Une nouvelle rencontre

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Plusieurs jours s'écoulèrent depuis le début des sévices. Les violences avaient pris différentes formes: physiques et sexuels.

Mon corps gisait là, au sol. J'avais mon dos couvert de plaies béantes dont le sang avait coagulé. Ma chemise avait été déchiquetée par les coups de cravache.
Je repris conscience pendant de brefs moments. Mon corps était marqué jusque dans les tréfonds de mon âme.

Je tournais la tête puis tentais de remuer les orteils et de bouger les doigts comme pour m'assurer de ne pas avoir la colonne vertébrale sectionnée.
Je restais affalée au sol faisant qu'un avec le plancher minéral. Son toucher glacial me soulageait; m'anesthésiait entièrement.

Je gémissais de douleur. Elle était si intense que je m'étais évanouie encore une fois. Mon corps n'avait trouvé nulle autre solution pour pouvoir la supporter.

Les moments où j'étais consciente, je ne m'étais pas aperçue qu'on m'avait donné un compagnon de cellule. J'étais trop faible pour faire attention à lui.

Plus tard, je me relevais et me mis à quatre pattes pour m'asseoir. Une fois en position assise, je tentais de fléchir les jambes pour les blottir dans mes bras. Mon dos me tirait, me faisant souffrir le martyre.

Tapi dans l'obscurité, mon colocataire m'observait longuement, ne pipant mots.
Il me regarda avec étonnement. Je gardais toujours un œil sur lui.

Avec le temps, je supportais sa présence .

Il s'approcha de moi, instinctivement je reculais. J'avais peur; peur qu'il ait pu me vouloir du mal lui aussi.

Je m'étais allongée en chien de fusil, le dos contre le mur, afin de faire face à mon ennemi.

☆☆☆☆☆

_ "Qu'est-ce que nous avons là!" J'étais estomaqué.
"Par tous les diables mais que vous ont-ils fait? Vous êtes dans un piteux état mon enfant." Dis-je avec un accent à couper au couteau. Je savais rouler les "r" mieux que personne. Tout en m'avançant doucement, avec une main bienveillante tendue vers la captive.

Elle était terrifiée. Des frissons secouaient son corps, devenu incontrôlable. Elle cachait sa tête dans ses bras comme pour parer un prochain coup.

_ "Craintive petite chose, ils vous en ont fait voir de toutes les couleurs!"

Je m'assis non loin d'elle.

Je triffouillais ma barbe pour en extirper le plus précieux des trésors.

Un craquement se fit entendre puis une odeur de tabac brûlé se fit sentir.

_ "Ha heureusement pour moi, ils n'ont pas fouillé ma barbe. Sacre bleu! Que serais-je devenu sans ma pipe". J'en tirais une bouffée.

- "Je m'appelle Gimli, gente demoiselle! J'appartiens au peuple de Durin. Et vous?" La questionnais-je, attendant une réponse qui ne venait pas.

Elle releva la tête avec méfiance, le regardant avec envie.

Le nain observa, tour à tour, sa pipe et sa codétenue réalisant ce qu'elle voulait.

_ "Ho, vous en voulez !" En la lui tendant.

La blessée regarda le tabac et l'arracha des mains de son partenaire de galère.

Elle tira une longue bouffée et toussa.

_ "Tout doux! Il faut y aller doucement, mademoiselle! C'est du tabac qui arrache! Ce n'est pas l'infâme chique qu'on vend dans certains villages humains. Qui, cela dit en passant, ressemble plus à du thé qu'à du tabac!"

PERDUE EN TERRE DU MILIEU Où les histoires vivent. Découvrez maintenant