No
Je regarde lentement autour de moi. La couleur du ciel commence à changer. Il va bientôt faire jour, et je n'ai pas encore fermé l'œil de la nuit.
Je soupire. J'ai vraiment une vie de merde.
Je grince des dents en mettant mes mains dans mes poches.
Et en plus, il commence à faire froid. J'ai vraiment hâte de rentrer à la maison. Là, je donnerai tous mes congés de toute l'année pour prendre un bain avec mon Shoto, et dormir toute la journée avec lui. Depuis combien de temps on n'a pas fait ça ?
Je manque de me faire écraser à deux reprises, avant de me rendre compte que le feu piéton est rouge.
Héros et même pas capable de respecter le code de la route.
Je rentre la tête dans les épaules, imaginant Ochaco et Momo lui faire un topo sur la sécurité routière, alors que je suis encore en costume de héro, au beau milieu de la rue.
Ça me fait penser, que ça fait longtemps que je ne les ai pas vues. Il faudrait presque qu'on se refasse une soirée tous ensemble. En même temps, où serait la logique de mettre tous les meilleurs héros de la ville en congés le même jour ?
Je me rends le plus rapidement possible à mon hôtel, passant par les toits : toujours au plus court.
Je suis assez fatiguée pour rentrer dans ma chambre par la porte, mais pas assez pour abandonner les poursuites contre la grande sœur de Tomio.
C'est d'ailleurs pour ça que j'ai envoyé la petite jeune aller la voir. Dans l'idéal, elle me guidera à son ami et je pourrai régler ça rapidement. Il fait que je le mette en sécurité. Je soupire et me déshabille.
À la rigueur, je me couche même en sous-vêtements, réglant l'heure de mon réveil à dans trois heures. Trois heures, c'est toujours mieux que rien. Je m'endors rapidement, et me réveil en sursaut, sentant le regard de quelqu'un que je ne connais pas sur mon épaule. Si je n'avais pas été un héros, j'aurais peut-être eu un autre reflexe, que celui sans prétention de lui dire bonjour.
-Hawks.
Le héros ailé souris, comme si son entrée spectaculaire pour une réaction aussi prévisible n'en avait pas valu la peine.
-Ecoute, No. Je sais que ça me fait plaisir de voir que tu ne réagis pas comme toutes les filles qui tombent sous mon charme, mais ça ne te ferait pas de mal de faire au moins semblant d'être heureuse de me voir. Tu ne crois pas ?
-Et tu me réveilles à cette heure-là pour ... ?
Il prend un air faussement ennuyé et je soupire.
-Je ne savais pas que tu venais de te coucher.
-Ne me fais pas rire. Tu as des oreilles qui trainent partout. C'est d'ailleurs tellement agaçant que je te le dis à chaque fois.
-D'accord. Je plaide coupable. Mais je pense que tu comprends que ma journée est aussi chargée que la tienne, et que je n'avais pas d'autre moments disponibles pour toi dans la journée. Mais ne t'en fais pas ! Je serais bref.
Je m'assois sentant que ce bref moment va me prendre une bonne demi-heure.
-Je t'écoute, mais s'il-te-plait, reste debout ? Je ne voudrais pas que tu ais l'impression que tu peux t'éterniser.
Il ricane, et commence :
-Pas de soucis. Alors, la dernière fois tu m'a appelé pour avoir de renseignements sur Hisa. Je te les ai donnés. Mais je t'ai surtout adressé un très long monologue et avertissement. Lequel, dit-il d'une voie faussement enjouée, tu n'as pas eu l'air de prendre note. Je suis donc là pour te dire en toute honnêteté que si tu continues sur cette voie-là, tu vas te faire une ennemie dont tu te passeras volontiers. Bon sang, laisse-la gérer son frère !
Je me lève, furax.
-Ecoute moi bien, personne ne vient me voire moi, pour me menacer, alors que je suis dans mon bon droit. Tes menaces, tu peux te les garder. Et passe-lui le bonjour de ma part.
Les grandes ailes d'Hawks s'ouvrent en entiers, témoignant de son mécontentement.
-Elle n'a pas arrêté d'être héroïne car on lui a dit de le faire, elle a arrêté de son propre chef. Et non pas par contrainte, mais parce qu'elle estimait que sa manière d'être une héroïne avait besoin d'être améliorée. Alors qu'on se le dise : elle a toujours son permis, toujours son travail, et elle autant le droit que toi de te botter le derrière. Alors maintenant, c'est son affaire. Tu sais, dit-il plus calme, je t'apprécie. Mais ne met pas ton nez dans les affaires des autres. Ou alors, dit-il avec un air désabusé les mains grandes ouvertes, propose-lui ton aide mais évite de lui voler dans les plumes. Elle n'aime toujours pas ça.
Il s'approche de la porte, prêt à partir quand je le retiens :
-Pourquoi tu l'aides autant ?
-Toi aussi, tu en a bavé. Avant de devenir un héros. Tu devrais savoir ce que ça fait.
-Nous n'avons pas eu la même vie toutes les deux.
Le héros secoue la tête.
-Encore heureux ! Déjà qu'à vous deux toutes seules vous êtes dures à gérer, mais si vous étiez deux comme elle, vous seriez infernales.
-Tu t'attends vraiment à ce qu'on fasse copine-copine et qu'on se fasse des tresses en buvant un jus d'orange pour le gouter ?
Il sourit :
-Si ça peut te faire plaisir. Bonne journée, maman.
Je serre les dents. Maman, sérieusement ? Je m'allonge à nouveau dans mes draps, me souvenant brusquement que j'étais en sous-vêtements, en gémissant de désarroi, lorsque mon réveil sonne brusquement, deux minutes plus tard.
Je disais quoi déjà ?
J'ai une vie de merde. Et je suis prête à copier cinquante fois " je ne dois pas dire de gros mots" si ça me permet de me sentir mieux.
Shoto me sort de mes pensées en m'appelant sur l'instant.
Je décroche avec un soupir, mais il n'hésite pas à me répondre :
-Si tu ne veux pas répondre, ne décroche pas.
Son air froid me donne un frisson terrible, et je réponds d'un air énervé :
-Mêle toi de tes affaires, avant de raccrocher.
Je soupir une ultime fois, avant de sortir du lit. Et dire que la journée vient seulement de commencer...
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Une Plume d'Oignon
FanfictionCycle II, Livre II C'est l'histoire d'un masque, d'un mensonge, et d'un trombone. Non. C'est l'histoire d'une héroïne, d'une prof de maths, et d'une criminelle. Parce qu'après tout, plus on est de fous... plus on rit ? NDA : Je me suis arrêtée à la...