Chapitre 12

4.9K 415 28
                                    

Dale se tenait devant la fenêtre, donnant sur la rue et vit Kara sortir de l'immeuble. Elle portait un simple jean bleu moulant ses formes appétissantes. Une veste cintrée en velours rouge épousait sa poitrine généreuse. Ses petits pieds chaussés dans des bottes en cuir souple rehaussaient le galbe de ses mollets. Le balancement de ses hanches, le vent soufflant dans ses cheveux de jais, puis sa main douce et blanche ramenant délicatement une mèche bouclée derrière son oreille le fit gémir. Une bouffée de désir coula dans ses reins et son corps se raidit sous ce spectacle enchanteur. Son instinct animal gronda de frustration. Tant et si bien qu'il faillit se précipiter à sa suite.

Leur baiser de la veille était un avant-goût du paradis. Il brûlait de la prendre dans ses bras, de l'enlacer avec passion et de se noyer dans la chaleur de son corps gracile. Pourtant, il devait attendre, encore et toujours attendre. Et cette attente mettait ses nerfs à rude épreuve. Il s'en voulait de penser au sexe dans un moment tel que celui-ci. Les révélations de Kigoran lui pesaient sur le coeur et il ne savait pas comment s'y prendre pour gagner la confiance de Kara. Il aurait tant aimé que tout soit simple, être un homme et une femme ordinaires dont l'amour guiderait les actes.

Malheureusement, ses relations avec la jeune femme n'en étaient pas encore arrivées à ce stade. Il ramollissait considérablement. Autrefois, il l'aurait enlevée et aurait fait fi de ses protestations. Seulement Kara n'était pas une femme comme les autres ni le genre que l'on pouvait séduire et abandonner sans remords. Elle était sa compagne, la future mère de ses enfants. Jusqu'à aujourd'hui, il n'avait jamais réellement songé à devenir père.

Or, cette pensée lui plaisait de plus en plus. Il imaginait déjà son fils boire au sein de Kara, grandir dans l'affection. Cette même affection dont il avait été sevré dès la mort de sa mère. Il ne serait pas comme Doryan. Jamais il ne blesserait sa famille, se jura-til. Kara disparut au coin de la rue et il s'éloigna de la fenêtre en parcourant l'appartement vide du regard. Il était chez lui, cet endroit était sa maison, même si cette situation était précaire. Bon, il fallait meubler son habitat, ainsi il pourrait recevoir Kara convenablement.

Un lit, un immense lit. Il avait besoin d'un très grand lit. Un King size. Bon sang, la jeune femme l'obsédait tellement que sa part animale arrivait à détourner ses pensées. Ses sentiments pour elle n'étaient pas basés uniquement sur le sexe. Il aimait son rire, la douceur de sa voix, le bleu gris de ses yeux s'illuminant de joie et sa gentillesse envers Ambre. En un mot, elle était merveilleuse, son rêve devenu réalité. Sa mère l'aurait adorée, il en était certain.

Un soupir de tristesse lui échappa en songeant à tous ses siècles passés sans elle, sans sa tendresse. Elle lui manquait chaque jour et sa culpabilité redoublait dans ses moments de solitude. Il chassa son chagrin. Désormais, il avait une nouvelle raison de vivre. N'était-elle pas la plus belle ? Une femme adorable, la perspective d'avoir plusieurs enfants, une famille à chérir étaient galvanisâtes. Bien, avant toute chose, il fallait acheter des meubles.

Construire un foyer ne se faisait pas du jour au lendemain. Il aurait pu faire apparaître des meubles, mais les locataires de l'immeuble trouveraient ça étrange. Il tenait à passer pour un humain ordinaire alors il procéderait comme eux. Son téléphone vibra dans la poche de son jean, il le prit et consulta le numéro s'affichant sur le cadran. Son père. Merde, il l'avait complètement relégué aux oubliettes. Il hésita quelques secondes. Et finalement il décrocha, c'était le seul moyen d'avoir la paix.

– Oui ?

– As-tu trouvé la Salvis ?

Dale retint un grondement furieux. Son père ne lui octroyait pas même un bonjour. Il se préoccupait uniquement de la mission. Sa décision fut prise en un quart de seconde.

Sombres Héritages-1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant