Prisonnière

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J'ai été ballottée, tantôt jetée au sol tantôt installée sur l'épaule d'un de mes ravisseurs, les pieds et poings liés.
Je n'avais pas repris connaissance  depuis que j'ai reçu le coup à la tête.

Le froid lécha mon corps en sueur et me fit frissonner.
Je repris conscience difficilement, tentant de me rappeler comment j'ai pu finir au fond de ce trou. Rien! Je n'arrivais pas à me remémorer le plus petit souvenir, le comment du pourquoi de mon mal de tête. J'étais totalement perdue, car même mon nom m'échappa. J'étais désarmée, impuissante.

J'essayais de bouger. Mes membres étaient entravés par des chaînes, qui elles-mêmes étaient attachées au mur. Mon dos était collé à cette paroi froide et humide, qui trempait un peu plus mes vêtements. Mes jambes peinaient à me maintenir debout. Je me retrouvais souvent suspendue par les poignets au bout de l'épuisement physique, tout en souffrant d'une énorme migraine. Je n'avais rien mangé depuis des jours. La faim me tiraillait et fit tordre les boyaux.

Je ne sus dire depuis quand j'étais là,  enfermée. J'avais perdu toute notion du temps car il n'y avait pas d'ouverture sur l'extérieur; ayant pour seule lumière trois torches dont l'éclairage avait du mal à chasser la noirceur de ma sombre et vaste cellule.
Je n'avais décelé aucune autre présence que la mienne. A cette solitude venait s'ajouter la douleur. Seul mes pleurs rompaient ce sinistre silence. Je crus devenir folle. Je ne savais pas où je me trouvais. J'avais tenté désespérément de me libérer mais en vain; je ne faisais que me lacérer, à nouveau, les poignets.

Je m'époumonais afin que quelqu'un puisse m'entendre et me libérer. Ma voix fit écho et se répercuta contre les murs. Bien évidemment, personne me répondit.

J'entendis des pas lourds qui s'approchaient de ma cellule. Ils s'arrêtèrent devant ma porte. Quelqu'un introduisit une clé dans la serrure. Le geôlier pénétra à l'intérieur de la pièce et se stoppa à mes pieds. Grâce au peu de lucidité qu'il me restait, je compris que le détenteur de la clé ne s'était pas présenté seul; il était accompagné.
L'odeur était tellement nauséabonde que je cessais de respirer. C'était une puanteur indéfinissable. J'en avais l'estomac complètement retourné. J'étais prise de nausées.

Je tentais péniblement de lever la tête pour les observer. J'avais l'impression d'avoir un poids de dix kilos posé sur la tête. Je levais les yeux en direction des matons. Ma vue s'était brouillée. Il m'a fallu quelques minutes pour pouvoir faire la mise au point sur les propriétaires de cette abominable émanation. Une fois cela fût fait, je poussais un hurlement de terreur tout en essayant de me soustraire aux chaînes. Je criais à en perdre haleine. D'une laideur effrayante, mes gardiens ressemblaient à des aliens mutants anthropomorphes recouverts d'une crasse noire.
Je ne comprenais rien à leur baragouinage. Cela ressemblait à des grognements. Mon incompréhension se lisait sur mon visage, ne comprenant rien à ce qui se disait.

_ "Détachez-la et emmenez-la dans l'autre salle." Ordonna un des monstres à ses deux sous-fifres.

Ces derniers s'exécutèrent sans broncher.

Ils me détachèrent du mur. Chacun d'eux m'empoignèrent les bras, sur lesquels ruisselait le sang qui provenait de mes poignets blessés.

_ "Lâchez-moi, lâchez-moi! Je ne vous ai rien fait! Vous faites erreur!" Criais-je.

- "Ça s'agite comme une anguille, chef!" Fit l'un des subalternes.

- "Dans quelques minutes, elle va arrêter de s'agiter! Gare à toi...je te tranche la gorge si elle te file entre les doigts!" Intima le chef.

_ "Je ne comprends rien de ce que vous dites!" Ils m'ignorèrent.

Je les insultais de tous les noms d'oiseaux que je connaissais.

_ "Tais-toi vermine! " Proférait un autre.

Il me tirèrent très fort par les bras pour me faire avancer. Très vite, mes pieds s'emmêlèrent et je trébuchais.
Je ne pus me redresser pour marcher; mes jambes étaient engourdies et douloureuses. Ils me trainèrent, alors, au sol jusqu'à une autre salle, erraflant au passage mes genoux, déchirant mon pantalon et abîmant mes chaussures par la même occasion.

Une fois dans cette pièce, l'odeur du fer m'interpella. Ils m'attachèrent à une grosse pièce en bois, bras et jambes écartés.

Un des tortionnaires attisa un peu plus le feu dans l'âtre.

C'est à ce moment là que mes yeux se posèrent sur un sol miroitant, poisseux, visqueux et noir. Le sol était, en fait, recouvert de sang. Je ne pus retenir un puissant haut-le-cœur et vomis au sol.

Un autre énergumène arriva, donnant des ordres deci-dela.
Dans un premier temps, ils me confinèrent, dans une minuscule cage métallique qui m'empêchait de me mouvoir, pendant plusieurs heures.

Puis ils m'installèrent contre une énorme pièce en bois. Deux gardes tirèrent sur une chaîne et un mécanisme se mît en route écartelant mes membres. J'hurlais encore et encore espérant faire cesser ces tortures.
Leur chef s'approcha de moi, colla son visage au creux de mon cou et respira mon odeur.
Il s'en délecta! Puis se plaça face à moi avec un sourire et passa sa langue rugueuse sur ma joue. Je tentais du mieux que j'avais pu de me soustraire à sa langue gluante. Il posa son index sur ma clavicule et le fit descendre  lentement sur mon flanc gauche en frôlant ma poitrine et s'arrêta à la ceinture de mon pantalon.

- "Ne me touchez pas sale monstre! Lui hurlais-je dessus.

Il me souria à nouveau.

- "Ça pourrait mordre ces petites bêtes là!"
Ses deux copains s'étaient mis à glousser.

Il recula en tirant sur le pantalon avec sa dernière phalange et le relâcha le faisant claquer contre ma peau. Pendant tout ce temps, j'avais fermé les yeux aussi fort que possible afin de ne pas le voir, pour ne pas voir son regard plein d'envie. Il s'en alla me laissant enfin tranquille.
S'en suivit une tentative de démembrement. Ils tentèrent de m'écarteler les jambes. J'hurlais encore et encore espérant faire cesser ces tortures. Je criais de douleurs.
Par la suite, ils m'avaient suspendue par les pieds, la tête en bas et m'avaient immergée dans un énorme tonneau rempli d'eau. J'avais retenu ma respiration mais je bus la tasse à plusieurs reprises.
Cerise sur le gâteau, par la suite, un des huruk-hai me fouetta le dos. Des grognements de contentement se firent entendre. Ils s'étaient repartis les tâches équitablement.
Leurs cris de jouissance, à chaque fois qu'il me flagellait le dos, me révulsaient.

Ces châtiments corporels avaient duré des heures et des heures. Ils ne cherchaient pas à me soutirer une quelconque information. Ils m'ont martyrisé pour le seul plaisir de me faire souffrir.

Je résistais aussi longtemps que possible. Mes force m'abandonnant , je m'évanouis. Ils me ramenèrent à ma cellule en me projetant au sol.

Je m'écroulais de tout mon poids, atterrissant face contre terre.

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant