Un nouveau beau fils

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« Il faut qu'on parle », cette phrase résonnait comme un glas dans sa tête, comme une hache tranchant son cou. « Il faut qu'on parle » ... Il l'avait sentit arriver pourtant, mais il ne voulait pas l'accepter, il avait trop peur de se retrouver à nouveau seul, de ne plus avoir cette douce présence auprès de lui. Une présence qu'il n'aurait jamais imaginé comme bénéfique avant de rencontrer Natsuo. Une présence qu'il avait toujours fuit. Et là, face à toutes ses désillusions, il comprenait bien pourquoi. Avec les poings serrés et une furieuse envie de se gratter qu'il retint en se faisant saigner les paumes, il attendit la sentence qui peinait à venir sous les paroles sans aucun sens de Natsuo qui sonnaient comme un brouillard à ses oreilles. Un brouillard qui se dissipa sous le ton soudainement tremblant de Natsuo.

« Et je sais bien que tu as comme moi remarqué que ça ne va plus. On était peut-être pas fait pour vivre ensemble. Ou en tout cas, pas ici, pas dans ces conditions là.

-C'est toi qui es venu... Remarqua-t-il, la voix blanche.

-Je le sais bien mais... Mais je... je suis tellement désolé. J'ai été stupide. Si j'avais gardé le secret nous serions peut-être encore ensemble, dans le calme, à se voir en cachette. Mais là, tout va trop vite pour moi et j'ai honte de le dire mais je n'arrive plus à le supporter. Tout ça est devenu bien trop dur pour toi.

-C'est bien... Au moins tu sais qui je suis vraiment.

-Ce n'est pas toi que je fuis. Retenta Natsuo qui tentait de capter son regard avec désespoir.

-Pourtant... Pourtant tu devrais... Natsuo Todoroki. Il releva son regard grenat emplit d'émotions contraires et les riva dans ceux surpris et écarquillés de Natsuo qui commençait à se teinter d'incompréhension et de légère peur. Pas besoin de finir tes explications. Vas t'en et pour ta vie, pour le bien de ta petite vie minable que tu t'apprêtes à retrouver chez les tiens, ne reviens plus jamais.

-Tenko... Je...-

-Pour toi c'est Shigaraki Tomura dès à présent. Oublie Tenko et vas t'en ! Demande à ton frère ce que je lui ai exactement dit concernant ma fureur et tu comprendras bien vite que nos chemins n'ont pas intérêt à se croiser de nouveau... Fils d'Endeavor. »

Cette fois-ci, le coupe raie fut du côté de Natsuo qui emballa ses affaires à une vitesse fulgurante pour partir en courant du lieu, les larmes coulant abondamment de ses joues. Il voulait hurler sa peine, frapper quelqu'un, se jeter au sol et ne jamais se relever. Shigaraki venait d'empoigner son cœur à pleine main et Natsuo ne pouvait que s'en prendre à lui-même. Après tout, il avait gelé le siens.

Lorsqu'il s'était rendu compte de qui était dans son lit, il sentit tout son sang quitter son corps et sa vessie se remplir d'un coup sous la pression de la peur. Se retenant tout de même, il chercha à quitter le lit mais l'autre raffermit sa prise sur lui en grognant alors que sa joue se collait à sa hanche. Il eut un soupir satisfait alors que Natsuo produisit encore plus de fraicheur sous le stresse. Paniqué, il décida de ne plus bouger et de maitriser ses tremblements. Une longue et interminable heure plus tard, le vilain se réveilla pour fixer son amant de la veille.

Avec un soupir, Shigaraki comprit que l'autre savait et au lieu de l'achever, il se dit que de toute façon, il n'allait pas le balancer en affirmant avoir couché avec lui, ça lui retomberait dessus. Aussi, avec un long bâillement, il se rhabilla en vitesse et fila par la fenêtre afin de rejoindre le Front. Il pensa que c'était tout de même un peu dommage, ce garçon lui plaisait tout de même bien.

Lorsque Shigaraki partit enfin de chez lui, Natsuo tata son corps en entier afin de vérifier qu'il était encore en vie. Un immense rire le prit à cette constatation et il se laissa lourdement retomber sur le matelas. À nouveau calme, il remit de l'ordre dans ses idées et rougit de stresse alors qu'une boule se formait dans son ventre en même temps qu'une certaine pensée. Il était tout de même bien foutu. Et merde. Il ne pouvait pas penser ça !

Ils se revirent finalement au même bar, tous deux persuadés que ni l'un ni l'autre ne reviendrait de peur de le rencontrer. Au final, ils se retrouvèrent bien idiot lorsque leurs regards se croisèrent. Immédiatement, Shigaraki s'empara du blanc et le fit sortir du bar à pleine vitesse pour le plaquer contre le mur de pierre de la ruelle voisine, juste à côté des poubelles.

« Pas un mot. À qui que ce soit. Compris ?

-Je ne comptais pas le faire. S'étouffa à moitié le blanc sous la prise de l'autre qui se relâchait doucement, lui permettent de tousser et d'enfin respirer. Je ne voulais pas t'inquiéter. Rit nerveusement le blanc. Tu viens souvent ici ? Tenta-t-il ensuite, ne sachant que faire d'autre mis à part fuir.

-Je te fait peur, pas vrai ? Râla le chef en croisant les bras, un sourcil inquisiteur relevé.

-Bah... Le contraire ne doit pas être très commun ? Plaisanta doucement Natsuo, amenant un petit sourire en coin de la part de l'autre.

-Un verre ? Proposa le bleu délavé, faisant ainsi s'écarquiller les yeux de l'autre qui pesait à vitesse grand V le pour ainsi que le contre.

-Non merci. En réalité, je ne comptais pas boire ce soir... Plus d'argent... S'excusa le blanc alors qu'il se détournait pour quitter l'autre. Au milieu de chemin, il se stoppa et comme il se sentait observé, il se retourna. Ils se détaillèrent longuement et sans savoir pourquoi, il lui fit un signe de main qui l'invitait à venir le rejoindre. Honnêtement, je dois être extrêmement con vu que tu viens de me menacer. Mais pour être honnête, je te trouve vachement bien foutu. »

Le bleu fut surpris mais son sourire en coin s'intensifia alors qu'il s'avançait d'un pas tranquille vers l'autre pour finalement lui chuchoter à l'oreille.

« Tant mieux alors. Allons chez toi. »

C'était comme ça que tout avait réellement commencé. En sois, Natsuo avait toujours su que c'était mal mais il n'avait pas pu s'en empêcher.

Le gout de l'interdit, des lèvres de Shigaraki, de son corps, de ses pulsions étranges. Le gout de se savoir privilégié, de se savoir comme étant le seul à ne pas être menacé de mort entre ses bras. Le gout du secret, du visage peut à peut découvert. Le gout d'aider son prochain, de sauver un oiseau blessé par la vie. Le gout d'enfin trouver une personne qui comprenait... Et inévitablement, un jour, vint le gout des sentiments. Un gout au début amer pour ce qu'il impliquait mais tellement tendre avec l'habitude. Un magnifique gout de luxure. Une extase interdite. Une pomme pourrie aussi juteuse que la meilleure des pommes d'or.

Face à sa porte d'entrée, celle du manoir Todoroki, il ne sut s'il devait fuir ou non. Puis, alors qu'il s'apprêtait à faire demi tour, il vit le visage éploré de sa sœur à l'idée même de le revoir. Il eut un sourire désarticulé et alors que la porte s'ouvrit et qu'il s'attendait à se faire frapper, il reçut sa grande sœur dans ses bras. Une grande sœur pleurant toutes les larmes de son corps et ne voulant plus le lâcher. Il la serra à son tour fortement dans ses bras, lui aussi traversé de sanglots, mais pas tout à fait pour les mêmes raisons.

Devant lui face à ses perles grises anthracites, il vit la silhouette de sa mère se dessiner sur le parvis de la maison. Il ne se demanda même pas ce qu'elle faisait là qu'elle pleurait déjà. Il put ensuite voir son père observer sa mère avec inquiétude avant de se rendre compte de sa présence dans les bras de Fuyumi.

Natsuo ne sut que faire face à ce regard. Face à lui, son père serrait les poings de colère mais aussi de soulagement, fronçait les sourcils mais le couvait d'un regard rassuré, se tendait et s'arque boutait pour calmer sa femme qui pleurait toujours autant, voir même plus.

Pour une fois, Natsuo partageait quelque chose avec son père en plus de son esprit têtu. Il était totalement perdu. Aussi perdu que lui.


Oui, oui, je suis désolé, le chapitre de cette semaine n'est vraiment pas joyeux mais... Hey! Fallait bien que ça arrive un jour. Enfin, bref. Prochain chapitre, Natsuo rentre officiellement dans sa famille! Mais que va-t-il se passer? Comment va-t-il être accueillit? Vous découvrirez tout ça la semaine prochaine! Je vous dit à tout de suite dans l'espace commentaire ou bien à la semaine prochaine pour le prochain chapitre!

Sica

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant