Le mariage de Mirko

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L'air était doux, le parc, illuminé par les réverbères qui attiraient quelques poignées de lucioles en cette nuit à la lune ronde, semblait presque paisible et magique si l'on faisait attention aux feuilles et aux pétales qui se détachaient doucement des arbres pour retomber avec légèreté sur les dalles en béton.


Avec un sourire aux lèvres, Mirko remonta son écharpe de soie sur son nez et les joues légèrement tintée de rouge, elle observait, de ses orbes grenats, ce qui l'entourait. Tranquille, elle sauta par dessus une dalle où la signature de deux amoureux dans un cœur semblait être gravé pour l'éternité.


Gracile, la lapine arriva en quelques enjambées sous le cerisier que son homme lui pointait, et, avec un rire léger, elle coucha ses oreilles en arrière pour relever le nez et renifler les arômes qui s'échappaient des fleurs roses.


 Shinsei la rejoignit après l'avoir contemplé de loin, la main fermement ancrée dans sa poche. Elle était magnifique. Son regard était magnifique et son sourire resplendissant. Cet air doux, apaisé et malicieux, tout chez elle appelait son cœur et le faisait battre plus que de raison. Elle ricana, légèrement taquine et il sourit. Il devait être ridicule, lui, si fragile, si faible à côté de ses fortes pattes, à se demander comment il avait fait pour gagner tant d'amour de cette femme que tout le monde s'arrachait. Fébrile, il remonta ses lunettes et déglutit légèrement, rejoignant sa belle sous le cerisier en fleur.

Délicat, il répondit au baiser que demandait sa belle et prenant son courage à deux mains, il posa un genou à terre pour sortir la main de sa poche.


Les mots défilèrent seuls, sans sens aucun peut-être, sans qu'il n'ai besoin de réellement suivre son texte. Là, face à elle, face à ces yeux brillants et ce sourire tranquille, il savait qu'il avait fait le bon choix, aussi continua-t-il, quitte à être ridicule face à elle, totalement nu. Nu dans ses émotions, nu de tout son être. Il se livrait entièrement à elle, lui demandait d'être sienne, pour avoir le plaisir d'entendre de sa bouche qu'il lui appartenait.


Et alors que son discours se perdait dans quelques cafouillages peu sûrs dont il se moquait lui-même, il ouvrit sa main dans le creux de laquelle une rose d'hiver, fleur préférée de la lapine, se mit à pousser, avec en son seins, une bague au saphir bleu.


Une question, un regard, quelques larmes perfides tant elles dégageaient de symbolique, et une énorme exclamation de joie. Une chute dans les hautes herbes, un rire commun sous la surprise, une caresse sur la joue, un baiser et une voix emplie de candeur et de sureté.


« Oui ! »


Alors ils en étaient là, le grand jour était arrivé. Finit les embrassades, les félicitations et les taquineries des premières heures, finit les plannings, le stresse pour se mettre d'accord sur une date adéquate, pour trouver le bon moment, pour gérer la salle et le traiteur, pour virer les journalistes trop insistants et n'en garder que la poignée la moins volontaire afin d'espérer une fausse tranquillité, finit les invitations, les listes interminables de choses à prévoir, à faire dans l'instant, les crises de panique, les incertitudes, les engueulades interminables en couple ou avec la belle famille. Finit le stresse de la préparation. Enfin, de cette préparation au grand jour, car venait un autre stresse, un bien différent et pourtant tout aussi important voir même plus.

Les yeux rivés dans le miroir, la jeune lapine laissait Nejire finir son chignon et placer une coiffe de tulle sur sa tête pour agrémenter le tout. Ochacco venait de finir le maquillage et Ryuko terminait tout juste quelques retouches sur sa robe. Stressée, les doigts gantés accrochés fermement au bouquet, l'héroïne ne disait rien, ne revenant pas de ce qu'elle voyait, le cœur battant à tout rompre. 

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant