Pour toi, pour la famille, pour mon bien

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Les flammes naissaient de son cœur, de ses émotions, ses craintes et ses frustrations.

En premier lieu, elles avaient été nourries d'espoir, un espoir éphémère qui les fit grandir de tel sorte qu'elles amenèrent leur nouvel aliment, la tristesse.

Celle de ne pas arriver à ses fins, de ne pas pouvoir répondre aux nombreux desseins de son père et de se faire lentement rejeter, remplacer, jeter à la poubelle...

Un jour, la haine remplaça le reste.

La haine, terreau fertile à la puissance d'un alter qui était régit par les émotions elles-mêmes, par les sentiments contraire. 


Quoi de mieux que la haine pour illustrer parfaitement un assemblage d'émotions complexes qui n'allaient pas ensemble ?

Joie, crainte, tristesse, colère, désespoir...


Tout s'organisait à merveille dans son corps pour ne n'amener plus qu'un état à ses flammes d'un bleu intense ; la folie.

Mais un beau jour, alors qu'il se sentait fondre comme une bougie face à son propre feu vacillant sous le vent de la culpabilité, son pouvoir ne voulu de nouveau plus lui répondre que par une mélancolie pesante, le détruisant toujours plus, mèche par mèche, nuit noire par nuit noire.

Son alter régissait sa vie et son évolution se faisait au gré de ses sentiments. Et quand la nostalgie et l'envie d'avancée prirent le dessus, il se rendit compte que sa vie ne tournait plus autour de vagues chaudes et bleues, qu'elle allait plus loin que l'éloignement d'un père, plus loin qu'un enfant qui appelait à l'aide.

Son alter ne devait plus guider ses ressentiments, c'était le contraire qui aurait toujours dû se passer et alors qu'il se rendait compte que le contrôle lui avait toujours totalement échappé, il acceptait le pardon et la main tendue vers la lumière. Une plus jaune, moins froide... Une qui lui rappelait le soleil.

Il aura mit finalement vingt longues années à le comprendre, mais à vingt neuf ans, il était fier de dire qu'il savait maintenant que ses flammes ne faisaient pas tout de lui, que ce n'était qu'une partie qu'il pouvait enfouir et étouffer quand elle voulait prendre le contrôle. Et s'il le comprenait lui si tard, il avait bien peur que son enfant ne le voit pas tout de suite ainsi.

Perdu au milieu des décombres d'une école maternelle, Dabi courrait à en perdre haleine, les ruines grandissants à mesure de ses pas qui n'arrivaient plus à suivre, ses poumons l'amenant à cracher du sang tant il n'en pouvait plus. Il se sentit tomber à genoux, et la tête basse, les cheveux devant les yeux, il voyait des gouttelettes rouges tomber des ses orbes lagons. Il ne pleurait plus, voilà qu'il saignait à la place.

D'un coup, une chaleur familière s'imposa à lui, et tout en relevant le regard, il tomba sur d'immense flammes bleues, plus grandes encore que les siennes, toujours plus puissantes, oscillant entre vert et violet, des teintes qu'aucun corps ne pourrait supporter.

Comprenant de qui en était l'origine, il se mit à crier, hurler sa rage et sa peine alors que ses muscles l'empêchaient de bouger pour toujours mieux le clouer au sol dans la souffrance et la désespérance.

« REI ! »

Il se réveilla en sursaut, le souffle haletant et la sueur perlant de son front à ses tempes. 

Lentement, il déglutit et chercha sa respiration alors qu'il comprenait avec peine où il se trouvait, les yeux écarquillés et l'air effaré.

Un mur blanc rendu gris par la nuit, les rayons d'une lune pleine filtrant à travers les rideaux légers d'une fenêtre ouverte, un lit, des draps défaits et un bras lui enserrant la taille.

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant