Chapitre 9

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Legolas se réveilla en premier alors que les rayons du soleil venaient à peine de passer au-dessus de l'horizon. La chambre était encore plongée dans l'obscurité mais la faible clarté de l'astre du jour lui permettait de distinguer les formes de la jeune femme à ses côtés. Au cours de la nuit, sa tête était tombée et reposait désormais au creux de ses jambes tandis qu'un de ses bras les recouvrait. Lentement, il vint passer sa main sur ses cheveux avant de dériver vers ses oreilles. Les poils qui les recouvraient étaient comme dans son souvenir, à la fois plus doux que la soie, plus blanc que la neige et plus brillant qu'un diamant.

Sa compagne finit par le rejoindre dans le monde réel et ouvrant doucement les yeux.

- Bonjour. dit-elle d'une voix éraillée par le sommeil en lui souriant légèrement.

- Bonjour. Tu vas mieux ?

- Ça peut aller. fit-elle en se relevant, posant ses pieds nus délicatement sur le sol, elle se mit à parcourir la chambre, sa grande robe blanche volant autour d'elle, elle dégageait une aura qu'on aurait pu qualifier de mystique.

- Lili. l'appela-t-il en murmurant presque.

- Qu'y a-t-il mon prince ?

- Il faut que nous parlions.

- De quoi ?

- Nous n'avons pas vraiment fini notre conversation hier soir.

- Comment ça ?

- Viens t'asseoir.

Elle s'exécuta en hésitant. Que voulait-il lui dire ?

- Je refuse d'appliquer les envies de ton fils.

Elle fut surprise et, sans le cacher demanda une explication.

- Je ne veux pas que tu reviennes vers moi parce que Lenwë le désire. Je veux que tu reviennes parce que TU le désires.

Elle sourit en comprenant sa pensée et vint s'asseoir à cheval sur ses cuisses. Puis, prenant son visage en coupe entre ses mains elle lui murmura :

- Seigneur Legolas, croyez-vous vraiment que je fais ça seulement pour votre fils ? Alors j'ai le regret de vous annoncer que ce n'est pas le cas.

- Dans ce cas, cela me convient.

Il ne lui laissa pas temps de répliquer avant de venir l'embrasser, entourant ses hanches de ses bras. Ce fut un baiser passionné exprimant tout le manque, la tristesse, la colère que chacun avait pu ressentir.
Ce fut lui qui brisa leur échange en premier.

- N'allons pas trop vite...murmura-t-il en la repoussant légèrement pour se relever en s'étirant longuement. La louve, elle, resta couchée sur le lit, regardant le prince faire ses allées et venues, récupérant ses affaires avant de déposer chastement ses lèvres sur la joue de sa bien-aimée pour, au final sortir de la chambre.


Plusieurs mois passèrent. Les deux amants n'en avaient pas vraiment l'aspect en vérité. Ils ne dormaient pas ou très rarement ensemble, ne s'embrassaient que très rarement. Mais ils parlaient, énormément. On aurait plus pu croire à des amis. Cependant ils refaisaient connaissance, réapprenaient à se connaître après ces longues années de séparation, à se refaire confiance, à s'aimer.

Durant toute cette période, Liliana n'avait vu que très rarement son frère et ne restait jamais longtemps seule avec. Elle n'en avait pas peur mais le Seigneur Elrond et ses fils craignaient que son comportement colérique ne reprenne le dessus si une petite escarmouche apparaissait et qu'il ne la blesse ou pire. Ainsi, l'un des deux frères prenait toujours le soin de l'accompagner dans ces moments. Elle ne lui parlait en vérité que très peu et refusait catégoriquement que Lenwë s'approche de lui. Anor n'avait, en vérité, jamais vraiment apprécié le fils que sa sœur avait eu avec cette vermine d'elfe sylvestre. Il avait cependant fait son devoir d'oncle et de frère et avait soutenu et aidé la jeune mère. Mais maintenant qu'il était grand et que les traits de son père commençaient à ressortir autant sur son visage que sur son caractère, il en venait de plus en plus à le détester.

Enfant de la Lune [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant