Tata Mirko

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Avachi dans le canapé, la petite endormie sur le torse, Dabi observait l'écran noir de la télé, les traits tirés par la fatigue. La gamine avait été infernale la nuit passée, pleurant toute la nuit durant pour un oui et pour un non. Evidemment, Hawks n'avait pas pu l'aider, bien trop absorbé par sa patrouille et autres missions qui lui tombaient dessus. Tout aussi épuisé que lui, le bougre traînait encore au lit, le laissant toujours seul à s'occuper de la petite.

Avec un long soupire las, Dabi laissa sa tête retomber en arrière afin d'observer le plafond aussi blanc que les trois dernières nuits et la mine de Keigo qui avait finalement décidé de le rejoindre tout en traînant des pieds, la mine plongée dans l'écran de son portable. Il semblait avoir reçu un message important au vu de son expression, ce qui amena naturellement un soupire dévasté de la part de Touya qui sentait qu'il allait encore se retrouver seul et très clairement, cette situation qui durait maintenant depuis deux longues semaines commençait à lui peser très gravement sur le système. Heureusement qu'il était présent, sinon la petite serait morte de faim et de soif depuis bien longtemps déjà.

Après un long bâillement, l'oiseau se posa finalement couché sur le canapé, les jambes repliées contre son torse et les plumes probablement en vadrouille dans sa chambre dans un bordel monstre. Il nicha sa tête contre son conjoint, tapota affectueusement le petit crâne de sa fille et sourit à son homme avant de rabattre sur eux la couverture qu'il avait emportée avec lui et de jeter un dernier coup d'œil à son portable pour le verrouiller. Après un temps de silence, le blond prit la parole, ses yeux d'ambres rivés dans ceux électrique de son amant qui le considérait avec attention.

« Désolé mon cœur. Mais les temps sont durs en ce moment. Je te promets de tenter d'être plus présent.

-T'es censé être le plus rapide des héros. Maugréa Dabi alors que Hawks pouffait légèrement en lui volant un baiser afin de reprendre sa position initiale.

-Certes. Mais je pars sur de longues distances généralement. Je ne suis même plus en ville tu sais. »

L'ancien vilain ne dit rien et se contenta de reporter son attention sur la petite qui reposait toujours sur son torse, apaisée. Le blond suivit le regard du brun et eut un petit air désolé en détaillant ce petit bout de trois mois à peine. Les temps étaient durs pour tout le monde et il pouvait bien comprendre que Dabi n'arrivait pas toujours à s'occuper d'elle correctement et qu'un peu d'aide serait la bienvenue. Mais ce n'était pas totalement de sa faute. Hawks était un héros et il se devait de faire son travail. Placer des jours, même les deux par semaine réglementaires était presque impossible. Surtout en cette saison où les crimes affluaient toujours plus en surnombre.

« Tu es bien trop généreux. Remarqua finalement Dabi. Ne me regarde pas comme ça, je sais que tu prends les missions des autres. Au final, tu fais comme mon père, tu fuis ta famille. »

Après un reniflement, Dabi se releva avec son enfant dans les bras, laissant un pigeon totalement abasourdi dans le canapé. Il cligna des yeux, incrédule, et observa Dabi alors que celui-ci se passait à la fenêtre afin d'observer le paysage d'un air nostalgique. Si Hawks pouvait au début, bien se demander quelle mouche avait bien pu le piquer, il sut très vite que l'enfermement avait dû y jouer un rôle très important. En effet, Dabi n'avait toujours pas le droit de totalement sortir sans lui et bien qu'une dérogation le permettait parfois, ces évènements restaient encore trop rares pour l'esprit libre de Dabi qui devait en plus s'occuper d'un enfant.

Hawks, nullement vexé par la remarque acerbe, se mordilla la lèvre. En plus d'être un avertissement pour le pousser à faire un effort, cette remarque était surtout un appel à l'aide. Dabi avait besoin de lui, et comme si les astres étaient intimement liés, les missions commençaient à affluer pile au moment de la naissance de la petite. Comment faire comprendre alors qu'il ne les fuyait pas ? Il secoua légèrement la tête. Le moment de la discussion semblait être arrivée. Alors, tout doucement, l'oiseau rejoignit son amant et perchoir attitré. Il enroula ses bras autour de sa taille et posa sa tête sur son cœur, comme il avait l'habitude de faire, juste à côté de la bouille de sa fille.

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant