Nouvelle vie

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Natsuo observa encore un temps la bâtisse et se demanda s'il pouvait faire demi-tour. Un regard en arrière lui permit de voir que son père ne l'avait pas suivi et intérieurement, il se félicita de ne pas avoir gardé son téléphone intact. En effet, le briser lui avait au moins permit de rompre tout contact et de se rendre introuvable comme la puce avait explosée. Avec un soupire et les yeux clos, il se donna du courage pour au final, s'avancer avec timidité vers les grandes portes, les jambes et les membres tremblants.

C'était la première fois qu'il se retrouvait devant ce lieu et il était bien trop immense, bien trop loin du simple squat qu'il s'était imaginé. En même temps, il était difficile de loger une Alliance entière ainsi que Giganto Machia dans un simple petit garage. Il secoua la tête. Ces pensées parasites l'empêchaient juste de faire un pas de plus vers l'enfer qu'il avait commencé à côtoyer en fricotant avec Lucifer. D'un coup, il prit du courage et ferma son poing pour le brandir, prêt à frapper à la porte. Mais alors que son coup s'abattit, il faillit rencontrer le pompon blond d'une jeune fille aux cernes prononcées et aux grandes canines qui se lisaient derrière son sourire enfantin, lui donnant un air de sadique. Stoppée dans ce qui semblait être l'élan d'une blague, la fille inclina la tête sur le côté et alors que lézard qui lui tenait compagnie hurlait à l'intrus, elle lui sourit en brandissant son couteau vers sa gorge. Il aurait dû s'en douter bien sûr, mais ils étaient tous totalement fêlés dans ce lieu. Il aurait vraiment dû y réfléchir à deux fois avant d'hurler sur son père.

Dans un mouvement de panique, il mit bien ses paumes en évidence et terrifié, ses yeux se mouillèrent alors que son sourire se faisait incertain et que sa voix tremblait. Il tenta d'assurer qu'il ne fallait s'inquiéter de rien, qu'il était juste venu parler à quelqu'un, mais la fillette ne semblait pas vouloir l'écouter et proposait déjà de le repeindre en rouge avec beaucoup d'enthousiasme. Et dire que son frère avait un jour fait partit de ces tarés... Et que son copain les dirigeait... Ouais, bon... Pour la logique de son esprit et de son mental, il repasserait plus tard, là il n'avait juste pas le temps en fait.

Derrière la blonde, un homme masqué surgit et lui demanda peut-être un peu trop poliment et posément qui il était et ce qu'il venait faire ici. Et que répondre à ça ?

Qu'il était le compagnon du boss ? En réalité, il n'était même pas sûr que sa présence face réellement plaisir à Shigaraki et puis, ils n'allaient sûrement pas le croire. Son cœur se serra en imaginant le rejet du bleu. Avait-il ne serait-ce que bien fait depuis tout ce temps d'autant s'investir dans cette relation. Devait-il réellement laisser tomber sa famille, abandonner sa mère, sa sœur et ses frères pour ça ? Sa petite nièce... Comment Rei pourrait se souvenir de lui autrement que le tonton renégat qui était partit voir ailleurs ? Et si au final, il se ferait rejeter ? Il se retrouverait dehors comme un con. Et pourquoi pensait-il à tout cela maintenant ? Shigaraki l'avait bien rassuré un jour, non ? Ce n'était même pas lui qui lui avait proposé autre chose qu'être simplement un plan cul ou un ami avec des bénéfices ? Ça voulait dire qu'il ressentait quelque chose pour lui, non ? Se sentant légèrement hyper ventiler, il se souvint peut-être un peu trop rapidement que jamais le bleu ne lui avait prononcé de paroles tendres. Seulement quelques mots hagards pour lui signifier qu'il l'appréciait peut-être. Natsuo secoua la tête alors que l'homme masqué soupira en réitérant sa question de manière plus forte et autoritaire et que la petite blondinette commençait à s'ennuyer et le signifier en sautillant sur place bêtement, le couteau toujours sous sa gorge qui lui effleurait la peau à chaque saut.

Pouvait-il dire qu'il était le petit frère de Dabi ? Non, même-ci Dabi n'avait jamais parlé de sa famille et qu'ils ne sauraient pas qu'il est un Todoroki, enfin sauf s'il ont vus les infos où il apparaissait auprès de son père, ils étaient au moins sûr d'une chose, et c'était que Dabi les avait plus ou moins trahit en les abandonnant. Et ça, c'était presque la mort assurée pour lui ou bien même la prise d'otage. Cela dit, Shigaraki viendrait le sauver... Ou pas. Il secoua de nouveau la tête. Non, il ne pouvait pas laisser le doute tordre son ventre et embrumer son esprit. Il devait trouver une réponse et vite.

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant