Le jour où on a chié dans le salon

Vin d'honneur

Deux grandes tables se faisaient face. Tout le long de celles-ci les invités se souriaient, se découvraient pour certains ou alors se redécouvraient avec joie. Les journalistes étaient partis, congédiés à l'extérieur et seul les proches ou amis de proches se trouvaient conviés au mariage des deux hommes, ce qui détendit instantanément un Dabi qui détaillait maintenant son homme debout, un verre à la main.

Tout souriant, le blond observait l'assemblée, aussi surexcité qu'un enfant face à une montagne de cadeau un matin de noël. Ses yeux brillaient d'une joie contagieuse qui touchait chaque invité, amenant même Endeavor à sourire en coin, ou encore Katsuki à s'apaiser contre son homme en publique. Les ailes du jeune marié frétillèrent de joie dans son dos et ses plumes curées et lissées, aussi brillantes qu'un miroir, commençaient à s'agiter dans son dos avec impatience. Un enfant, c'était bien le mot.

Le cœur battent, le second héros national prit enfin la parole, le silence s'étant fait pour lui, au bruit si distinctif d'un couteau rencontrant gentiment une coupe de champagne.

« Puisque c'est la tradition, j'aimerais porter un toast ! Piailla-t-il avec enthousiasme, la voix partant légèrement dans les aiguës. Il eut un petit rougissement sous le rire de l'assemblée et se reprit vite. Désolé, l'émotion. Je tiens donc à vous partager un petit discours de dernière minute et comme je suis un peu surexcité je ne sais pas si ça aura beaucoup de sens. Je vais être très niais et il est possible que Touya se moque de moi pour l'éternité à cause de ça, mais j'ai décidé de laisser mon cœur parler ce soir, alors... Touya... Je t'aime et ça, tu le sais déjà. Je t'aime et c'était plutôt imprévu, d'ailleurs notre relation entière était plutôt imprévue au vu de la façon dont elle a commencé.

-Tu es maso Hawks !

-On a dit pas de nom de héros pendant le mariage Mirko ! L'assemblée eut un petit rire, puis il reprit. Oui, comme Rumi l'a dit, je suis peut-être maso, car il est vrai que tomber pour celui qui a voulu vous tuer à mainte reprise et qui a faillit vous brûler les ailes n'est pas forcément le choix le plus judicieux, mais tout ceci, comme l'on dit, ce n'est qu'un détail.

-Ouais, t'as vraiment un grain. S'amusa Dabi qui tentait de cacher la tendresse qu'il avait pour l'être ailé.

-Arrêtez de m'interrompre enfin ! Quelques rires légers fusèrent et Keigo reprit, un grand sourire aux lèvres. Notre relation était plutôt imprévue, c'est une chose sûre que chacun pourrait attester, mais ce que tous ici peuvent aussi attester, c'est la fierté que chacun ressent en ton nom. Touya, tu as fait tellement de progrès ces cinq dernières années, je ne sais même pas si tu t'en rends compte. Et au vu de ton regard surpris j'imagine que non. Oh oui, tu as un caractère de merde, tu es invivable et tu aimes toujours autant emmerder ton entourage et surtout ton père. Tu es boudeur, compulsif, en clair, tu es le mari rêvé. S'amusa le blond avant de redevenir tendre. Tu as un tempérament bien trempé et personne ne peut te l'enlever comme personne ne peut t'enlever tous tes progrès. En cinq ans, tu t'es relevé d'une situation qui n'était pas simple. Tu as de toi-même décidé de te rendre et pas auprès de n'importe qui. Tu t'es rendu aux mains de ton père, celui-là même que tu voulais détruire. Tu as décidé de toi-même de quitter la vie de vilain et de tout reprendre à zéro. Tu as fait confiance en la Commission et à son jugement et au moment où tu as décidé de changer de vie, tu pensais encore être voué à la prison. Tu as réussit en à peine une journée à renouer avec ta fratrie, tu as cherché à renouer avec ta famille dès ton arrivée et même si tu m'ignorais et que les débuts entre nous restaient froids et distants, tu ne m'en a jamais voulu pour mes fautes passées et au contraire de me le reprocher, tu m'as conforté dans mes choix et mes actions. Je me souviens du jour où tu m'as fait comprendre que je n'était pas fautif de tout le malheur qui se trouvait autour de moi et je ne te remercierais jamais assez de ça. Alors oui, la suite fut compliquée, surtout quand les sentiments s'en sont mêlés et on fait surface au pire moment avec l'arrivée soudain d'un œuf. Quelqu'un peu boucher les oreilles de Rei s'il vous plait ? La famille Todoroki eut un souffle commun aux souvenirs des nombreuses disputes alors que tata Mirko bouchait les oreilles de sa petite protégée, présente sur ses genoux. La suite fut très compliquée et je me suis mainte fois demandé si nous allions pouvoir passer cet obstacle, si tout n'était en réalité pas voué à l'échec. Enji, Fuyumi, Natsuo, Shoto, et même toi Izuku, vous avez essuyé énormément de nos disputes et je vous remercie d'avoir sut tempérer la plupart du temps ainsi que Rumi pour son accueil chez elle.