Un réveil douloureux

1.5K 77 0
                                    

Je m'étais évanouie. Le choc fût brutal et l'orage était violent.

J'ouvrais difficilement les yeux. Mon corps était tout endolori, pas une seule partie de mon corps fût épargnée. Une affreuse migraine avait pris ma tête en étau.
Je me relevais avec beaucoup de prudence. J'avançais à tâtons afin de trouver quelque chose pour m'y appuyer. Une fois cette première mission accomplie, je me laissais tomber au sol. Ne sachant pas où je me trouvais, j'avais décidé, dans un premier temps, de ne pas trop m'éloigner de mon point d'atterrissage. La tempête que nous avons essuyé mes cousins et moi, je pouvais la classer dans la catégorie des ouragans de force 7, à n'en pas douter!

Je ne savais pas dans quelle partie du jardin, j'avais été propulsée. J'avais décidé d'attendre les secours et ne pas trop bouger. J'avais peur d'une mauvaise réception et d'aggraver mes blessures.

La nuit était tombée depuis plusieurs heures. Une de ces fameuses nuits sans lune pour guider les âmes perdues. La pénombre avait envahie le paysage. Je distinguais à peine la silhouette des grands arbres qui m'entouraient.

Les hululements de chouettes, la chute d'une branche et les petits bruissements de feuilles dûs aux petits animaux autant de bruits anxiogènes, rien n'était plus angoissant que le bruit du silence. C'était un vrombissement à la fois lointain et assourdissant; envahissant tout l'espace autour de moi.
Je tentais d'enlacer mes genoux dans mes bras afin de m'offrir cette sommaire sécurité que j'attendais tant et j'y posais ma tête. Jamais la solitude me parut si inquiétante.

Le jour se leva. Le réveil fût pénible malgré le chant des oiseaux. Je levais ma tête toujours aussi douloureuse vers la cime des arbres où les rayons du soleil tentaient une percée.
Le confort était le grand absent de cette nuit à la belle étoile.

Dans mes souvenirs, je ne me rappelais pas qu'il y avait une forêt qui jouxtait le jardin de mon oncle. Pas plus inquiète que cela, je choisissais une direction que je supposais bonne pour rejoindre la maison.

Je me relevais avec beaucoup de précautions. J'observais les alentours. La végétation était clairsemée, aucuns sentiers n'étaient visibles.
Je priais pour que la direction que j'avais choisis fusse la bonne. Espérant que ma chance ne m'avait pas abandonnée. Il était vrai que jusqu'à présent elle n'avait pas briller par sa présence, ormis le fait d'être encore saine et sauve.
J'entamais mon périple. Ma robe traînait au sol et s'accrochait à tous les buissons, se déchirant un petit peu plus à chaque pas.
La faim et la soif me tiraillaient. Je tentais de penser à autres choses afin de calmer les grognements.

Je parcourus plusieurs kilomètres sans y croiser âme qui vive et n'y ai rien trouvé de comestible sur mon chemin.

Réalisant tout d'un coup que je ne me trouvais plus dans ma petite ville natale du sud Seine-et-Marne, je me mis à crier, prête à en perdre la voix. Je m'époumonais encore et encore, appelant un à un tous les membres de ma famille. N'ayant aucunes réponses à mes appels de détresse, je sentis poindre mes larmes.

Une fois calmée, par la force des choses, Mon attention fût attirée par un bruit clair et léger. Je tentais de suivre sa direction. Mes pas m'ont conduit à une petite rivière.
Je compris définitivement que je n'étais plus chez moi car il n'y avait pas de cours d'eau aux abords de la propriété familiale.
Je m'y agenouilla; je déposais ma tête dans mes mains en pleurant toutes les larmes de mon corps.
J'ai pleuré aussi longtemps que je le pouvais, jusqu'à ce que mes larmes se tarissent.

J'y trempais les avant-bras. L'eau était fraîche. Je m'y frottais les mains en remontant jusqu'aux coudes. Je me rafraîchis le visage et y bu quelques gorgées. Je décidais d'y plonger mes pieds pour les soulager de la douleur liée à la marche.
Le contact de l'eau fraîche stimula ma circulation sanguine ce qui m'a permis de retrouver de nouvelles jambes et d'atténuer la douleur inhérent à ma promenade forcée.

Je m'étais un peu éloignée du cours d'eau pour m'allonger dans l'herbe, afin de profiter encore un peu des bienfaits salvateurs de la rivière.

Je ne m'était pas rendue compte que je mettais endormie, à défaut de pourvoir manger autant dormir. Je me laissais bercer dans les bras de Morphée, ignorant tout des dangers qui m'entouraient.

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant