Enfant de la Lune [Tome 2]

Chapitre 4:

Cette fois ce fut elle qui se stoppa, reconnaissant sans aucun mal ce regard flamboyant. Produisant une sorte de gémissement, elle coucha les oreilles avant de faire demi-tour et de s'enfuir. L'autre animal ne bougea pas d'un crayon mais Legolas, lui, s'empressa de suivre sa louve en détresse. Il la retrouva sous sa forme humaine, le corps de nouveau dénudé. Elle s'était raccrochée à un arbre, les griffes sorties, enfoncées dans son écorce et le corps secoué de violents sanglots.
Le jeune homme retira encore une fois sa chemise pour la lui passer sur le corps avant de la prendre dans ses bras sans réellement comprendre ce qui se passait mais sans, pour autant, le demander. Elle finit par se calmer, enfouissant sa tête dans le cou du prince, quand une voix s'éleva derrière eux.

- Isil...

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En réalité cela ressemblait plus à un murmure, comme si cette personne ne voulait pas troubler le silence général qui régnait en maitre sur la forêt. Liliana sursauta sans se relever et retint même son ami de bouger. Aussi tout le monde resta immobile dans la pénombre matinale durant de longues minutes avant que des bruits de pas feutrés ne s'approchent d'eux.
Legolas réagit au quart de tour, il repoussa gentiment sa louve qui vint s'échouer, assise les jambes regroupées sur sa poitrine, sur le sol recouvert d'un coussin d'aiguille de la pinède avant de se redresser en sortant ses deux lames dans le but de la protéger. Devant lui se tenait un grand homme blond, au cheveux légèrement ondulés, vêtu d'un simple pantalon noir recouvert d'une large chemise blanche au col ouvert révélant la forte musculature de son torse. Malgré la grande taille du Sinda, son adversaire le dépassait de deux ou trois pouces (5 ou 6 cm) le rendant encore plus imposant. Cependant il ne se dégonfla pas et continua de se maintenir entre lui et son amie. Son visage lui était familier, très familier, mais impossible de retrouver pourquoi.

L'homme ne se préoccupa pas outre mesure du petit prince devant lui, se contentant de fixer la jeune femme avant de doucement s'approcher d'elle et alors que Legolas voulu le retenir il le poussa sans aucun problème le faisant tomber sur le sol à quelques pieds de là.

- Isil... répéta-t-il en s'arrêtant pour se mettre à genoux à côté d'elle. Tu as oublié ce prénom n'est-ce pas ?

La jeune femme hocha la tête sans oser le regarder.

- Maman t'avait appelé comme ça en hommage à tes yeux d'argent.

Pour souligner ces propos, il passa deux doigts sous son menton pour qu'elle le regarde. Un faible rayon de soleil comme guidé par je ne sais quelle force vint faire scintiller ces prunelles. Mais des larmes s'étaient remises à perler le long de ses yeux et l'inconnu les essuya d'un geste doux en souriant légèrement.

- Non, bien-sûr que tu ne t'en souviens pas... Tu l'as si peu entendu. On t'a plus souvent appelé Liliana, ce nom sans signification que ces gens t'avaient donnée quand tu n'étais qu'une enfant.

Legolas buguait, « maman » avait-il dit. Aussitôt, comme une illumination il comprit. Si son visage lui était familier c'est qu'il l'avait déjà vu, graver sur des feuilles dans le petit carnet de sa louve.