Roméo aux Enfers [MxM]

19 - Les exorcistes

     Roméo monta les marches qui menaient à son appartement quatre à quatre. Il avait un mauvais pressentiment et il devait absolument en faire part à... À un démon. Ses doigts tremblèrent un instant lorsqu'il glissa la clé dans sa serrure. Il prit soin de refermer à clé derrière lui et il s'avança dans la pièce.

« Silcharde ! Silcharde ! l'appela-t-il.

     Le démon qui se trouvait sur le balcon sous sa forme humaine, entendit Roméo et rentra rapidement dans l'appartement. L'étudiant avait l'air paniqué et même lui ne pouvait ignorer la boule d'angoisse qui s'était logée dans son ventre.

— Tout va bien, Roméo ? demanda-t-il en se rapprochant de lui.

— J'ai un mauvais pressentiment, dit-il au bout de quelques secondes, est-ce que tu te souviens des inspecteurs qui sont venus la dernière fois à la maison ?

— Vaguement, mais je sais que cela t'as fait te sentir mal.

— Il y avait un de ses inspecteurs dans la bibliothèque de mon université ! Je sais ne sais pas ce qu'il faisait là ; mais il était là ! Il m'a prit à part, et il m'a posé des questions sur Jules, encore !

     Silcharde attrapa délicatement Roméo par les épaules et il le força à le regarder dans ses yeux.

— Roméo, ne t'inquiète pas, je suis sûr que ce n'était pas grand chose. Je reconnais que c'est très... Étrange, mais il ne t'arrivera rien.

     Le démon attrapa le visage de Roméo en coupe et il regarda ses yeux.

— Je te le promets. À toi, il ne t'arrivera rien.

— Mais, et toi ?

— Il ne s'agit pas de moi, et tu le sais.

     Roméo hocha la tête, ne sachant trop quoi répondre. Et puis, quelqu'un frappa à sa porte. Le rythme cardiaque de l'étudiant grimpa de manière affolante, et Silcharde lui murmura des paroles réconfortantes;

— Je vais faire comme si je n'étais pas là. Il ne t'arrivera rien. »

     Silcharde le lâcha et il partit se cacher un peu plus loin dans l'appartement de l'étudiant. Roméo déglutit, et il s'avança d'un pas tremblant vers la porte d'entrée. Il fronça les sourcils lorsqu'il se retrouva face à Luciania et Blanchi. Roméo souffla.

« Quoi, encore ? demanda-t-il d'un ton excédé.

— Monsieur Deschamps, nous sommes désolé de vous déranger, mais il faut que vous veniez avec nous.

— Je suis en état d'arrestation ?

— Bien sûr que non !

— Alors je ne viens pas.

— Monsieur Deschamps, il s'agit de votre vie ; vous êtes en danger.

— Non, je suis pas en danger ! Je ne sais pas qui ou quoi vous a fait croire cela, mais ce n'est pas le cas.

— Bon, désolé, ça prend trop de temps, là, s'impatienta Bianchi, il faut intervenir.

     L'exorciste poussa Roméo pour entrer dans son appartement, ignorant sa protestation et regarda autour de lui, analysant les lieux. Roméo le suivit de près, haussant le ton et protestant. Silcharde, toujours sous sa forme humaine, choisit ce moment-là pour sortir de sa cachette. Il avait l'air profondément contrarié et ses yeux semblaient lancer des éclairs. Bianchi sembla détecter qu'il n'était pas humain, car il porta une main à son arme sans quitter Silcharde des yeux.

— Qui êtes-vous ? demanda-t-il.

— Roméo ne souhaite pas vraiment que des inconnus entrent dans son appartement sans son accord, répondit la voix grave et menaçante de Silcharde.