Le lendemain, Liliana se réveilla avant Legolas mais resta immobile par peur de le réveiller. Elle se délectait de son parfum, mélange entre la brise d'automne et une coulée de sève. Elle se laissa porter par ses senteurs, rentrant dans un état semi-éveillé où des images défilaient devant ses yeux. Elle se souvenait de leur première rencontre, de leurs premières paroles, de son premier sourire, de leur première étreinte... Elle aurait voulu que ce défilé de souvenir continu encore mais le prince se réveilla et vint doucement lui caresser les cheveux en la regardant :
- Bien dormi ? demanda-t-il avec un léger sourire quand leur regard se croisèrent.
- Comme un bébé... murmura la jeune femme avant de réenfouir sa tête contre son torse, fuyant ainsi la gêne qu'elle ressentait en cachant la rougeur de ses joues.
Le Sinda attendait qu'elle s'éloigne de lui pour se lever, ne voulant nullement rompre cette étreinte.
- Ne devrons-nous pas rentrer à Vertbois maintenant que mon bras est guéri ? demanda-t-elle soudainement.
Legolas se crispa, il ne voulait pas rentrer, pas alors qu'il commençait à réellement tisser des liens avec sa louve. Alors oui son pays lui manquait légèrement mais il savait que dès qu'ils rentreraient son père renverrait la louve loin de son territoire et lui interdirait de retourner la voir. Celle-ci, sentant l'homme se contracter sous elle, prit peur et s'en éloigna brusquement le regardant avec une pointe d'inquiétude au fond des yeux.
- Que se passe-t-il ?
- Je...
L'elfe essayait de trouver un mensonge plausible pour ne pas lui avouer sa peur d'être séparé d'elle tout en lui faisant comprendre qu'il valait mieux qu'ils restent encore un peu ici.
- Je... L'hiver sera bientôt là maintenant, il ne serait pas judicieux de traverser les Monts Brumeux sous la neige, on risquerait de se perdre ou même d'y laisser la vie.
Fière de son excuse, réelle en vérité quoique ce n'était pas sa première raison, il lui sourit doucement pour la rassurer.
La jeune femme hocha la tête avant de se relever et de parcourir la chambre du regard. Ce n'était pas la première fois qu'elle se réveillait ici mais, cette fois-ci cela lui semblait différentes, comme si quelque chose avait changé entre eux. Son cerveau le lui disait depuis un moment déjà, et lui conseillait de prendre ses distances mais son cœur n'était pas de cet avis, si bien qu'elle se retrouvait déchirée entre moral et sentiment.Liliana quitta la pièce sans dire mot sous le regard étonné de son ami. Il fallait qu'elle s'éloigne de lui, leur relation devenait beaucoup trop ambiguë. Elle repartit en courant vers sa chambre. D'un côté elle s'en voulait de l'avoir abandonné comme ça, sans aucune explication. Mais d'un autre elle avait peur de ce qu'elle ressentait, cette brûlure au cœur quand elle le voyait, cette impression de manquer d'air quand il s'approchait trop d'elle, ce sentiment d'apaisement quand ils étaient dans la même pièce, mais aussi ce manque qui lui écrasait la poitrine quand ils étaient séparés, cette peur constante qui la suivait partout, peur de ne pas être à la hauteur, de le décevoir, de lui faire du mal, physiquement ou psychologiquement. Tous ces phénomènes, en plus de la faire paniquer, l'obligeaient à changer son attitude, sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle faisait des efforts sur les règles de bienséance, sur la politesse et les manières de parler, elle essayait d'enrichir son vocabulaire, et de corriger toute seule ses fautes d'orthographe... Et même si elle le faisait inconsciemment, au fond elle, elle savait qu'elle devait arrêter, elle n'était plus réellement elle-même. C'était la même chose avec les contacts physiques. Elle qui détestait temps ça et qui avait toujours rejeter tout essaie de rapprochement, quel que soit la personne. Alors pourquoi diable n'y arrivait-il pas avec Lui, pourquoi est-ce qu'au lieu de le fuir comme elle l'avait toujours fait, elle venait, de son propre gré, se blottir sur son torse dès qu'elle en avait l'occasion. Même maintenant qu'elle était partie, son cœur réclamait le contact de sa peau, sa présence, son odeur, sa chaleur, son étreinte. Elle avait une telle envie de se gifler, de se réveiller pour que ce cauchemar s'arrête.
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Enfant de la Lune [Tome 2]
FanfictionLegolas Vertefeuille, fils du grand Seigneur Thranduil et prince de la forêt de Vert bois le Grand, rencontre un jour un magnifique loup blanc dans la forêt. Intrigué par la présence plus qu'inhabituelle de l'animal sur ces terres, il décide de la s...