Chapitre 8

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Quand Liliana se réveilla quelques heures plus tard, la nuit était tombée depuis un moment et les deux elfes qui la veillaient semblaient s'être endormis. Le premier était couché près d'elle, le visage tourné dans sa direction, une main nouée à la sienne. Le second était assis sur un fauteuil près du lit, immobile, mais la lumière de la lune venait se refléter dans ses iris bleutées.

- Tu es réveillée. chuchota-t-il quand leur regard se croisèrent.

Elle hocha lentement la tête tandis qu'il venait s'assoir sur le lit à côté d'elle.

- Comment vas-tu ? demanda-t-il soucieux en scrutant son visage.

- On ne peut mieux ! ironisa-t-elle.

- Pourquoi t'a-t-il blessé ? Il ne l'a pas fait exprès si ?

- Je crois que si malheureusement. Anor agit étrangement ces derniers temps. Il est plus distant et froid et ses excès de colère sont récurrent, incontrôlable et de plus en plus violent. Il m'avait déjà blessée auparavant mais jamais ainsi, jamais aussi grièvement. Il ne m'avait jamais infligée plus que de simple griffure. Parfois, il venait avec moi en hiver, dans la forêt, où il disparaissait des jours entiers et quand il revenait il me disait toujours « Ne t'inquiètes pas petite sœur, je suis juste allé me promener. ». Les choses changent autour de nous, il en est la preuve.

Son ton était devenu triste et le prince, en le remarquant, passa tendrement sa main sur sa joue en murmurant :

- Mais toi tu es toujours là et dorénavant, je tâcherai d'être présent autant que possible pour toi, comme pour Lenwë. Je t'en fais le serment.

Il lui sourit. Un silence s'installa entre eux. Un silence exprimant tous leurs regrets de s'être séparés et il ne fut rompu qu'une dizaine de minutes plus tard par leur fils qui se réveillait doucement.

- Maman ? murmura-t-il d'une voix ensommeillée. Tu vas bien.

- Ne t'inquiètes pas petit Seigneur, je m'en remettrai.

Le semi-elfe se redressa en demandant prudemment :

- Peut-on avoir une conversation ? C'est assez important.

- Bien-sûr. souffla-t-elle avec un léger sourire avant de se tourner vers Legolas. Tu peux partir cinq minutes ?

Il allait se relever quand Lenwë l'interpela :

- Non, restez.

Surpris, le Sinda retourna s'assoir en écoutant la discussion à venir :

- Maman, tu ne m'as jamais réellement parler de mon père. Tu m'as juste dit qu'il était parti avant de savoir que tu étais enceinte. Ne pourrais-je pas savoir maintenant ?

Devant l'hésitation à laquelle elle faisait face il poursuivit :

- J'aurais bientôt ma taille adulte et je pense être assez grand pour assimiler cette information. Tu me vois encore comme le petit enfant que j'étais, je le sais bien, mais j'ai vraiment besoin de savoir...

- Je pense qu'au fond de toi tu le sais déjà...

Elle se redressa en gémissant, pour s'assoir, le dos appuyé sur la tête du lit et son fils se mit en tailleur face à elle.

- Legolas vint t'assoir. dit-elle en pointant le lit à côté d'elle.

Il se plaça donc comme elle le souhaitait et vint doucement serrer sa main dans la sienne. Elle n'était pas totalement serène face à ce sujet.

- Lorsque je te l'ai demandée, reprit le petit elfe, tu m'as raconté vaguement l'histoire de ton amitié avec le prince Legolas. Mais tu n'as pas dit toute la vérité, et tu ne l'as jamais fini.

Enfant de la Lune [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant