Qui fera la demande

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Mirko avait juste envie de l'étrangler.

Assise dans son salon, les oreilles pendantes, elle fixait la bouille boudeuse d'un Hawks au bord de l'implosion neuronale et d'une crise de nerf toute fraîche. Elle soupira, maintenant habituée aux déboires sentimentaux de son meilleur ami, et tentait de définir, entre toutes ces paroles mélangées dans un mixeur, quelle était la raison de la venue de son blond en l'absence de Shinseï. 

À croire que c'était lié, tient.

Au nouveau couinement de l'oiseau, la lapine rabattit sa tête en arrière, trouvant soudainement le plafond bien plus attirant, et ne sursauta pas au cris qui arracha la non plénitude de la pièce comme on épile une personne à la cire. Elle releva une oreille, sondant l'atmosphère de la pièce avant de la laisser retomber. Non, son ami n'avait pas encore totalement craqué et ses mots étaient toujours aussi incompréhensibles. Elle prit son portable et hésita à appeler Dabi. À tout les coups, c'était lui le responsable alors il devait sûrement savoir ce que faisait Hawks chez elle. Parce qu'elle, elle en avait aucune idée et comprenait juste que son après-midi était gâchée.

« Enfin voilà... Renifla-t-il, plus nerveux qu'habituellement dans une dispute classique. Ils avaient dû bien s'engueuler. Tu sais tout... Enfin... Je l'aime tellement, c'est affreux ! Je ne sais pas quoi faire ! La lapine se redressa immédiatement, les oreilles droites et les yeux écarquillés.

-Attends ! Tu viens pleurer juste pour me dire que tu l'aimes ?! Mon gars, c'est ton problème et fallait y réfléchir avant ! C'est au bout de six ans que ça te pose enfin problème ?! Mais faut se réveiller un peu ! Il te ramone le cul depuis longtemps quand même. Et puis, penses-y. Ce n'est peut-être pas le moment de le quitter. Après tous ces bons moments que vous avez passé ensemble, ces nuages de merdes que vous avez traversé... Tu as même misé toute ta carrière sur lui et a faillis tout perdre à cause de ton amour. Et le pire, c'est que tu m'as tellement cassé les couilles avec... Franchement. Ne quitte pas Dabi, tu ferais une belle connerie.

-Quitter Dabi ? Répondit platement Hawks en haussant un sourcil. Mais ça fait depuis tout à l'heure que je te dis que je cherches à trouver un moyen pour lui faire comprendre que je veux l'épouser ! Je cherche pas à le quitter grosse pomme ! Je veux faire ma demande !

-Ah. Dit platement la métisse, prise en flagrant délit de non écoute à meilleur ami dans le besoin.

-Et content de voir que mes peines de cœur étaient si chiantes à subir. Franchement, je me sens écouté avec toi, vraiment !

-Mais en même temps, comment tu voulais que j'y comprenne quelque chose ? À chaque fois que tu viens me voir et parler de Dabi en même temps, c'est pour morver sur mon canapé et vider mes pots de glace. Il y en a même à ton nom dans mon congélo, juste au cas où, ton couple me fait chier jusque dans mes courses ! Comment tu veux que là je devine qu'il ne s'agissait pas d'une énième crise parano mais d'une demande en mariage ?!

-Mais parce que je te l'ai dit !

-Mais tu t'es entendu quand tu pleures et quand tu parles ? Comment je pouvais entendre le mot mariage entre deux mugissements de baleine qui s'échoue en enculant un perroquet qui joue de la trompette! Je suis désolé de te le dire comme ça Keigo... Mais articule quand tu pleurs.

-J'y penserais. Chouina le blond en détournant le regard, encore plus penaud, amenant une mine désolée sur le visage de la métisse.

-Allez mon oisillon. Parles-moi plutôt de cette demande en mariage. »

Hawks sourit à la lapine avant de reprendre, cette fois-ci devant l'air plus concentré de sa meilleure amie.

Alors, si elle comprenait bien le problème, le blond était heureux de voir que le publique acceptait son couple et voulait totalement l'officialiser par un mariage intimiste juste entre eux et la famille parce que Touya était un petit animal craintif. Enfin, c'était ce que comprenait Mirko au travers de la description énamouré qu'en faisait Hawks. Parce que là où lui voyait un chaton aux griffes aiguisées, elle voyait plutôt une panthère capable de vous arracher la tête d'un coup de patte. 

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant