Enfant de la Lune [Tome 2]

Chapitre 11

Ainsi, le jeune couple laissa passer une dernière nuit, espérant voir leur fils réapparaitre au matin. Liliana fut la première levée, elle n'avait même pas attendue que les premiers rayons du soleil franchissent l'horizon pour se précipiter vers la chambre de Lenwë.

- Petit Seigneur ? demanda-t-elle en y entrant doucement. Tu es là ?

Aucune réponse ne lui vint. Elle fit tout de même un petit tour de l'endroit pour vérifier qu'il était bien vide avant de le quitter les épaules basses. Elle se dirigea vers le lieu de rendez-vous mais avant même d'arriver dans la cour, elle fut prise de malaise, comme si elle présentait quelque chose d'anormal. Cependant, elle ignora cette désagréable sensation et continua à avancer, se contentant de secouer la tête. À l'angle d'un couloir, une odeur de sang envahit soudainement ses narines. Elle accéléra le pas, pressé de voir ce qui se tramait. Mais elle était de s'imaginer ce qu'elle allait découvrir.

Tout d'abord, elle ne put distinguer qu'une ombre.

- Lenwë ? demanda-t-elle inquiète.

Plus elle approchait plus l'odeur du sang devenait forte et présente. Elle finit par descendre les marches qui menait à la petite cour avant de bifurquer soudainement pour pouvoir faire face à l'entrée. Mais, quand elle releva la tête, elle ne put s'empêcher d'émettre un hoquet de surprise et d'horreur. Les premières lumières du soleil venaient à peine de franchir le sommet de la combe, elle ne vit donc qu'une silhouette. Mais la jeune mère n'était pas dupe, là, accroché à l'arche d'entrée pendouillait son fils, les bras et les jambes se balançant dans le vide.

- Len...Lenwë ? appela-t-elle d'une voix tremblante. Non, ce n'est pas toi c'est impossible.

Elle fondit en larme, ses genoux percutèrent le sol sans qu'elle ne s'en soucis avant de jeter sa tête en arrière et de hurler sa douleur, sa tristesse et sa colère. Son cri résonna dans toute la vallée et tous les habitants d'Imladris furent réveiller. Certains se demandèrent juste ce qu'il se passait, se contentant de passer la tête au-dessus de leur balcon en cherchant l'origine de ce vacarme. D'autres, comme Legolas et Elrond et ses fils, se précipitèrent sur leurs armes pensant à une attaque avant de rejoindre la louve en pleurs. La voyant ainsi, le prince de la Forêt Noire ne regarda même pas l'objet de son affliction et la prit dans ses bras.
Quant aux trois autres elfes, ils baissèrent leur arme devant la scène macabre. Alors, comme s'il attendait ce moment, le soleil projeta sa clarté sur la dépouille révélant ainsi toutes les cruautés commises sur son corps.

L'elfe blond platine apparue devant eux, nu, couvert d'un sang presque sec, ses bras et ses jambes étaient marqués de multiples blessures provenant d'une lame, de griffe ou encore de crocs. Sa gorge était tranchée tandis que sa tête, qui retombait mollement, semblait cacher l'une des quatre entailles dont seule un côté était visible. Mais longtemps les elfes présents fixèrent le ventre du pauvre jeune homme, cherchant à décrypter les lettres qui semblait y avoir été gravé au poignard. Il y était inscrit :

« C'EST POUR TOI
PETITE SŒUR »

Une fois l'effroi passé, Elrohir et Elladan descendirent le corps tandis qu'Elrond sommait à Legolas d'emmener la louve à l'intérieur et de rester avec elle quelques temps.
Il obéit et, même si elle se débattit pour rester, il réussit à forcer la jeune mère à retourner dans sa chambre qu'il ferma à clé derrière eux. Liliana se précipita sur la porte qu'elle tambourina tout en hurlant le nom de son fils. Le prince vint de nouveau l'enfermer contre lui, l'empêchant de bouger les bras tout en murmurant doucement des paroles réconfortantes. Elle arrêta bientôt de bouger et vint juste se blottir contre le torse du Sinda en sanglotant tout en répétant sans cesse :

- Ce n'était pas mon fils.

Une bonne heure passa avant que ses larmes ne se sèchent. Legolas n'osait pas la contredire, la voir comme cela était déjà compliqué. Pour le moment, elle se contentait de fixer le mur, sans bouger, sans parler. Finalement, le prince rompit le silence en chuchotant :