Une dangereuse rencontre

1.3K 70 4
                                    

Le jour se leva. Nous repliions doucement le camps. Chacun avait une tâche à accomplir.
Nous nous mettions en route. Les seuls qui avaient droit à une place assise dans la roulotte étaient les jeunes enfants. Ulrich et Ingrid qui avaient un âge avancé, refusaient de faire le trajet assis. Ils ne cessaient pas de répéter qu'ils n'étaient pas infirmes.
Ils étaient robustes certainement dû à leurs conditions de vie.

Nous nous mirent en route. Nous en avions pour 3 jours de marche jusqu'à la ville la plus proche.

Il y avait une atmosphère bon enfant. Chacun aidait le plus faible. J'avais l'impression de retrouver mes années de jeune scout.

Au deuxième jour, nous marchions depuis deux bonnes heures. Les plus jeunes chantaient des comptines. Je leur chantais celles que je connaissais. Je ne sais pas s'ils aimaient ma voix ou les chansons mais ils ne cessaient de m'acclamer.
A ce moment-là, nous étions tous loin d'imaginer le danger qui nous guettait.

Nous faisions une pause. J'étais partie me cacher derrière un arbre pour me soulager la vessie. J'étais à peine revenue que les chevaux s'agitèrent nerveusement. Les adultes étaient sur leurs gardes.

Ulrich regarda ses fils avec un regard inquiet.

_ "Les garçons dirigez-vous lentement vers la carriole, attrapez vos armes et formez un cercle autour de la roulotte. Les femmes et les enfants placez-vous derrière nous et abritez-vous!"

A ses mots, chacun obéissait. Je fus traînée par l'un des petits-enfants. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Une des belles-filles d'Ingrid, m'expliqua qu'un danger se rapprochait.

L'ambiance était électrique. Tout d'un coup, une nuée d'oiseaux s'envola signifiant que le danger arrivait; puis vint le silence.

Une armées de monstres hideux franchirent la lisière de la forêt. Ils étaient rapides et agiles. Ils avaient des yeux sanguinaires. Leurs dents étaient aiguisées. Leurs visages étaient dépourvus de nez. Leurs peaux étaient noirs tel le charbon. Ils avaient un aspect humanoïdes avec des muscles saillants.

_ "Des huruk-haï!" Hurla l'un membre de la famille.
Ils lancèrent les premières offensives. Ils décochèrent les flèches, qui allaient se planter à différents endroits du corps des assaillants.

_ "Nos flèches ne les tuent pas!" Dit un autre mortifié.

Les projectiles ne les arrêtaient pas. Bien au contraire, cela augmentait leur soif de sang.
Les ennemis placés en première ligne propulsèrent leurs lances, leurs flèches qui trouvèrent leurs cibles. Ceux placés en arrière-poste déguainèrent leurs épées, prêts à en découdre.
Les femmes tentaient de protèger les enfants comme elles le pouvaient. Leurs corps servaient de boucliers. Les cris, les pleurs et les hurlements remplacèrent le chant des oiseaux. Nous étions trop peu nombreux face à l'ennemi.

Dans un élan d'héroïsme, j'attrapais la lance la plus proche de moi pour la renvoyer à l'expéditeur.
Oui, j'étais très habile aux lancers de fléchettes. Quand je faisais l'école buissonnière, je passais mon temps dans le troquet en face de la fac. J'étais devenue une experte. La seule différence était la taille des fléchettes.
La lance alla se planter dans le torse d'un des monstres qui s'écroula
Je tentais d'en attraper une autre mais je fus surprise par un ennemi, qui a déboulé dans mon dos. Je tentais de le frapper avec mes petites mains mais il para chacun de mes coups. Je n'avais aucune chance, il était bâti comme une armoire à glace. J'essayais l'ultime technique de défense. Je lançais mon pied dans son entre-jambe mais il la retint, me fit pivoter et me bloqua dans ses bras.
Je frissonnais à son contact. Sa peau était glaciale et il dégageait une odeur nauséabonde, un parfum indescriptible. Je crus que mon coeur allait s'arrêter lorsqu'il me renifla les cheveux et passa sa langue contre mon oreille.
Il m'asséna un violent coup à la tête. Je m'étala au sol sans perdre connaissance. Le coup fut assez puissant pour me brouiller la vue.
L'huruk m'immobilisa au sol de son pied. Je tentais de regarder autour de moi, il y avait beaucoup de blessés et deux hommes ont été tués. Ulrich et un de ses fils étaient morts tentant de sauver leur famille.
Tout le monde pleurait. Nous étions cernés, vaincus. A vrai dire, nous avions peu de chance d'en réchapper.

Ils séparèrent les valides, des blessés. Nous pleurions tous.

_ "Éliminez les blessés, ils vont nous ralentir !" Lança un huruk en langue noire.

Bien évidemment, je ne comprenais rien à ce qu'il disait.

Les soldats tirèrent les blessés par les cheveux et les rassemblèrent. Ils sortirent leurs couteaux. Ils les égorgèrent un à un. Le sang jaillit des gorges telle une boisson gazéifiée sous pression. Les cadavres baignaient dans une mare rouge et visqueuse. Les corps continuaient de gesticuler, faisant s'évanouir Ingrid.
Étaient restés en vie trois fils d'Ulrich, quatre belles-filles, ainsi que tous les petits-enfants.

L'huruk qui me maintenait au sol, continua à donner ses ordres.

_ "Séparez les femmes des enfants!"

Ses acolytes s'activèrent et les cris s'intensifièrent. Les femmes tentaient désespérément de retenir les enfants par les bras. Elles reçurent des coups pour les faire lâcher prise.
Je me mis à pleurer de rage.

Un des subordonnés s'approcha de celui qui donnait des ordres.

_ "Que faisons-nous des enfants, capitaine?"

_ "Ils vont nous servir de monnaie d'échange!" Fit le capitaine.

_ "Et que doit-on faire des survivants restants?"

_ "Les hommes seront servis au menu de ce soir! Et les femmes.... Hé bien! Elles serviront de divertissement !" Ordonna le chef, ce qui suscita une liesse générale. Ils se mirent tous à sifler, crier, et tambouriner contre leurs poitrails.

Je tremblais à l'idée de servir d'amusement à ces bêtes. Je me bouchais les oreilles comme je pus, ce qui fit sourire mon tortionnaire.

_ "Attachez les enfants à la charrue, et les femmes à un arbre ! Allumez un feu et préparez la viande! Acheva-t-il.

Un sous-fifre se pencha sur moi et m'attrapa par la chemise pour me ramener auprès des autres.

La compagnie ramassa du bois pour le banquet.

Le jour commença à décliner lentement.

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant