Devoirs

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Assis sur le rebord de la fenêtre, le regard perdu dans l'horizon, Hawks prenait une dernière bouffée de cigarette avant d'écraser le mégot dans le cendrier qui se trouvait à ses côtés. Le ton était doux, le vent calme berçait les feuilles alors que l'esprit de l'oiseau se perdait dans de nouveaux tourments. Cela faisait quelques mois maintenant, mais il n'arrivait toujours pas à décrocher et encore moins depuis que Dabi était entré en lui et dans sa vie.

Lentement, le héros laissa sa tête retomber en arrière sur le cadran de la fenêtre et se mit à détailler le bois et ses légères fissures laissées par le temps et le travail du bois. Il n'entendit pas la porte s'ouvrir, perdu dans sa contemplation et frémit en sentant les lèvres chaudes de son amant parcourir son cou avec calme et une presque tendresse.

« À quoi penses-tu ? Souffla l'ainé Todoroki en mordillant la peau laiteuse de son vis-à-vis, frustré qu'il ne réponde pas à ses avances. Voyant qu'il n'allait pas répondre de sitôt, il stoppa ses caresses inutiles et vint se placer aux côtés de son amant, les bras croisés sur le cadran en bois. Il fixa la chevelure blonde, s'attarda sur ses yeux ambrés brillants de tristesse et eu un sourire désolé. Tu n'es pas fautif et tu le sais.

-Je le suis. Murmura avec faiblesse le héros tout en détournant le regard pour l'ancrer dans les étoiles. Tu ne m'en veux pas ?

-Hawks... Soupira à son tour Touya qui s'assit sur le cadran. Tu t'en veux déjà assez tout seul, je ne vais pas en rajouter une couche. Et si je t'en voulais pour Twice, je ne serais pas assis là à te regarder presque chialer. Je suis sincère quand je te dis que c'est oublié Hawks.

-Mais pas pardonné. Déglutit avec faiblesse l'oiseau en regardant son amant dans les yeux. Amant qui baissa le regard.

-Car il n'y a rien à pardonner. Je n'ai jamais considéré les membres de l'alliance comme mes alliés, comme des amis ou même une famille. Avant de faire le choix de revenir ici, je n'ai toujours compté que sur moi même et ne donnait ma confiance à personne. Je me fichais bien d'eux avant et c'est toujours le cas aujourd'hui. Arrête de pleurer pour ça. Grogna Dabi qui ne savait que faire et qui voyait bien que l'oiseau se cachait progressivement dans ses plumes, la tête basse, afin d'y renifler péniblement. Putain Hawks ! Tu l'avais prévenu ! Arrête de t'en vouloir, tu as fait ton boulot !

-Tu ne comprends pas ! Rugit soudainement le blond. C'était mon devoir de le ramener dans le droit chemin !

-Tu ne pouvais pas ! Il avait l'air de vouloir t'écouter ? Non ! Il allait te flinguer comme moi je voulais le faire à la base ! Et regarde où ça vous a mené ! Soit c'était lui, soit c'était toi ! Il était bien trop siphonné pour retourner dans le droit chemin ! Tu ne pouvais plus rien pour lui !

-Et l'on aurait pu penser la même chose pour toi ! Hoqueta Hawks alors que la rage envahissait ses yeux de larmes de remords. Dabi écarquilla les yeux avant de souffler longuement en les referment.

-Tu n'as pas faux. Mais moi c'est différent.

-Ah oui, et en quoi ? Renifla l'oiseau, son regard de rapace braqué dans celui azur de l'ancien vilain.

-Moi, j'ai choisit d'être sauvé, je l'ai voulu et personne ne m'y a contraint. Lui ne voulait pas l'être. Jamais tu ne pourras obliger quelqu'un à être sauf, Hawks. Et je sais que même pour ta petite tête, ce concept est dur à accepter. »

Les larmes de l'oiseau dévalèrent silencieusement sur ses joues et bientôt, il fondit en larmes pour se laisser tomber dans les bras du brun qui ne sut que faire. Jamais il n'aurait un jour imaginé voir tant de regrets dans les prunelles d'un super héros pour une vie qu'il avait prit. Hawks était différent, il voyait l'humain comme il était et se fichait au premier abord de s'il était ennemi ou ami, il livrait des secondes chances sans même demander l'avis de la partie d'en face.

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant