Inferno
Je me réveille avec la tête dans le coltar, et parfaitement assise dans le canapé.
Au son que j'entends derrière moi, j'en déduis facilement que No est sous la douche, puisque la minotte est en face de moi, allongée par-terre et enroulée des épaules jusqu'aux genoux du plaid qu'on lui a gentiment laissé après lui avoir remis tout ce qu'il fallait en place.
Je m'apprête à me rendormir, remarquant au passage que j'ai eu la décence d'enfiler un sweat en cours de route, et que la bouteille de whisky est sérieusement à moitié vide d'hier, quand on frappe à la porte.
Je soupire.
L'hôtesse est sous la douche, et théoriquement, je ne suis pas chez moi. Mais comme elle a appelé son copain complètement saoule hier soir, je pense que c'est monsieur qui frappe à la porte. Et aux monsieurs en colère, moi, je leur ouvre.
Je me lève courageusement, geignant en cours de route.
Non, non, je ne me suis pas prise les pieds quelque part. J'ai juste des bleus.
Je tourne la clef, et avise le petit groupe qui se tient devant, prêts à me sauter dessus avec leurs questions.
Mais ils me dévisagent un moment, effrayés de ne pas porter de masque, quel qu'en soit le modèle souhaitable, et écarquillent les yeux.
Vous voyez, vous, M'sieur Todoroki, Deku, et un... inconnu ? Sûrement Ground Zero, à la coupe de cheveux, dévisager une femme qui a très certainement de la bave sur le menton, à avoir dormi assise ?
Non, moi non-plus, je ne me l'imagine pas.
- Ah. Vous êtes plusieurs monsieur. Lequel a le courage d'habiter avec ? je demande.
Ils reprennent leur esprits et j'avise rapidement :
- Toi. Sûrement. Tu es celui qui a l'air de cacher le plus de truc, je dis en ouvrant la porte plus grand à Todoroki. Entrez, elle est sous la douche. ZUE ! TON MEC VIENT D'ARRIVER AVEC LA CAVALERIE !
Elle sort de la salle de bain deux minutes plus tard encoure enroulée dans ses serviettes de bain, et je m'engouffre dans l'espace chaud en deux secondes.
Sans faire attention à ce qu'elle peut bien crier derrière la porte, je me déshabille, et entre dans la cabine.
Une fois lavée, je sors, en serviette aussi, avant de me prendre un pactage de linge dans la gueule, tiens, Anae n'a pas aimé le réveil, et je m'enferme dans la chambre, où No s'habille aussi.
Je sens ses yeux se poser sur moi, et je devine qu'elle regarde les petites marques que m'ont laissée ma dernière "folie" avec mon alter, au sens littéral. Il n'est pas sensé me blesser, quand je n'en n'abuse pas.
En sortant de la pièce, je retourne naturellement m'asseoir sur le canapé, prête à faire l'impasse sur le silence et l'obscurité pour finir ma nuit.
- Tu ne déjeune pas ? me demande l'héroïne.
- Je prendrais un petit déj' quand je serais foutue d'être à l'heure à l'école, je grogne.
J'ai dû être un chien, dans une autre vie. Quoi qu'il m'arrive, je me retrouve toujours à grogner. Après la porte, après le bruit, après mes élèves, mes douleurs...
Je tente de trouver une position avant de rouvrir les yeux, sourcils froncés, et passablement agacée. J'ai une douleur de dingue dans le dos, et elle ne part pas en se calant.
- Dis, je commence en coupant la conversation. J'ai rien d'abîmé ou de déplacé dans le dos ?
No me jette un œil fatigué, et secoue la tête.
- Non, pourquoi ?
Je me relève en grognant.
Je n'ai pas un bon équilibre et une douleur dans le dos, ça ne peut être qu'une seule chose.
- Putain, j'me suis froissé une aile ? je grommelle en essayant de regarder vainement mon dos.
Cause perdue, je ne peux pas me tourner comme d'habitude sans ressentir cette douleur plus vive encore que ce que le le pensais.
- Ouvre les, je vais regarder, si tu veux.
J'avise l'appartement.
- Je n'arriverais jamais à ouvrir mes ailes là-dedans, je ricane. Tu veux que je fasses comment ? On n'a pas la place d'être deux côte à côte les bras écartés.
- Tu ne peux pas en n'ouvrir qu'une seule ?
- Tu as déjà essayé d'expirer par le nez, et d'inspirer par la bouche ? C'est tout aussi dur que désagréable. Mais tu pourrais la réparer ?
Je l'ai vu essayer de respirer, hocher la tête, et même me promettre :
- En moins de deux. Je suis remontée à bloc.
Je soupire, ouvre mon sweat, le retire, retire mon t-shirt, et dégrafe mon soutif.
Anae sort de la salle de bain à ce moment là :
- Mais tu nous fais un strip, ou...
- Je dois ouvrir mon aile gauche.
- Tu ne retire pas ton soutien-gorge, d'habitude.
- J'ai pas le même, d'habitude, okay ? je m'énerve. Et en plus je ne le retire pas, je le détache. Tu peux me foutre la paix, oui ? J'ai dormis avec cette douleur alors que je dois avoir plus mal que toi hier, alors ravale tes commentaires, et laisse-moi me faire soigner.
Je m'assois de mauvaise grâce sur le tabouret, et me concentre, pour sortir de mon corps lentement, cette aile qui me fait de plus en plus mal.
C'est tout un exercice de concentration, et je crois que je commence à perdre patience, alors qu'elle n'est même pas encore étendue en entier.
Elle frissonne, et moi aussi. No pose ses mains dessus, et la violente douleur que je ressens me fais perdre le contrôle, j'ouvre les deux.
L'une d'elle se cogne dans un placard, l'autre se désynchronise et descend en même temps que l'autre monte... Deku m'arrache des plumes en marchant dessus, et dehors, le ciel comme à gronder en même temps que nos cheveux crépitent.
- Aïe, putain !
- Désolée. Elle était froissée, tu avais raison. Est-ce-que...
- Je vais bien, je dis en me relevant.
Elles sont tellement engourdies que je ne me rends compte que maintenant que j'ai dû parcourir la plus longue distance de ces deux dernières années en une journée.
Je respire.
Mes ailes se rapprochent de moi, avec des spasmes désagréables, et quand je me redresse enfin, je me rends compte que je fais une tête de plus que No.
Incroyable.
- Vous... êtes... Rise ? demande soudain la petite voix de Deku.
J'avais presque oublié que j'avais une identité secrète un jour.
Presque.
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Une Plume d'Oignon
FanfictionCycle II, Livre II C'est l'histoire d'un masque, d'un mensonge, et d'un trombone. Non. C'est l'histoire d'une héroïne, d'une prof de maths, et d'une criminelle. Parce qu'après tout, plus on est de fous... plus on rit ? NDA : Je me suis arrêtée à la...