Confidences

1.4K 68 12
                                    

_ "Je suis marié. Mon épouse est décédée. Comme vous, elle était têtue et désobéissante. Elle n'a pas suivi mes recommandations. Je lui avais pourtant demandé de rester au palais, que la guerre n'était pas une affaire de femmes, aussi bonne guerrière soit-elle. Elle est morte en voulant me protéger. Comprenez-vous!"

Je connaissais déjà cette partie de l'histoire mais je le laissais finir.

"Les elfes se réincarnent après avoir séjourner dans les cavernes de Mandos, c'est l'équivalent, chez les humains, d'une sorte de purgatoire.
Une fois ce temps écoulé, les elfes ont le choix de se réincarner ou de rester enfermer à l'intérieur.
Cela fait des siècles que j'attends son retour. J'ai perdu tout espoir de la revoir.
Je m'étais résigné de ne plus ressentir une telle passion. Lorsque je vous ai vu pour la première fois, dans la salle du trône. Mon coeur s'est épris de vous.
Vivre une éternité sans amour est difficile, je ne le souhaite à personne. Il faut que vous compreniez, Adénaïs, que mes sentiments sont sincères.
Je comprends votre réaction, elle est totalement légitime.Vous n'aviez pas les tenants et les aboutissants."

Il s'approcha du guéridon et se servit un verre de vin.
Ses mots me déchirèrent le cœur.

_ "Legolas, est la seule personne qui sait lire en moi comme dans un livre ouvert. Il a su repérer en moi des changements imperceptibles aux yeux des profanes."

_ "Vous paraissez tellement intouchable, inatteignable. Tout cet espace vide qui ne demande qu'à être comblé.
Vous vous êtes fortifié une muraille infranchissable tout autour de vous. Personne ne peut vous approcher."

Je m'étais rapprochée de lui et me positionna juste derrière lui. Il voulut se resservir un autre verre, je l'en empêcha en posant ma main sur la sienne. Ce contact le surprit. Il s'appuya, sur la petite table, avec ses mains, laissant tomber tout le poids de son torse sur ses poignets. Ses cheveux glissèrent de ses épaules pour former un rideau autour de son visage. Mes larmes s'échappèrent. Il s'en rendit compte. Rapidement, il fit volte-face et me serra dans ses bras avec une main sur ma nuque et l'autre blottie dans le creux de mes reins. Je me retrouvais sur la pointe des pieds.

_ "Je ne peux, pour le moment, vous offrir mon âme mais, d'ores et déjà, mon cœur vous appartient."

Que devais-je faire? Prendre le peu qu'il pouvait me donner ou alors barricader mon esprit, mon âme, mon coeur de ses avances. Je ne savais pas quoi faire.

_ "J'accepte!" Lui dis-je tout bas, tel un secret, en baissant le regard.

Il desserra son étreinte.

_ "Qu'acceptez-vous exactement?" Me questionna-t-il avec une voix suave.

_ "J'accepte de prendre ce que vous avez à me proposer puisque je ne peux pas vous avoir corps et âme." Je baissais les yeux.

_ "Obtenir mon coeur n'est pas chose aisée. Vous, vous l'avez conquis!
Ne vous ai-je pas déjà dis de ne pas baisser les yeux?"

Je lui obéis et nous nous regardions les yeux dans les yeux.
Il réduisit la distance qu'il y avait entre nos deux visages et déposa ses lèvres sur ma bouche. Il m'avait prise au dépourvue. Il s'arrêta et m'admira, c'est alors que je lui rendis son baiser.

Lorsque le manque d'oxygène nous fit cesser notre étreinte, j'empoigna son verre et le remplis de vin et le bus d'un trait.

Il me regarda stupéfait. Il y eut un long moment de silence. Il fit des aller-retours dans la chambre.

_ "Qu'est-ce que je suis en train faire?" Dit-il à voix haute, comme une prise de conscience.

_ "Quoi? Je ne comprends pas. Vous regrettez cet échange, c'est ça!"

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant