Chapitre 3 :

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Ce traitement durait déjà depuis un peu plus d'une semaine. Malgré les craintes du Seigneur Elrond sur son efficacité, il se trouvait désormais qu'elle avait été prouvée. La louve boitait toujours très bas quand elle marchait et ne pouvait nullement courir, mais, cependant, elle pouvait désormais poser la patte au sol ainsi que la bouger librement malgré la présence désagréable d'une légère douleur.

Le Seigneur Thranduil avait revu une seule fois Liliana avant de repartir pour Vertbois-le-Grand, voulant être rentré avant la saison des neiges. Il en avait profité pour rendre le carnet à la jeune louve avec un petit crayon à charbon qu'il lui avait fait confectionner en attendant son réveil. Elle l'en avait chaleureusement remercié, étonnée par un tel comportement venant du souverain.
En réalité, ce changement radical avait été, en grande partie, grâce au Seigneur d'Imladris qui, après plusieurs discussions avait fini par le raisonner un minimum. Son plus grand argument ayant été : "La véritable indulgence consiste à comprendre et à pardonner les fautes que l'on ne serait pas capable de commettre" (Victor Hugo).
D'ailleurs, après une longue conversation avec son fils, Thranduil avait même accepter que celui-ci reste au moins jusqu'à ce que la louve guérisse pleinement. Malgré tout, une fois cela fait, il devrait rentrer, avec ou sans la louve. Secrètement, le roi rêvait du "sans": il avait l'espoir qu'elle se plaise ici et qu'elle ne veuille pas rentrer là où elle n'avait connu qu'enfermement et souffrance. En réalité, si il avait accepté l'amitié qui unissait son fils à cette femme, il craignait que cela se transforme en romance. Hors, en tant qu'unique héritier du trône, Legolas se devait d'épouser une personne convenable, autrement dit, il n'avait pas le droit d'éprouver un autre sentiment que de l'amitié envers cette hybride. Ainsi il se promit que dés que son fils reviendrait à Vertbois-le-Grand, il lui présenterait toutes les jeunes elfes bonne à marier que son rang sociale lui accordait. Et si la louve revenait, il la renverrai dans sa clairière avec ses vœux de bonheur et de bonne continuation et il n'en entendrait plus jamais parler.

Ainsi, Thranduil était parti et les deux jeunes elfes passaient désormais leur journée, et parfois même les nuits, ensemble. Effectivement, la louve s'était mise en tête qu'elle voulait tout savoir. Mais sachant qu'elle était droitière, elle ne pouvait pas encore s'exercer à l'écriture, aussi Legolas se mit à lui apprendre à lire. Commençant d'abord par travailler en elfique, le prince se rendit vite compte que sa capacité d'apprentissage était importante si bien qu'il ne lui fallut pas plus d'une semaine pour savoir déchiffrer les mots et, bien qu'elle buttait encore sur certains, elle était capable de lui faire la lecture de presque n'importe quel livre. C'est pourquoi, certains soirs, alors que la louve lisait en compagnie du prince, elle finissait par s'endormir sur le manuscrit rapidement suivit de son compère qui prenait plaisir à sentir sa présence à ces côtés.
Cependant la soif de savoir de son amie ne s'arrêta pas là. Ne pouvant toujours pas manier de plume, faute à sa blessure, le Sinda se mit donc à essayer de lui inculquer les rudiments de la langue courante que tous les peuples de la Terre du Milieu utilisait pour se parler entre eux. Encore une fois, elle absorba vite toutes les informations pour tenir une conversation dans cette langue à la condition qu'elle reste simple. Ainsi, en un peu plus de trois semaines, elle avait apprit à lire et à parler approximativement une autre langue.

Cependant, maintenant qu'elle pouvait de nouveau courir et utiliser sa patte, après plus d'un mois d'attente, la louve n'aspirait qu'à gambader un peu partout, tournant, jouant et faisant ses meilleurs pique de vitesse. Elle semblait inépuisable. Mais sa toute nouvelle énergie semblait vouloir être néfaste pour les habitants de Fondcombe qui devait toujours prendre garde à ne pas se faire bousculer par un éclair blanc qui traversait le couloir sans leur prêter d'attention. En seulement quelques jours, on comptait plus d'une dizaine de chute lié à cette cause dont l'un des fils d'Elrond. Aussi le blond avait décidé de l'emmener courir au dehors laissant une journée de répit à ces pauvres gens. De plus, quoi qu'il n'en parlait plus, les deux amis espéraient croisés ce loup qu'il avait découvert dans la forêt.
Néanmoins, les trois premiers jours ils ne croisèrent aucun autre animal se ce n'est quelques oiseaux dans les arbres, désormais dénué de toutes feuilles, ou quelques écureuils qui cachait leur réserve de nourriture pour l'hiver.

Enfant de la Lune [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant