Chapitre 29

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POV JUDE

Je sonne à la porte.

Mon cœur bat beaucoup trop vite. Je suis déjà venu plusieurs fois chez elle mais je suis toujours aussi stressé. Je veux que cette relation marche. Enfin.

- Jeune homme ?

Je sors de mes pensées en voyant un homme d'une quarantaine d'années m'ouvrir la porte. Je remarque avec étonnement que la ressemblance avec Joy est flagrante. Son père me sourit gentiment.

- Bonjour, monsieur. Je suis un... ami de Joy, je réponds le plus poliment possible.

Je vois une expression de doute passer sur le visage du père de Joy.

- Un ami ? Tu peux entrer...

Je souris et le suis à l'intérieur de la maison.

- Merci, je dis.

Il continue de me fixer avec attention comme si il essayait de lire en moi.

- Tu peux monter. Joy est dans sa chambre avec la musique à fond. Elle ne va pas m'entendre si je l'appelle.

- Très bien, merci !

J'enlève mes chaussures et je commence à monter les escaliers. Le regard de cet homme ne me lâche pas. Je suis tellement déstabilisé que je manque de m'étaler dans les marches. J'arrive enfin à l'étage et je me sens directement mieux. Je me dirige vers la porte de la chambre de ma nouvelle copine.

Nous avons commencé à sortir ensemble il y a de cela deux semaines. Tout se passe parfaitement bien. Je commençais sincèrement à désespérer. Je pensais que nous n'arrivions jamais à officialiser. Cependant, je suis complètement fou de cette fille et cela depuis les premiers jours.

Je souris en ouvrant la porte de l'antre de Joy puis... je reste bloqué.

Je ne saurais décrire la sensation que j'ai ressenti en découvrant ma copine devant son miroir. Vous savez ce genre de moment où vous ne vous y attendiez tellement pas que vous restez bloqué sans bouger ?

Je reste statique sur le pas de la porte. Mes yeux s'ouvrent en grand et mes mains se mettent à trembler. Je ressens un sentiment que je n'ai pas souvent connu dans ma vie : la peur. Je ne parle pas de la peur futile d'un film d'horreur ou d'un contrôle de maths, non, je parle de la peur viscérale, celle qui vous tord le ventre. Je suis terrifié et je n'arrive pas à parler ni même à bouger.

Je vois les yeux de ma copine s'accrocher aux miens. Elle est prise de terreur et tente de cacher les dégâts, de cacher son corps. Les larmes coulent sur ses joues tandis que je n'arrive toujours pas à reprendre contenance. Elle tente de me parler mais je ne l'entends pas, je ne veux pas l'entendre. J'ai peur. Pour la première fois de ma vie, je ressens la sensation de la perte d'un proche. Si elle continue, nous allons tous la perdre. Je ne peux pas imaginer sa mort. C'est inconcevable.

Je suis sorti de ma transe à la sensation de sa main froide sur mon avant-bras. Je me défais de son emprise et recule.

- Jude...

Je la fixe et je me demande comment peut-elle faire ça ? Pourquoi est-elle mal au point de se faire du mal ? Sa vie ne la rend pas heureuse ? Je ne la rends pas heureuse ?

- Tu..., je tente d'articuler.

- Je peux t'expliquer, dit-elle en fermant la porte derrière moi.

Partir pour oublier...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant