m'atteigna pas. A vrai dire, je ne voulais pas l'entendre.

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant