6 - Crise d'angoisse

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« Un lapin ? demanda Mathilde, assez surprise.

     Roméo hocha la tête silencieusement. Louise haussa les épaules.

— Mais pourquoi ?

— Je n'en sais rien, c'est pour ça que je demandais. Mais bon, c'est vraiment sans importance maintenant, vu qu'il est chez moi et qu'il est adorable.

     Il jeta un coup d'œil à son téléphone pour regarder l'heure.

— Désolé, les filles, je doit y aller, il m'attend dehors.

— Tu ne veux plus qu'on fasse de soirée ensemble ? se plaignit Louise, ça fait des jours que tu nous dis qu'il faut qu'on passe du temps ensemble, que tu as une surprise à l'appartement, pour que tu nous plantes à la dernière seconde pour te souvenir que tu avais déjà un truc de prévu.

— C'est... Ouais, bon, je sais que j'ai un peu abusé, mais il est le genre de mec à s'attacher rapidement et à être un peu jaloux.

— Jaloux ? demanda Louise, de tes deux amies filles ?

— ... Ouais ?...

— De tes deux amies filles lesbiennes ? appuya Mathilde.

     Roméo se contenta d'hausser les épaules.

— Fait ce que tu veux, mais fait attention à tes études ! T'étais parti pour être major de promo mais tu viens de rendre deux dissertations en retard, Roro.

— T'inquiète je gère ! tenta-t-il de rassurer en esquissant un sourire. »

     Sourire qui disparut à l'instant-même où il tourna à l'angle du couloir. Jules lui avait déjà envoyé trois messages pour le prévenir qu'il était dehors depuis cinq minutes, et comme l'automne était déjà bien installé, il commençait à avoir froid.

     Et effectivement, une petite brise bien fraiche vint s'engouffrer dans le cou de Roméo lorsqu'il sortit dehors, avant de s'empresser de mettre son écharpe crème autour de lui. La nuit était déjà tombée et il distingua la forme plutôt inquiétante de Jules qui se dénotait des étudiants. Il était plongé dans le noir et seul la lumière de l'écran de son téléphone l'éclairait ainsi que la braise de la cigarette qu'il était en train de fumer.

     Lorsqu'il aperçu l'étudiant, il lui fit un grand signe de la main pour l'inviter à le rejoindre. Roméo tacha de sourire et il se dirigea à grands pas vers lui. Lorsqu'il fut à sa hauteur, Jules écrasa son mégot par terre et répondit au sourire de Roméo, avant de l'embrasser discrètement, à l'abri des regards indiscrets.

« Tu as passé une bonne journée ? demanda-t-il en enserrant sa taille.

— Ça allait, oui. Enfin, j'ai rendu ma dissertation en retard, mais le prof a été conciliant.

— Cool. Bon, on y va ? J'ai le repas, il est dans mon sac.

     Roméo sourit et suivit tranquillement Jules. Ils marchèrent côte-à-côte jusqu'à chez lui. À peine le pas franchit dans son entrée, Macaron sautilla joyeusement en faisant des cercles autour de Roméo, jusqu'à ce que ce dernier le prenne dans ses mains pour lui administrer un baiser sur sa fourrure toute douce.

— Wow, tu as l'air de beaucoup l'apprécier, non ?

— Il m'aime bien en retour, répondit-il en enlevant ses chaussures.

     Il reposa le lapin dans sa cage qu'il laissait toujours ouverte, remit de l'eau et un peu de foin et il se retourna vers Jules.

     Ce dernier venait de poser sur sa table basse un repas qu'il avait lui-même préparé.

Roméo aux Enfers [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant