29 - Aveux

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     C'était un de ces matins comme les autres. Sauf que ce matin-là, c'était différent.

     Bien entendu, comme tous les matins d'hiver, le soleil se faisait timide, et on entendait quand même un résident du même bâtiment que Roméo faire son jogging (même à des températures faibles, ce qui était fort notable) et bien entendu, Macaron grattait à la porte pour ses granulés quotidien.

     Suite à quoi, Roméo Deschamps trainait avec peu de conviction son corps jusqu'à la porte, laissant derrière lui Silcharde encore endormi.

« Tu as intérêt à me laisser me rendormir après, marmonna le jeune étudiant.

     Il gratta cependant le crâne de Macaron, incapable de réellement lui en vouloir. Tout était normal, jusqu'à ce qu'on frappe à sa porte.

     Roméo se tendit d'un coup, avant de jeter un œil à Silcharde. Ce dernier était réveillé, et regardait l'étudiant en attendant de savoir quoi faire.

— Reste là, tu sentiras si j'ai besoin de toi, murmura Roméo d'une voix qui se voulait être rassurante.

     Le démon hocha la tête et prit son apparence humaine. Roméo prit une grande inspiration et jeta un coup d'œil à ce qu'il portait ; un caleçon et un grand t-shirt (ainsi que plusieurs marques de morsures dans son cou, mais bien entendu, ce détail n'est qu'optionnel) et il s'avança vers la porte, avant de doucement l'ouvrir.

     Il souffla en se rendant compte que ce n'était qu'un simple livreur, et qu'il avait été à deux doigts de faire une crise d'angoisse pour rien.

— Bonjour, vous êtes bien Monsieur Deschamps ?

— Euh, oui...

— J'ai un colis pour vous, j'ai besoin de votre signature.

     Roméo attrapa le stylo tendu par le livreur d'une main tremblante et griffonna sa signature. Le livreur lui sourit à pleine dents et lui donna son colis, avant de le saluer et de repartir. L'étudiant referma la porte de son appartement et il se retourna pour faire face à Silcharde, qui avait reprit sa véritable apparence.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas. Mais ça vient d'Italie.

     Le démon eut malgré lui un mouvement de recul. Roméo resta fixé sur le colis avant de le sous-peser. Il le secoua avant de se rendre compte qu'il n'y avait qu'un objet dedans.

— Bon. On sait jamais. Mais je dois l'ouvrir.

     Silcharde hocha la tête et il regarda l'humain ouvrir le colis... Pour qu'il en sorte un téléphone portable et une feuille grossièrement pliée.

— C'est mon téléphone ! s'exclama Roméo. »

     Il était déchargé. L'étudiant le brancha et le laissa reposer dans un coin, avant de porter attention à la lettre.

« Monsieur Deschamps,

Avec ceci j'espère que nous ne croiserons plus jamais votre route,

Tout comme vous ne croiserez plus jamais la notre.

Nous avons couvert ton séjour en Italie auprès de vos proches. »

     Quatre lignes et rien d'autre. Roméo releva la tête vers Silcharde avant de la lui tendre. Le démon la lu et avant d'à son tour regarder l'humain, l'air intrigué.

Roméo aux Enfers [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant