Chapitre 13

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La patience de Liliana dura près de cinquante ans. Durant ces années, elle avait accepté les mauvais regards des elfes de Vertbois-le-Grand qui, même maintenant, craignaient toujours sa présence, comme celle d'un monstre ou d'un parasite. Elle avait vécu avec cette angoisse permanente, se demandant si l'un d'entre eux allait de nouveau essayer de l'éliminer.

Néanmoins, elle avait profité de la présence d'une bibliothèque et de personnes avec un champs de connaissance qui lui semblait infini pour apprendre le maximum de chose, l'écriture, l'histoire, la géographie, les politiques des différentes contrées, les échanges commerciaux, comment cela se passait, avec qui... Elle en savait autant peut-être même davantage que certains elfes de ce château.

Pendant cette période, elle vécut dans le royaume du Seigneur Thranduil pour une seule raison : Legolas. Leur relation n'avait pas changé ou très peu, disons qu'ils s'étaient rapprochés avec le temps, mais elle restait secrète. Chose étrange, Legolas aurait voulu l'officialiser auprès de son père, ne semblant pas craindre ses réprimandes et les conséquences que cette révélation apporterait. Cependant, ces derniers temps, le roi avait remarqué le rapprochement du jeune couple. Il commençait à se douter qu'ils n'étaient plus juste des amis et que leur relation n'était plus ce qu'elle était et allait, en vérité, beaucoup plus loin. C'est pourquoi, depuis quelques mois, il chercha un plan pour réussir à sortir cette maudite louve de leur vie, à lui et son fils, sans que celui-ci ne souffre de trop et sans devoir encourir sa fureur. Autrement dit, il fallait que cela se passe de manière discrète sans qu'aucun des deux ne soit au courant du stratagème qui se préparait contre eux. Et quand enfin ils seront définitivement séparés, il présenterait au prince des femmes convenables pour un mariage de son rang.
Mais il n'en eut pas besoin. Le couple, ignorant la profondeur des connaissances de Thranduil, avait baissé sa garde, peut-être même un peu trop, car, si dans le passé il ne se réunissait jamais dans un autre endroit que la chambre de la louve pour ne pas être vu aussi proche, ces derniers temps, il lui arrivait assez fréquemment de se retrouver dans les appartements du prince, ceux-ci même qui avait une porte adjacente avec ceux du roi. Jusque-là, il les avait déjà surpris ensemble mais jamais dans une position gênante ou dans un moment plus ou moins intime. Mais leur baisse de vigilance aller bientôt leur couter le droit de se fréquenter ou même de se voir.

C'était un début de soirée d'automne, alors qu'ils avaient passé la journée à étudier, tous deux s'étaient retrouvé dans les appartements de Legolas avant de se laisser tomber sur le lit, la tête de la louve reposant sur le torse du Sinda. Celui-ci s'amusait à doucement la chatouiller en lui pinçant de temps en temps les hanches. Au bout d'une dizaine de minutes, elle vint se mettre à cheval au-dessus de lui collant leur bassin avant de se pencher pour l'embrasser tout en passant ses mains sous la simple et unique chemise qu'il portait. Leur baiser s'approfondit alors que le prince retira sa tunique coupa court à leur échange durant une courte seconde avant de, de nouveau, fondre sur ses lèvres avec passion. Il passa ses mains sur son dos et, délicatement, commença à délacer son corset. Les baisers de l'elfe dérivèrent vers son cou. Sa compagne, envahie par un puissant désir, bascula sa tête en arrière en lâchant de profonds soupirs. Bien vite, la louve se retrouva sous le prince qui, lentement, mit son buste à nu en lui enlevant le haut de sa robe.

Pendant ce temps, Thranduil, qui avait prévu de mettre son stratagème à exécution vint parler à son fils. Il entra donc dans ses appartements sans même prendre la peine de toquer, il était roi après tout ! Mais, en entendant les longs soupirs qui s'échappait de la porte entrouverte de sa chambre, il ne s'annonça pas, préférant découvrir ce qui se passait dans cette pièce avant. Sur la pointe des pieds, faisant le moins de bruit possible, il s'approcha de l'entrebâillement de la porte pour jeter discrètement un coup d'œil. Les Valar eux-mêmes ne surent ce qu'il ressentit quand il vit son fils forniquer avec cet animal. Sûrement un mélange d'horreur, de colère et d'étonnement avec peut-être une pointe de tristesse. Il s'en alla bien vite ne voulant pas assister plus longtemps à ça.

Enfant de la Lune [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant