Sombres Héritages-1

Chapitre 50

Les jumeaux se tenaient devant la porte du bureau de Grayson avec une gueule de bois du tonnerre. Ils avaient passé la soirée en compagnie de Draco et sous l'emprise de l'alcool, ils n'avaient su tenir leurs langues concernant leur mission. Ils avaient beau regretter, le mal était fait. Ils avaient déjà créé des problèmes pour toute une vie. Voilà pourquoi, il se trouvait derrière cette porte close, pour subir la punition choisie par leur oncle. Grayson serait inflexible et ils redoutaient la suite des événements. Kieran jeta un bref regard vers son frère, les lourdes cernes sombres soulignant ses yeux, conféraient à ses iris un éclat anormal.

Il était pâle, trop pâle et ce constat l'inquiéta. Il était l'aîné, celui qui devait veiller au bien-être de son cadet et il avait été incapable de l'empêcher d'agir stupidement. Malgré les élancements martelant ses tempes, il se sentait en forme et prêt à affronter le courroux de Grayson. Il ne pouvait en dire de même de Jared, il semblait sur le point de s'effondrer.

— Ça va frérot ?

Un grognement sourd lui répondit.

— Mon crâne est sur le point de partir en bouilli et je ne te parle pas du reste...

— Draco est intelligent, il nous a bien eus, maugréa Kieran en soutenant son frère d'un bras.

— Ouais et oncle Gray va nous massacrer.

— Je l'ai aperçu cette nuit...et il doit être d'une humeur de cerbère.

— Je t'avais bien dit qu'il était amoureux de m'man, fit Jared en se massant les tempes.

— C'est une erreur, murmura Kieran. Et tout est de notre faute. Nous devons réparer ça mon vieux, sinon IL nous tuera dès notre retour.

— Ouais, ne m'en parle pas, rien que d'y penser, j'en frémis d'horreur.

Kieran soupira, leur souverain n'était pas réputé pour sa patience et encore moins pour sa clémence vis-à-vis de bêtises irréparables. Le pire dans cette fâcheuse situation était de savoir, qu'ils devraient mettre les bouchées doubles afin de rapprocher Gabriella et Grayson. Ce n'était pas gagné, songea Kieran dépité. Il espérait entre autres choses, qu'ils n'avaient pas commis d'autres dommages dans cet espace temps.

— Allons-y Jared, Père aura besoin de nous ensuite. Il vaut mieux s'acquitter de notre correction maintenant.

— Ton sadisme me laisse perplexe frérot. Tu connais oncle Gray, tu sais ce qu'il va nous faire subir.

— Ouais et alors, si tu n'avais pas envoyé des fleurs à Gabriella, nous ne serions pas embarqués dans cette galère !

— Pas la peine de me balancer mes erreurs à la figure.

— Tu parles, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai sauvé ta peau, imbécile.

Au lieu de faire les mariolles dans le couloir, maniez-vous d'entrer !

— On va se faire arracher la tête, voire pire, fit Jared en grimaçant.

— Garde tes commentaires pour toi mon vieux, grommela Kieran.

Jared balança un coup de coude dans les cotes de son frère, tandis que Kieran ouvrait la porte lentement, trop lentement. Elle grinça légèrement, ils déglutirent en pénétrant dans la pièce plongée dans le noir. Les rideaux tirés. Aucune lumière d'allumée. Rien que les ténèbres. Cette atmosphère lugubre reflétait bien l'humeur de Grayson.

À ton avis, où a-t-il rangé ses outils de torture ?

Jared, ferme-la où tu risques d'aggraver notre cas, qui est soit dit en passant désespéré.