Vie publique

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Un verre dans la main et un chiffon dans l'autre, Hawks essuyait les derniers ustensiles qui se trouvaient dans l'évier afin de tout bien ranger.


C'était un vendredi comme il les aimait, calmes, sans urgences, un vendredi qu'il avait pu poser afin de profiter de sa moitié alors que son petit oisillon se trouvait en petite école entouré de tous ses amis. 


Son petit oisillon... 

Sa petite chérie s'était vite faite à son nouvel alter, tout comme le monde qui, ayant déjà vu l'enfant comme le siens, se ruait toujours vers lui pour connaître la mère de la petite. Comme il avait toujours refusé de communiquer sur ce fait, certains stipulaient qu'elle était morte ou bien qu'elle avait abandonnée sa petite à Hawks, lui donnant ainsi le rôle de jeune père seul qui doit s'occuper de sa princesse.

Ces stipulations lui avaient apportées la sympathie d'au moins trente pourcents des pères divorcés et un affolement de la partie féminine de ses fans. 


Tous le monde voulait s'occuper de son oisillon et personne ne se doutait qu'en réalité, le deuxième parent de l'enfant dormait paisiblement dans le canapé et riait bien devant la télé lorsqu'Hawks évitait habilement les questions portant sur sa petite princesse. 

Il ne voulait pas qu'à son jeune âge, elle soit déjà mise sous la rampe des projecteurs et le fait que personne ne sache d'où elle venait lui allait très bien. Ça lui allait tellement bien même que tant que la commission n'aurait pas donnée son feu vert concernant Dabi, personne ne saurait jamais d'où venait son enfant. Il détestait mentir à ses fans et ne voulait clairement pas blesser Dabi dans son égo parental. 

Déjà que tout le monde le prenait pour la nourrice de la gamine quand ils sortaient déguisés...

Hawks eut un petit sourire triste. Il savait que toutes les énigmes et intrigues entourant la petite pesaient beaucoup à Touya et que parfois, il se demandait s'il faisait bien de rester avec Hawks.


Plus le temps passait et plus il avait cette crainte d'apporter des problèmes au faucon en restant avec lui. 

Que penserait le publique de leur union ? À chaque fois, Keigo le rassurait. Mais pour combien de temps encore y arriverait-il ? 

Prit d'une soudaine panique, il rangea son verre et se rua sur son homme afin de l'enserrer contre lui, réveillant Dabi au passage. Jamais il ne le laisserait partir et encore moins à cause de l'opinion du publique, il avait bien trop besoin de lui.

Si Dabi ne comprit pas vraiment ce qui arrivait à sa tête de linotte de compagnon, il ne posa pas beaucoup de questions. C'est après un long bâillement qu'il ébouriffa les cheveux de son homme et s'endormit à nouveau, bien installé dans son canapé avec la senteur de fleurs de cerisier de son oiseau tout contre lui. Ils passèrent une bonne heure ainsi, sans bouger, bien dans l'odeur de l'autre, bien dans ce repos commun. Hawks se délesta de toutes ses questions, de toutes ses inquiétudes et profita juste de cette chaleur si particulière, cette chaleur propre à Dabi. Tant que le publique ne serait pas prêt à l'entendre, personne ne le saurait, et tant pis s'il ne l'est jamais. Son amour pour Dabi est bien trop important pour que le monde le gâche. Le seul moyen pour qu'il ne gâche rien était qu'il ne sache rien. Alors le monde ne saurait pas.

Malheureusement, la sérénité devait bien se briser un jour. 

Le téléphone fit sursauter les deux hommes. Touya râla et resserra sa prise sur son homme et Hawks décrocha. Une urgence qui passait outre ses congés. On avait besoin de lui dans une ville voisine. Un Nomu envoyé par Shigaraki faisait des siennes. Keigo raccrocha, fit comprendre à Dabi qu'il ne pouvait pas l'accompagner et à force de cris et d'arguments bien choisit et peu polis, il s'envola sous le doigt et le regard coléreux de son brun. 

Le jour où on a chié dans le salonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant